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L’appel à un débrayage, hier, par les six syndicats de l’éducation ne semble pas avoir concerné la wilaya de Bouira.
Le non-suivi est dû selon les plus initiés du secteur de l’éducation au refus du Cnapeste d’adhérer au mot d’ordre et réserver la décision à sa base à travers des assemblées générales des salles de professeurs. Hier, la totalité des établissements des trois paliers a travaillé normalement si on excepte le lycée de Raouraoua, à l’ouest de Bouira, qui continue un débrayage entamé juste avant les vacances d’hiver, demandant le départ du premier responsable de cette institution pédagogique.
Même constat dans les autres secteurs comme la santé où les personnels ont exercé normalement au niveau des établissements hospitaliers, des établissements de proximité et des salles communales de soins, même si les représentations des employés de ce secteur, membre de l’intersyndicale, n’ont pas été concernés par cet appel. Pour revenir à l’éducation, le quasi rejet de cet appel repose le problème de la représentativité. Il faut noter que certaines organisations syndicales, membres de l’intersyndicale, se limitent aux seuls membres de leurs bureaux respectifs et n’ont aucune base partisane.
La grande majorité de ses représentants syndicaux a gravi les échelons grâce au syndicat qu’elle a toujours utilisé pour gérer ses carrières respectives. L’absence, hier, d’une quelconque participation à cette grève donne au Cnapeste plus de crédibilité en matière de présence sur le terrain parce qu’on le veuille ou non, ce syndicat a paralysé plusieurs fois le secteur par des grèves largement suivies. L’échec de ce mouvement conforte la position de la ministre de l’Education Nouria Benghebrit qui, précisons-le, a privilégié le dialogue, mais en vain.
Politiquement parlant, il est temps de mettre de l’ordre dans le syndicalisme en Algérie, une activité infiltrée par une mouvance opposée à toute réforme en mesure de rendre à l’école sa place dans la société. L’échec de l’appel, hier, à Bouira est une victoire des partisans du modernisme face aux obscurantistes.