La logique a été respectée même si tout au long du dépouillement, deux candidats, du MPA et du MEN, ont semé le trouble.
Le résultat des élections sénatoriales a consacré le candidat du FLN Mani Mohamed avec 141 voix. 639 élus sur 722 ont exprimé leur choix à cette occasion. Parmi les 84 absents, figurent les élus du RCD qui ont une nouvelle fois opté pour le boycott et un élu de Ridane qui est en détention préventive pour une affaire de droit commun. La logique a été respectée même si tout au long du dépouillement, deux candidats Slimani du MPA et Hadj Moussa du MEN, ont semé le trouble et ont maintenu le suspense.
Le FLN qui dispose de 205 élus au niveau de la wilaya n’a récolté que 141 voix favorables. Le candidat du RND, de son côté, a eu la faveur de 122 suffrages sur 175 possibles. Ces chiffres démontrent une nouvelle fois que nos partis politiques ne sont pas ancrés totalement dans les milieux politiques. Cette déperdition qui résulte de l’inexistence d’une discipline partisane est due en partie au tribalisme, régionalisme et aux affinités qui interviennent dans le choix du candidat. Le FLN récupère donc son siège puisque le sénateur remplacé est d’obédience FLN. Jusqu’aux derniers bulletins, l’écart est resté minime entre quatre postulants que sont Mani du FLN, Si Youcef du RND, Hadj Moussa du MEN et Slimani du MPA. Les grands perdants restent le HMS et le FFS qui n’ont pas fait long feu puisqu’ils se sont limités à leurs élus seulement. Après l’annonce des résultats, nombreux sont ceux qui ont regretté l’absence du RCD qui pouvait pour l’occasion donner un coup de pouce à ses pairs de la région berbérophone, laquelle région n’a jamais eu un sénateur et un député depuis les deux derniers mandats législatifs. Dans nos précédentes publications nous avons annoncé que se jouerait entre les deux partis de l’Alliance présidentielle qui détiennent à deux la majorité absolue des grands électeurs. S’agissant des surprises, il faut signaler l’excellent résultat réalisé par le candidat du MPA, un nouveau parti qui a réussi à s’adjuver deux communes et six sièges à l’APW. Les voix perdues par le FLN et le RND sont allées apparemment pour la région Est à ce candidat natif de Bechloul, mais elles ont été insuffisantes. Mani Mohamed, juriste et cadre des Domaines, a gagné après avoir été retenu lors des législatives puis destitué, au profit du FFS, après avoir remporté huit sièges dans la commune de Bouira, mais pas élu président suite à une alliance entre le RND, le PJ et le FFS. Ce cadre est issu du quartier populaire de l’Ecotec. Pour bon nombre de citoyens rencontrés en marge du dépouillement, le choix est bon puisqu’il consacre un universitaire jeune et dévoué.
«Pourvu qu’il ne change pas», nous dira un citoyen. Pour les perdants, lheure est au bilan. Les conseils de wilaya du RND, du FFS, du HMS… seront houleux surtout que le choix des postulants n’a pas fait l’unanimité malgré les primaires pour quelques formations politiques en course pour ce siège qui s’inscrit dans le renouvellement de la moitié des deux tiers des sièges du Sénat. Dans trois ans, ces mêmes électeurs reviendront choisir un successeur à Gaci Abdelkader, l’autre représentant de la wilaya auprès de la chambre haute. D’ici là, beaucoup de choses auront changé.