Boumerdès: Le cœur résidentiel du chef-lieu de la wilaya sans réseau d’assainissement

Boumerdès: Le cœur résidentiel du chef-lieu de la wilaya sans réseau d’assainissement

«On ne peut imaginer, en 2019, le cœur de la ville de  Boumerdès, quartier résidentiel, sans véritable réseau d’assainissement et avec 5 stations de service lavage de véhicules sur une aire d’habitation de moins de 3 hectares.» Notre interlocuteur, en  indignation, est un résident au quartier des villas Elder, présentement Hai-Yahyaoui, localité située à quelques centaines de mètres du siège de la Wilaya.

Le P/APC, Djaffar Bakour, nous a confirmé cette information sur l’absence du réseau. A l’origine, ce quartier était un ensemble d’une cinquantaine de chalets affectés par Sonatrach à des enseignants et cadres de recherches – généralement des Russes – rattachés, en majorité, au Cath (Centre algérien des textiles et des hydrocarbures) ancêtre de l’ex-INH  (Institut national des hydrocarbures) absorbé à son tour par l’Université de Boumerdès.  Les chalets n’avaient que des conduites sommaires pour l’évacuation des eaux usées vers les caniveaux. Dans les années 1980, au départ des étrangers, les chalets sont devenus des villas de plusieurs étages.

A ces habitations sont venues  s’ajouter la résidence de l’IAP (Institut algérien du pétrole) et la résidence de la wilaya (6 villas). Un peu plus tard, le quartier s’est agrandi, par ailleurs, avec l’implantation d’une mini-zone touristique où est érigé un hôtel classé (un autre projet est en cours), ainsi qu’une salle omnisports et une piscine semi-olympique, mais aussi 3 écoles privées. En clair, il y a du monde sur une superficie résidentielle de 3 ha qui est sans réseau. Tout récemment, on a presque démoli les fondations d’une villa pour évacuer des eaux usées qui commençaient à remonter en surface. Et avec cette situation,  5 stations lavage de véhicules fonctionnent.

Or, la loi considère ce genre d’établissement comme des établissements  classés, c’est-à-dire que l’obtention de l’autorisation d’exploitation est subordonnée à la réalisation d’une étude d’impact  (enquête de commodo et incommodo).  L’affichage de l’information du déroulement d’une enquête commodo et incommodo est obligatoire. C’est ce qui permet aux riverains du projet de donner leur avis. Ces cinq stations sont-elles conformes aux exigences environnementales contenues dans l’article 18 de la loi 03/10 portant sur l’environnement et le développement durable et le décret exécutif 07/145 instituant l’étude d’impact concernant les établissements classés ?

Abachi L.