Une vue de Bouira
Pour cette deuxième semaine plusieurs personnalités sont programmées.
Une semaine après le début officiel de la campagne pour les législatives du 10 mai, la situation continue à se caractériser par une animation timide. Les «grands» partis attendent la venue de leurs leaders. Ils craignent de vivre ce qu’a vécu le vieux parti où la rencontre avec Belkhadem n’avait pas suscité l’engouement qu’on connaît au FLN. D’autres ont peur d’ être tournés au ridicule comme a été le cas pour quelques formations partisanes qui n’ont pas pu remplir la petite salle de théâtre de Bouira. La venue du chef de file du nouveau parti El Moustakbel s’apparente à un message à l’adresse des partis et une preuve de l’indifférence des citoyens vis-à-vis des candidats des partis politiques. Le candidat Rahal Abdelkrim, un ingénieur connu pour son rôle dans les rangs du mouvement associatif, du FND, fait exception. Pour son début de campagne, ce jeune candidat a préféré aller expliquer ses motivations dans la région de Taghzout où les abstentionnistes et les radicaux du boycott sont légion. Le candidat est arrivé à regrouper beaucoup de monde. Dans un discours très simple, sans promesses folles mais très réalistes, le candidat de l’ex-RNC a fait bonne impression et a convaincu l’assistance.
Le frondeur du HMS, Menasra, président du Parti du changement s’est lui aussi déplacé à Bouira et a animé un meeting où les curieux étaient nombreux. Il a essayé de faire les yeux doux à une frange de la société connue pour son adhésion aux théories islamophbes. Son appartenance par le passé au gouvernement sous la casquette HMS n’a pas été oubliée par les citoyens qui n’admettent plus ces revirements politiques qui sont légion parmi nos politiques. Comme nous l’avons annoncé plus haut, beaucoup de listes attendent leurs chefs nationaux pour rentrer définitivement dans l’arène. Cette attente est importante puisque seuls les chefs de parti bénéficient de la couverture de la télévision. Pour cette deuxième semaine plusieurs personnalités sont programmées. Ainsi, avec Amara Benyounès, Djaballah, Ahmed Ouyahia et Laskri succèdent au passage samedi dernier de Ahmed Benabdeslam. L’animation est créée toutefois par ces indépendants qui multiplient les sorties. Madame Saoudi, Yahiaoui Ahmed, Kheddis Farid multiplient les sorties et axent leur travail sur la proximité. Les trois listes sont en train de gagner du terrain et peuvent être de sérieux concurrents aux candidats structurés dans les partis. Pour la députée sortante et candidate à un second mandat, l’essentiel de sa campagne tourne autour de sujets et thèmes qu’elle a défendus bec et ongles lors de sa première investiture. Très proche des citoyens, Mme Yalaoui épouse Saoudi peut créer la surprise en remportant plus d’un siège. L’autre candidat indépendant dont la liste avait fait couler beaucoup d’encre, axe sa campagne sur sa motivation à investir le champ politique pour participer activement à l’essor de la wilaya. Auparavant, c’est dans le cadre de «Thajmaâth» que Yahiaoui Ahmed a toujours apporté son soutien aux populations de sa commune et celles d’autres régions de la wilaya. Kheddis Farid, de son côté, propose de mettre à profit son expérience dans le mouvement sportif et associatif pour défendre les intérêts des jeunes de la wilaya. La participation qui reste la hantise de l’administration, a poussé le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, à se déplacer samedi à Bouira pour tenter de mobiliser les jeunes à aller en masse exprimer leurs choix. Même si la visite s’inscrit dans le cadre du travail et n’a aucune couleur électorale, comme l’a bien précisé l’ hôte,elle reste pour les plus initiés un acte de mobilisation. La nécessité de participer en masse est aussi l’appel lancé par Amara Benyounès, le responsable du MPA lors de son meeting, hier, au théâtre communal.
Dans une allocution simple, claire, l’ex-ministre a exhorté les citoyens à barrer la route aux aventuriers qui, de tout temps, ont tenté d’enterrer la République. En début de soirée, Abdallah Djaballah était annoncé à Lakhdaria. Le choix de cette ville n’est pas fortuit puisque le tête de liste du parti est natif de cette région et la formation compte faire le maximum dans cette localité.