BOUIRA, Les islamistes et le PT aux abonnés absents

BOUIRA, Les islamistes et le PT aux abonnés absents

26 communes seront dirigées par le FLN et le RND.

Les premiers résultats et en attendant leur validation par le Conseil constitutionnel, consacrent la victoire des deux partis de l’Alliance présidentielle. Le FLN (12 communes et 174 élus) et le RND (12 communes et 167 élus) sont en effet présents dans les 45 communes, mais n’ont pas acquis les majorités absolues qui leur confèrent le droit de désigner les présidents de ces communes.

Ainsi, 26 communes seront dirigées par les candidats de ces deux listes à raison de 12 pour chacune des deux formations politiques où le ballottage est à leur faveur. Le FFS, une force politique locale avec deux députés à l’occasion des dernières législatives, a remporté deux APC et compte 60 élus communaux. Le recul du plus vieux parti d’opposition est net.

La grande réussite est celle du MPA qui, pour sa première participation est arrivé en tête dans une commune et est en ballottage dans deux autres. A Aïn Türck, Haïzer, Taghzout… et toutes les communes berbérophones, le nouveau parti du ministre de l’Aménagement est présent et pourra influer sur le choix du maire par le biais des alliances si, comme à Aïn Türck où le maire sera du MPA.

L’autre grand coup est celui du PRA qui a battu le FLN dans son fief, la commune de Aïn Bessam où était maire l’actuel mouhafedh et député. Le parti de Belkhadem a aussi subi un revers dans les communes de Khabouzia, Bir Ghbalou, Aïn Lahdjar et surtout au chef-lieu de la wilaya. A Aïn Lahdjar c’est un ancien islamiste qui est arrivé en tête sous la bannière du FNA. A Bouira-ville, c’est le tête de liste RND qui aurait ficelé une alliance avec la liste du PJ qui présidera aux destinées de la commune pour les 5 années à venir. En plus du RCD avec ses deux communes, le HMS aussi a subi un revers sans précédent avec zéro APC et seulement 12 élus communaux. Présents dans quelques communes, mais avec peu de sièges, ce parti ne pèse plus grand-chose sur l’échiquier politique local.

Le rassemblement n’a dû son salut qu’à (2 communes pour 44 élus) la commune d’El Esnam où le maire sortant a été reconduit sous la même bannière. A Haïzer et malgré le choix d’un tête de liste à la hauteur, le RCD n’a pas eu la majorité est obligé, à recourir à des alliances. Les communes relevant de la daïra de Sour El Ghozlane restent fidèles aux deux partis au pouvoir. Pour les 43 sièges à pourvoir au niveau de l’Assemblée de wilaya, et comme nous l’avons rapporté, la présidence restera tributaire des alliances. Ces unions se discuteront au cas par cas mais avec les sénatoriales en toile de fond. Le FFS (7), le MPA (5) et le HMS (6) seront courtisés par le FLN (15) sièges et le RND (10) sièges. Il n’est pas exclu aussi que les APC en ballottage rentreront dans les décomptes et les concessions à faire par ces deux partis au niveau communal pour acquérir l’organe suprême délibérant.

Géographiquement les équilibres sont respectés. La région est allée aux formations proches de la mouvance berbérophone et des formations appelant au changement par l’urne. Le reste de la wilaya s’est exprimé pour la continuité en choisissant des formations proches du pouvoir. Le grand perdant demeure le camp islamiste qui essuie une nouvelle fois une véritable raclée. Le PT de Louisa Hanoune sera absent encore des exécutifs communaux et de l’APW. Ce parti n’a pas pu s’imposer dans la commune de ses cadres locaux. Les micropartis ont joué leur rôle de lièvres et peuvent rentrer chez eux attendre la prochaine élection. L’heure était, hier, à la discussion autour des modalités de désignation des maires. Nombreuses seront, en effet, les communes qui se retrouveront bloquées par l’entêtement et les conflits d’intérêt qui divisent les partis. Plus de la moitié des communes, ont recouru au vote pour consacrer le premier magistrat de la commune.

Les alliances et le travail de coulisse battent leur plein et chacun tentera de tirer le maximum. Une rumeur fait état de l’intervention de l’argent dans ces pourparlers et que des alliances seraient ficelées moyennant des sommes d’argent. Si cette information venait à se confirmer, c’est toute la crédibilité de ces élections qui en prendra un sacré coup et confortera les abstentionnistes dans leurs démarches.