BOUIRA- Le rôle des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) dans la lutte contre le phénomène du blanchiment d’argent a été au centre des débats d’un colloque international ouvert lundi à Bouira par la faculté des sciences juridiques de l’université Akli Mohand Oulhadj.
Les techniques de l’information et de la communication ainsi que la coopération internationale sont susceptibles de jouer un rôle positif dans la détection et la répression des infractions relatives au blanchiment d’argent dans le monde, ont souligné les participants à ce colloque, dont des enseignants et professeurs venus des universités égyptienne, tunisienne et jordanienne.
« Les avancées technologiques dans le domaine de l’information et de la communication aident de façon très efficace dans la lutte contre ce phénomène (blanchiment d’argent et crime organisé) qui prend de l’ampleur notamment dans les pays du tiers monde », a relevé l’universitaire jordanien Hicham Taha Chentaoui.
Ce dernier a ajouté toutefois que ces technologies « ne suffisent pas à elle seules à lutter contre ce fléau qui nécessite le renforcement de l’arsenal juridique et la coopération nationale et internationale ».
Dans leurs communications, des intervenants ont souligné la nécessité, pour certains pays arabes, africains et européens, d’adapter leurs mécanismes juridiques aux conventions internationales de lutte contre le blanchiment d’argent afin de se prémunir contre ce phénomène et des sanctions des organisations internationales comme le GAFI (Groupe d’action financière internationale).
« L’Algérie a réalisé de grands pas dans la mise en place et l’actualisation de son régime de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, mais elle doit, entre autres, adapter à chaque fois son mécanisme juridique aux exigences internationales sans attendre les appels du GAFI », a insisté lors de cette rencontre Hassayen Soumia, enseignante à l’université de Boumerdès.
Pour cette universitaire le phénomène du blanchiment d’argent touche la « quasi totalité des pays du tiers monde », estimant qu’il s’agit d’un fléau qui influe sur la situation économique, sociale et politique des Etats.
« Le blanchiment d’argent conduit à l’aggravation d’autres phénomènes tels que le piston, la corruption et autres formes de passe-droit. Il touche tous les domaines », a-t-elle mis en garde.
Face à ces menaces, les participants ont recommandé notamment l’examen de la législation nationale en la matière, la vérification des mécanismes de contrôle et les obligations à charge des institutions financières et monétaires dans le domaine et la prévention des infractions relatives au blanchiment d’argent.