La sécheresse commence à s’installer et avec elle l’inquiétude aussi. A quelques jours de la mi-novembre, les labours semailles n’ont toujours pas débuté. Le niveau des barrages baisse sensiblement surtout que les producteurs de pomme de terre installés autour de Tilesdit, dans la commune de Bechloul et du barrage d’Oued Lakhal dans le périmètre des Arribs puisent beaucoup d’eau pour ce tubercule qui en demande beaucoup.
Le niveau des barrages en baissant touche aussi les consommateurs qui reçoivent une eau amère et puante. Cette situation résulte de la fermentation et du traitement du précieux liquide au chlore et au charbon actif.
Les clients de l’ADE sont dans l’obligation de recourir aux eaux des sources d’El Mouhgal à El Hachimia ou celle de Slim dans la daïra de Haïzer. D’autres achètent leur eau. Les agriculteurs et, principalement la filière céréalière, s’inquiètent sérieusement.
La persistance et la rareté des pluies compromettent la récolte qui, ces dernières années, a connu des records avoisinant en 2011 le un million et demi de quintaux. Même la prière implorant le Divin n’a pas été exhaussée. Cette situation montre s’il en est que sur le plan de la gestion il reste beaucoup à faire.
Les barrages ont été réalisés avec l’argent du contribuable. Ils doivent servir à garantir une sécurité alimentaire et non à enrichir les lobbies des cultures maraîchères. Les producteurs de la pomme de terre puisent l’eau gratuitement quand ils cèdent leurs productions à des prix inouïs.
Malgré les tonnes produites, le tubercule reste toujours au-dessus de la barre des 30 dinars le kilo pendant toute l’année. Ni la récolte de la saison ni celle de l’après-saison n’ont pu venir à bout du monopole de ces lobbies qui ont pignon sur le marché.
La sécheresse risque, si elle venait à perdurer, de perturber la distribution de l’eau dans toute la partie sud de la wilaya de Tizi Ouzou et la région Est de Médéa, alimentées à partir de Koudiet Asserdoun dans la daïra de Lakhdaria, la partie nord des wilayas de M’sila et les 13 communes de la partie Est de Bouira alimentées depuis Tilesdit. Même si du côté de la direction de l’hydraulique on reste serein, le risque reste entier.
N’est-il pas temps de rationner l’irrigation des multiples champs de pomme de terre qui s’étalent sur des kilomètres autour des infrastructures citées? L’excellent remplissage des trois barrages de Bouira permet de subvenir aux besoins dans l’immédiat, mais jusqu’à quand? se demandent les citoyens. Les responsables sont dans l’obligation de prendre dès maintenant les mesures qui s’imposent.
Espérons que la nature sera clémente dans les jours à venir.