Boulenouar : “Le numérique peut éradiquer l’informel”

Boulenouar : “Le numérique peut éradiquer l’informel”

Le président de l’Association nationale des commerçants et artisans a annoncé la signature prochaine d’une convention avec le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels au profit des commerçants, dans divers domaines.

“Malgré le boum qu’a connu le commerce électronique avant même la promulgation de la loi y afférente, il reste désorganisé et nécessite une plus grande professionnalisation”, a soutenu, Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans (Anca) en marge du salon Maghreb Mobile Expo qui a pris fin hier au Palais de la culture.

“Maintenant que la loi est adoptée nous devons faire en sorte qu’elle soit vulgarisée auprès des commerçants qui ont, déjà, exprimé un intérêt manifeste”, a t-il révélé indiquant que “pas moins de 40 commerçants ont déjà demandé une formation et cela ne fait que commencer”. En ce sens, l’association avait déjà anticipé sur ce besoin en prenant contact avec le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels et devra, dès mars prochain, signer une convention pour assurer des formations pour les commerçants dans tous les domaines.

“Le secteur de l’enseignement professionnel dispose de 1 300 centres de formation à travers le territoire national et c’est une grande force qui sera très utile pour les commerçants qui ont besoin d’apprendre ou avancer dans leur activité”, précisera notre interlocuteur en poursuivant : “Nous sommes au stade de l’identification des besoins y compris dans le domaine du commerce électronique en faveur de la commission nationale de la téléphonie mobile et de l’électronique relevant de l’Anca qui chapeautera ce processus.”

L’Anca, selon les affirmations de son président, procédera, par ailleurs, à des rencontres de vulgarisation de la loi de façon “à expliquer les dispositions stipulées mais aussi pour établir un lien de confiance entre les institutions et les commerçants”. Il explique : “Certes, nous sommes convaincus que le numérique est l’un des moyens efficaces d’éradiquer l’informel. C’est aussi un bon créneau pour développer de nouvelles activités, mais encore faut-il que les gens soient convaincus de la pertinence de l’usage des nouvelles technologies qui sont aussi une barrière à la fraude et aux pratiques illicites dans le commerce.

Raison pour laquelle nous saluons vivement l’adoption de la loi sur le commerce électronique car c’est aux pouvoirs publics de veiller au respect de la réglementation.” En d’autres termes, il est utile d’expliquer que le commerce électronique permet de réduire certaines charges pour le commerçant qui devra à son tour jouer le jeu en adoptant ce mode de commercer dont la légalisation suppose la traçabilité mais aussi et surtout l’obligation de disposer d’un registre de commerce et de payer ses impôts.

Or, il se trouve que de nombreux commerçants préfèrent exercer à l’abri des regards… Un dilemme que le pays devra surpasser à plus forte raison qu’“au plan économie numérique, l’Algérie enregistre un retard flagrant en général et par rapport aux pays voisins en particulier avec tout ce que cela implique comme manque à gagner” comme souligné par M. Boulenouar qui a plaidé pour “une plus grande professionnalisation dans divers domaines”. Il citera, en guise d’illustration, le secteur des transports qui, de son avis, “fonctionne de manière anarchique et gagnerait à être mieux organisé”. Pour ce qui est de Maghreb Mobile Expo à l’initiative de l’Anca, M. Boulenouar dira que “c’est une bonne opportunité pour créer une dynamique entre les différents acteurs dans le domaine des technologies mobiles, des TIC en général et de l’Internet des objets qui impactent fortement non seulement notre quotidien mais aussi et surtout notre économie et de facto l’activité commerciale en elle-même”.

Nabila Saïdoun