Bouira: L’été, les feux de forêts et le reste

Bouira: L’été, les feux de forêts et le reste

Par Farid Haddouche.

Bouira: L’été, les feux de forêts et le reste
Avec l’été, la saison de tous les risques et de tous les dangers, que ce soit pour les maladies à transmission hydrique, les intoxications alimentaires, ou pour les incendies, la wilaya de Bouira est l’une des plus exposées aux feux de forêt, en raison de la couverture végétale qui représente 26% de sa superficie totale, car celle-ci est estimée à 112.250 ha. Si l’on en compte cette particularité environnementale, et si l’on s’appuie sur les bilans émanent de la Conservation des Forêts, concernant la double décennie comprise entre des milliers d’hectares composés d’essences résineuses et de maquis, avec plusieurs foyers, l’on comprend pourquoi ce risque est réel et pourquoi aussi la wilaya de Bouira, à l’approche de l’été, se préoccupe tout particulièrement, de la situation environnementale et des menaces qui la ciblent, en permanence, tout particulièrement pendant la saison estivale. Il en va de la préservation de son patrimoine forestier et des écosystèmes, uniques au monde qu’il renferme, et qui lui permettent d’être classé, par l’UNESCO. Un bref retour à la décennie noire montre combien ce patrimoine a été si fragilisé et difficile à conserver dans son état. Parmi les espèces végétales détruites, il y a eu des cédraies et des pinèdes, d’essences rares comme le Pin noir. Et alors qu’il était possible de croire que la vigilance accrue, sur ce patrimoine forestier où les résineux occupent 80% de l’ensemble, et ce, jusqu’à ce qu’arrive une catastrophe pour que l’irréparable se produise. Une grande partie de ce patrimoine a été la proie d’incendies partant des 4 coins de cet espace couvert de forêt. Ces tristes expériences renseignent sur la fragilité des écosystèmes de la wilaya et de la faiblesse des moyens mobilisés pour leur protection et leur développement, face à l’ampleur des sinistres qui peuvent les frapper. La crainte, cette année est de voir se reproduire les mêmes situations catastrophiques. Aussi, la vigilance de la Protection civile et de la Conservation des forêts est-elle optimale. Il s’agit, d’une part de développer le patrimoine et de le préserver à travers une série d’opérations visant à sensibiliser des populations sur la fragilité de l’environnement, et d’autre part de renouveler, par des reboisements, les aires ravagées et mettre en place des dispositifs anti-feux. Ces actions ont conduit la Conservation des Forêts à procéder à la distribution et à la plantation de milliers de plants environnementaux et forestiers, dans le même temps ce secteur a effectué des travaux sylvicoles sur des centaines d’hectares, au débroussaillement et dégagement des abords des pistes traversant de massifs forestiers sur un parcours d’autant de kilomètres. L’entretien des reboisements a ciblé, quant à lui, des centaines d’hectares.

Au plan sectoriel, les actions lancées ont consisté à ouvrir et aménager des pistes sur des kilomètres, à assainir, et à effectuer des travaux sylvicoles sur des milliers d’hectares. Toute cette mobilisation de moyens matériel et humain comportant, entre autres, une colonne mobile, une unité équipée d’un canadair implanté à Tikjda, assortie d’un plan ORSEC, n’empêche pas les responsables d’être soucieux au regard des tâches titanesques qui les attendent cet été, sur le plan de la sauvegarde du patrimoine forestier.

D’ailleurs, la constitution du couvert végétal à raison de 80 % de pin d’Alep qui peut s’enflammer et le manque d’effectifs également cité par ce secteur, notamment dans les domaines de la surveillance et de l’intervention, se trouvent être les principaux soucis que rencontre le secteur des forêts. Il faut tenir compte, à la fin, de la pluviométrie convenable de cette année, qui a, certes, favorisé l’évolution remarquable du couvert végétal, mais, différemment, cette situation est toute aussi propice aux incendies. Par conséquent, vivre un été sans incendies de forêts reste, hélas, un vœu pieux.