Bouira: Une partie de la wilaya sans eau

Bouira: Une partie de la wilaya sans eau

La vétusté des réseaux, l’utilisation abusive et le gaspillage sont des facteurs qui avantagent la rareté du liquide vital.

La wilaya de Bouira dispose de trois grands barrages en matière d’investissement, le secteur a consommé quelque 13.886 millions DA engagés dans les différents plans affectés au développement de la wilaya. Néanmoins, des localités du sud et de l’ouest de la wilaya de Bouira, restent désespérément privées d’eau potable. Ce «détail», les pouvoirs publics semblent le minimiser, malgré le fait que des populations entières, dont le nombre dépasserait, selon les statistiques de la DRE de Bouira, les 150.000 âmes, soit près du tiers de la population globale de Bouira, sont toujours contraintes de recourir aux camions-citernes et même des jerricanes, afin d’étancher leur soif.

Il y a quelques années et lors des sorties dédiées au secteur, mais aussi à l’occasion de différentes visites ministérielles, on clamait haut et fort que Bouira fournirait l’eau au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, au nord de la wilaya de M’sila et à toute la zone ouest de Bordj Bou Arréridj. Qu’est-ce qui explique alors ce paradoxe et cette contradiction entre d’un côté, l’Etat et selon les chiffres de la direction des ressources en eau (DRE) de Bouira, a mis le paquet en injectant des sommes astronomiques afin de résorber la crise de l’eau qui affecte la wilaya, notamment en cette période estivale et de l’autre, des communes entières qui ne sont toujours pas raccordées à cette commodité vitale. Ainsi, depuis 2005, les pouvoirs publics ont engagé plus de 13.886 millions DA, dans le but d’alimenter les 45 communes que compte la wilaya, à partir des eaux des barrages de Tilsedit, commune de Bechloul à l’est et Koudiat Acerdoune dans la daïra de Lakhdaria.

Le détail des projets se résume à 31 de raccordement au réseau d’AEP, qui ont été mis en oeuvre, dont 23 opérations dans le cadre du programme complémentaire de la croissance économique pour un montant de 10.650 millions DA et quatre autres, relatives au programme complémentaire de soutien à la croissance pour un montant de 2220 millions DA. Plus proche de nous encore, une enveloppe financière estimée à 850 millions de DA, a été allouée dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux, incluant trois opérations. L’unique point d’optimisme se résume aux communes d’ El Adjiba, Ath Laâziz, M’Chedallah, El Hachimia, Ahl El Ksar, pour ne citer que celles-ci, ont été raccordées au réseau d’AEP. A l’autre bout de la wilaya, les communes de Guerrouma et Zbarbar, sur les rives du barrage de Koudiat Acerdoune, multiplient les requêtes. Même constat pour les communes de Bouderbala et Boukrem, où les travaux de raccordement au réseau d’AEP sont réalisés à 80%, après… six ans! Les communes du sud, à l’instar d’El Maâmoura, Dechmia, Ridane, El Hakimia et El Hadjra Zerga vivent le même calvaire. En plus de ces retards la gestion de l’eau aussi a son poids.

La vétusté des réseaux dans la totalité des agglomérations da la wilaya, l’utilisation abusive et le gaspillage sont des facteurs qui avantagent la rareté du liquide vital. Certaines fuites durent des mois avant que les organismes de gestion n’interviennent. La ferme volonté du nouveau directeur du secteur de mettre de l’ordre passe par la résolution de ces manques à travers la wilaya.