Le terrorisme a frappé hier encore à Boumerdès. Il a fait deux morts parmi les militaires et une dizaine de blessés dont quatre civils, suite à un attentat kamikaze perpétré hier vers 12h30, contre un convoi des forces de l’ANP à Zaâtra, localité sise à 3 km de la ville de Zemmouri, (12 km à l’est de Boumerdès).
Un kamikaze conduisant un véhicule de marque Toyota Hilux s’est fait exploser contre un camion transportant les éléments de l’ANP, causant la mort de deux soldats et des blessures à cinq d’autres. La déflagration a fait également quatre blessés parmi les civils, dont un enfant de 5 ans et deux vieux de passage au moment de l’explosion.
La forte explosion qui a soufflé une partie d’une maison se trouvant à quelques mètres du lieu de l’attentat a été ressentie à quelques kilomètres à la ronde et a provoqué la panique parmi les habitants du village de Zaâtra et causé des dégâts considérables au kiosque multiservices se trouvant à quelques mètres du site des chalets. La circulation sur ledit axe routier a été bloquée durant plusieurs heures.
Des dizaines d’automobilistes ont dû rebrousser chemin. Les corps sans vie de deux victimes ont été, selon des sources, transférées à l’hôpital de Bordj Menaïel. Les blessés, quant à eux, ont été admis en urgence à l’unité des urgences médico-chirurgicales de Boumerdès et à l’hôpital de Thénia. Certaines sources médicales précisent que leurs jours ne sont pas en danger.
Cet acte criminel est attribué aux membres de katibat El Arkam dont le champ d’action s’étend des maquis de Tidjellabine à l’ouest jusqu’à la commune de Bordj Menaïel à l’est et de Zemmouri au nord jusqu’aux limites de la commune de Ammal au sud. Il est le deuxième du genre depuis le début de l’année en cours après celui qui a été perpétré début juin contre
un cantonnement de la Gendarmerie nationale d’Ammal, faisant quatre morts dont deux gendarmes et deux civils et une vingtaine de blessés. L’attentat kamikaze d’hier est le premier à être exécuté contre un convoi militaire qui circulait sur un axe menant vers un campement installé dans la périphérie.
Un attentat qui vise à «remonter le moral des troupes»
Habituellement, les membres de l’ex-GSPC commettent leurs exactions à l’aide de bombes artisanales qu’ils actionnent à distance au passage des forces de sécurité.
Certains observateurs expliquent le recours à ce mode par les difficultés rencontrées par les terroristes pour accomplir leur sale besogne qui consiste à faire le plus de victimes.
Cela en raison de la multiplication des barrages et le quadrillage des alentours des institutions sensibles, et plus particulièrement les sièges abritant les différents corps de sécurité. En effet, aucun autre attentat contre les édifices publics n’a été perpétré dans la wilaya de Boumerdès depuis celui ayant ciblé l’école de la Gendarmerie nationale des Issers (48 morts) en août 2008.
L’attentat kamikaze d’hier est expliqué par beaucoup comme un acte de vengeance des acolytes de Droukdel contre les derniers coups de boutoir qui leur ont été assénés par les forces de l’ANP respectivement à Tadmaït et Aït Yenni, dans la wilaya de Tizi Ouzou.
L’ex-GSPC vient de perdre pas moins d’une dizaine de ses éléments parmi lesquels figurent deux émirs importants de la région centre, en l’espace de trois jours uniquement.
Cela sans oublier l’impact des redditions enregistrées ces trois derniers mois dans les localités de Thénia, Zemmouri et Bordj Menaïel, lesquelles ont accentué les dissidences internes dans les rangs de l’Aqmi. Les attentats perpétrés à quelques heures d’intervalle dans la région de Aïn Defla,
Tigzirt et Zemmouri visaient à remonter le moral des troupes, qui semblent démoralisées suite à l’élimination de l’un des gardes rapprochés de l’émir national du GSPC, à savoir Hodaifa El Assaimi, connu comme étant l’un des commanditaires des attentats ayant eu lieu dans la capitale et la wilaya de Boumerdès en 2007 et en 2008.
Par M. Aït Ali