Bouira: La crise d’eau persiste dans plusieurs localités

Bouira: La crise d’eau persiste dans plusieurs localités

Malgré la réalisation de trois barrages d’eau mobilisant un volume important, des populations endurent toujours le stress hydrique.

La crise d’eau persiste encore au niveau de la wilaya de Bouira. En dépit de la réalisation de deux grands barrages, à l’instar de Koudiat Acerdoune et Tilesdit situés respectivement dans les communes de Maâla et de Bechloul, des populations se trouvent toujours privées d’eau. Bien que les deux barrages hydrauliques soient mis en service depuis plusieurs années et alimentent plusieurs localités, dans le nord et surtout le sud de la wilaya de Bouira, c’est désormais la crise. A Bouira, plusieurs villages ne bénéficient pas d’une quantité suffisante de ce liquide vital. Ce liquide se fait de plus en plus rare, surtout à l’approche de la saison des grandes chaleurs. Les villageois de plusieurs localités se trouvent donc à chaque fois contraints de recourir à l’achat de citernes d’eau. Outre cette carence, ce sont les multiples coupures d’eau enregistrées dans plusieurs communes de la wilaya. Dans les régions ouest de Bouira, à l’image de Bouderbala, peuplée de plus de 5 000 âmes, la pénurie d’eau persiste toujours. Ce sont les villages Drablia et Akboub qui souffrent le plus. Les robinets sont à sec, ont déclaré des villageois. « L’eau se fait rare. Et nous sommes obligés de parcourir de longues distances pour nous alimenter en eau à partir des sources naturelles », a indiqué un habitant. D’autres ont affirmé que durant la période estivale, les villageois n’ont d’autre choix que de recourir à l’achat de citernes d’eau à raison de 1 200 DA la citerne.

Des citernes à 1200 DA

« S’alimenter par des citernes d’eau constitue également pour nous un danger pour notre santé », dira-t-il. Dans d’autres localités de cette commune, les villageois s’alimentent à partir des fontaines réalisées et qui datent depuis des années. C’est le cas des familles habitant les hameaux Chadioua et Slala, situées en haute montagne, qui souffrent le plus de la pénurie d’eau. « Cela fait des années que nous souffrons de ce problème. L’eau coule rarement dans les robinets », dénonce un villageois, en soulignant que parfois l’eau coule une fois par semaine. Il est important de préciser que depuis la mise en service du barrage Koudiat Acerdoune, qui alimente également d’autres communes du sud de la wilaya de Tizi-Ouzou et d’autres régions du sud de Bouira, de nombreux villages ont bénéficié du raccordement aux eaux du barrage, le deuxième en matière de capacité, après Beni Haroun, dans la wilaya de Mila. C’est le cas des localités relevant de la daïra de Lakhdaria, où des quartiers sont raccordés au réseau d’alimentation. A l’est de la wilaya, en particulier dans la commune d’Ath Mansour, la pénurie d’eau potable qui touche depuis plusieurs mois les villages et autres hameaux de ladite commune persiste en dépit de l’achèvement des travaux de raccordement de cette région aux grands transferts d’eau du barrage Tilesdit. C’est ce qu’a déploré le P/APC dans une déclaration faite à l’APS. Cette crise dont souffrent les villages de cette municipalité, notamment le chef-lieu, a commencé depuis des années et ne cesse de s’amplifier en l’absence de solutions, a relevé l’élu, en affirmant que l’eau potable « n’arrive que deux heures par semaine dans les foyers ». Face à cette pénurie, les services de la commune se sont retrouvés dans l’obligation d’alimenter par citerne toutes les localités, notamment Roudha, un village « qui n’est toujours pas raccordé au réseau d’alimentation en eau potable », a-t-il dit. Ainsi, la commune d’Ath Mansour, qui compte près de 11 000 habitants, est la seule commune qui n’est pas encore raccordée au réseau des grands transferts d’eau du barrage Tilesdit, réalisé pourtant dans la commune voisine de Bechloul, et ce, malgré l’achèvement des gros travaux, a souligné M. Saâdi. « Le raccordement était prévu en novembre 2014, mais ce projet tarde à se concrétiser », a-t-il ajouté. De son côté, Mohamed Ouslimane, responsable à la direction de l’hydraulique de la wilaya, a expliqué à l’APS que les travaux ne sont pas encore achevés, notamment au niveau du nouveau réservoir de 3000 m3 qui est en cours de construction sur les hauteurs d’Ath Mansour. « Des contraintes techniques et administratives sont à l’origine également de ce retard qui pénalise les citoyens de cette municipalité », a-t-il précisé. Notons que les travaux de raccordement de cette commune ainsi que quatre autres au système des grands transferts du barrage Tilesdit sont en cours, a-t-il expliqué, sans avancer la date exacte de la mise en service de ce système tant attendu par toute la région est de Bouira. L’éclatement des conduites d’eau dans cette commune est quasi-quotidien. Ce qui cause la perte d’énormes quantités d’eau sans que les consommateurs en bénéficient, a souligné le même responsable. Le rationnement drastique de l’eau potable, conjugué aux multiples fuites dans le réseau d’AEP et l’incivisme de quelques habitants, qui utilisent l’eau potable pour le lavage de leurs véhicules et pour l’irrigation des cultures maraîchères, ne participent guère à une meilleure gestion de ce liquide vital de tous les jours, a-t-il estimé.