La population des communes non encore raccordées au réseau de gaz naturel craint l’indisponibilité de butane.
L’hiver s’annonce rude cette année. La neige a embelli les hauteurs des communes perchées à plus de 1000 mètres d’attitude. Dans la wilaya de Bouira, ce sont les populations des localités non encore raccordées au réseau de gaz naturel qui souffrent le plus du froid.
C’est le cas des habitants des communes de Guerrouma, Malla, Zbarbar, à l’ouest de la wilaya, et Aït Laâziz, au nord, et autres hameaux du sud de Bouira, qui ne bénéficient pas encore de cette énergie. Dans ces contrées éloignées, la population continue à se rabattre sur la bonbonne de gaz, parfois introuvable dans les dépôts. Ce combustible fait désormais, durant la période hivernale, l’objet de spéculations de la part de certains revendeurs peu scrupuleux.
La bouteille de butane est vendue à 500 DA. Aux villages Ouled Gacem et Ouled Laâlam, sur les hauteurs de la commune de Kadiria, les habitants se rabattent sur le gaz butane. En cette période marquée par le froid et les premières neiges, des habitants affirment que le gaz butane fait déjà défaut.
C’est le calvaire. Le gaz butane continue de manquer dans les dépôts », se plaint un habitant. Pour s’approvisionner, les villageois doivent se déplacer au chef-lieu de Lakhdaria. Même constat au niveau des autres communes rurales de la wilaya de Bouira. Les villageois d’Aït Laâziz et d’Aghbalou, perchés sur les hauteurs, souffrent des atteintes répétées à l’environnement.
Bénéficiant de projets de raccordement au réseau de gaz naturel, les travaux ne sont pas encore achevés. Le constat dans ces communes est pour le moins inquiétant, dès lors que les autres moyens de chauffage sont généralement inexistants, tels que le gaz naturel et le butane, qui se fait de plus en plus rare. La population rurale se trouve donc contrainte de se rabattre sur le bois, ultime recours pour se chauffer. A l’aide de bêtes de somme, ce sont généralement des enfants qui se chargent de la corvée. Ils sillonnent les sentiers chaque jour, notamment en période de récolte des olives, pour s’approvisionner en bois de chauffage. Dans les champs d’oliviers, l’on assiste à un véritable massacre écologique.
La DMI rassure
Pour faire face à la crise de gaz butane dans les dépôts durant toute la période d’hiver, la direction des énergies et des mines (DMI) a, dans un rapport détaillé, rassuré la population des communes non raccordées au réseau de gaz naturel. A ce sujet, la production de ce combustible au niveau des deux unités d’enfûtage, sises dans les communes de Chorfa et d’Oued El Berdi, est jugée satisfaisante, note la DMI, en précisant que la quantité produite pourra largement répondre aux besoins des villageois.
A l’unité de Chorfa, quelque 8000 bonbonnes de gaz sont produites par jour. La production couvrira, selon toujours la DMI, les dix communes de l’Est de Bouira. S’agissant de l’unité d’Oued El Berdi, environ 16 000 bonbonnes de gaz butane sont produites par jour, avec une capacité de stockage de 10 000 tonnes de GPL.
