Une grève nationale des 14 000 boulangers serait-elle la seule solution envisageable afin de sortir la profession de la crise, notamment en «mettant le gouvernement devant ses responsabilités».
Si les avis concernant les modalités et la durée d’une telle action sont divergents, elle demeure toutefois aux yeux des représentants des boulangers de neuf wilayas réunies, hier, en conclave régional à Constantine la seule issue. C’est ce que pensent les artisans boulangers qui ne croient plus aux promesses, «aucune des revendications soulevées par la Fédération nationale des boulangers algériens en août 2010 n’a été concrétisée et l’on se retrouve toujours au stade des discussions ». Ceci, ajoutent-ils au moment où des centaines de professionnels «ont mis la clé sous le paillasson alors que d’autres en pâtissent en raison des charges intenables». Selon le président de la Fédération nationale des boulangers, Kalfat Youcef, invité par le bureau de wilaya de Constantine, «ils seraient quelque 3 000 artisans à travers le territoire national à avoir déclaré faillite, rien que cette année. Les charges étant supérieures par rapport au prix de revient, inchangé depuis 1995». Aussi, il réitérera son appel au gouvernement quant à la révision de la marge bénéficiaire des boulangers et l’abattement notamment des prix trop élevés de l’électricité et du gaz». Il est à noter que les débats très virulents ont failli parfois sortir la rencontre de son contexte en raison de l’impatience de certains représentants des wilayas présents qui voulaient en découdre avec les pouvoirs publics, lesquels, selon leurs dires, n’ont rien fait pour sauver la profession si ce n’est l’enfoncer d’avantage. Aussi, ils suggèrent au président de la Fédération d’appeler sans délais à une grève. Requête à laquelle le président de la Fédération répondra qu’il n’est pas habilité à prendre une décision en dehors du conseil national. Aussi, «une réunion extraordinaire du conseil national de la Fédération sera convoquée juste après les élections du 10 mai et c’est à lui que revient de prendre une telle décision », a rétorqué ce dernier.
F. B.