Des recoupements laissent penser que les troupes de l’ex-Gspc sont dans l’impasse.
Même si les acolytes du sinistre Droukdel tentent de desserrer l’étau et la pression exercés par les forces combinées en recourant à des actions médiatiques éparses, les pertes d’Al Qaîda pour le Maghreb islamique (Aqmi) ne cessent de grandir.
Dans les maquis de la région de Lakhdaria, lieu de naissance du GIA reconverti en Gspc, devenu par la suite l’Aqmi, c’est le début de la fin qui est annoncée.
Selon des sources très au fait de la question sécuritaire, un groupe important de terroristes, une douzaine, serait entré en trêve.
Ces terroristes négocieraient leur reddition. Ainsi, jeudi dernier, un premier contingent de six éléments se serait présenté et aurait déposé les armes.
Le chiffre est difficile à vérifier pour le moment. Selon des recoupements et des témoignages de gens originaires de la région, le groupe en question appartiendrait à la phalange «Katibat Al Farouk».
La région est stratégique. Elle est le point de liaison entre les monts de Chréa, Zbarbar, Beni Yekhlef et les forêts denses de Sidi Ali Bounab.
Le relief boisé, difficile d’accès a toujours avantagé les seriat qui écumaient l’axe Blida-Boumerdès-Bouira-Tizi Ouzou.
Depuis la mise en place d’un dispositif permanent, la traque est menée jusque dans les recoins les plus profonds et les services de lutte spécialisés font subir des pertes aux phalanges «Al Houda» «Al Farouk» «Al Anssar»…
La phalange El Farouk est une unité sur laquelle misent les partisans de Ben Laden et ses sbires.
C’est elle qui n’a pas cessé, des années durant, de semer la terreur, à travers la zone qui relie les trois wilayas du Centre, désignée par le qualificatif «le triangle de la mort», à savoir Bouira, Boumerdès et Tizi Ouzou.
Cette reddition s’il elle venait à être suivie par d’autres est le résultat d’une médiation qui serait assurée, selon des sources, par des membres des familles des terroristes mais aussi par d’anciens éléments de la phalange, aujourd’hui repentis.
Cette médiation est avantagée par la pression des éléments de l’ANP qui ne lâchent plus prise.
Les invitations des responsables au retour à la vie sociale avant qu’il ne soit trop tard, sont aussi des facteurs qui poussent les terroristes à lâcher du lest.
La volonté d’en finir, animant peut-être ces terroristes, résulte de l’état de psychose qui domine dans les maquis.
En plus de l’isolement suite au démantèlement des réseaux de soutien, le manque de moyens de subsistance suite à la difficulté des terroristes à s’alimenter dans les agglomérations, aux frappes chirurgicales très précises des services de lutte, s’ajoutent les luttes internes pour le leadership.
La katibat El Farouk a vécu, il y a quelque temps, une situation générée par un conflit entre El Hattab et l’émir «Doukmir» (alias Cheikh Abderrahime), un ancien parachutiste déserteur qui a rejoint les rangs du GIA en 1993, converti aux rangs du Gspc vers la fin des années 90, aux côtés de Hassan Hattab.
La douzaine de terroristes qui s’apprêteraient à se rendre, auraient demandé en contrepartie du dépôt d’armes, de bénéficier de l’ensemble des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation et la cessation des poursuites et sanctions prononcées par contumace ainsi que la levée de toutes poursuites judiciaires.
Les appels de l’ex-homme fort du Gspc Hassan Hattab au dépôt des armes lors de la campagne pour la présidentielle, le suspense entretenu quant à la date butoir d’application des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation, la pression exercée par les forces combinées sont autant de facteurs qui permettent aux plus initiés de parier d’une réelle fin du terrorisme.
L’Aqmi qui fait appel à ses idéologues djihadistes (le dernier en date un «Chinguéti», d’une tribu mauritanienne) pour tenter de regagner le terrain n’est plus suivi et Droukdel et ses sbires perdent une à une le contrôle des unités et cellules.
Abdenour MERZOUK