C’est jeudi que le Centre national des sports et loisirs de Tikjda a officiellement lancé la saison estivale à partir du barrage de Tilesdit situé dans la commune de Bechloul, à 5 kilomètres du centre plus bas, dans la vallée. Un lancement qui a coïncidé avec la relance des activités au CNSLT un certain 11 mai 2006, après plusieurs années d’arrêt suite à la destruction et l’incendie de l’hôtel Djurdjura et l’auberge par les terroristes en 1997.
Sur place, des barques, des canoës, des tentes et un quai flottant ont été installés en présence de la société spécialisée dans la fabrication du matériel aquatique comme les canoës, les kayaks, les barques, ainsi que le matériel de la plongée sous-marine. Et dans ce décor naturel envoûtant, une troupe folklorique égayait les présents en créant avec les airs du terroir, sur fond de flûte, une ambiance de fête.
Sur place, le DG du CNSLT, Meziane Smaïl, qui a rappelé le décret 242 d’octobre 1993 qui prévoyait la création des écoles d’activités diverses de sports et de loisirs au sein du CNSLT. Et c’est dans cette optique, et après avoir multiplié les activités au niveau du CNSLT comme les randonnées, le ski, les vélos mais également les sports de haut niveau en haute altitude, que le CNSLT assure pour beaucoup d’athlètes et de sportifs nationaux et internationaux, «l’heure est venue pour exploiter le barrage Tilesdit qui est situé à moins de 5 kilomètres du centre et qui fait partie des merveilles de la nature».
En effet, le barrage Tilesdit, dont le lit s’étend sur plus de 13 kilomètres, possède un volume de 165 millions de mètres cubes d’eau. Près de la digue, la profondeur est de plus de 70 mètres. «Une profondeur qui devra faire le bonheur des amateurs de la plongée sous-marine», dira encore M. Meziane qui espère, par cette initiative, voir les pouvoirs publics suivre, puisque, pour le moment, l’heure est à l’essai, tant le CNSLT ne possède pas encore un site où il pourra concrétiser ce projet d’une annexe sur les berges du barrage Tilesdit.
Selon le DG du CNSLT, la prospection est faite et une demande dans ce sens est adressée aux pouvoirs publics pour que les contraintes administratives soient levées puisque le barrage et ses environs sont gérés par plusieurs secteurs, l’Agence nationale des barrages, l’ANB, les forêts, la jeunesse et les sports, la wilaya, et même l’agriculture. Tous ces acteurs doivent être associés au projet. Un projet de la création d’un site de loisirs et de sports aquatiques où seront dispensés des sports aquatiques comme le kayak, le canoë, la barque, la plongée sous-marine. Mais également, et cela parce que le CNSLT est avant tout un établissement à caractère commercial, «une berge où sera aménagée une scène flottante, et autour duquel sera implanté ce site avec des locaux pour abriter le matériel nécessaire pour toutes ces activités aquatiques, des buvettes, une cafétéria, un kiosque ; pour que les familles soient mises à l’aise sur les lieux», dira également M. Mohand Ameziane Belkacemi, adjoint du DG au CNSLT.
D’après les deux responsables, d’autres annexes devront être valorisées, à l’image du stade Aswel construit dans les débuts des années 2000 à coups de milliards et laissé à l’abandon. «Vu son caractère de carrefour culturel et lieu de rencontre entre plusieurs régions de Kabylie du nord issues de Tizi-Ouzou et celles du sud issues de Bouira, il est temps pour que cet endroit soit annexé au CNSLT et valorisé. Pour cela, les responsables du CNSLT se disent prêts pour investir et établir des commodités sur place afin de le redynamiser. Les deux responsables ont fait part également du stade olympique situé près du CNSLT qui sera réceptionné au plus tard en août prochain ; un stade composé d’un terrain de gazon naturel, une piste d’athlétisme, une salle de sport souterraine de 900 m², et en face, un collectif bas de plus 162 lits qui viendront s’ajouter aux quelque 460 lits actuellement disponibles au niveau du bloc principal, l’hôtel Djurdjura , l’auberge et le chalet du Kaf. Le CNSLT qui est situé à 1 500 mètres d’altitude au milieu du majestueux Djurdjura sera un lieu de tourisme, de sports et de loisirs, par excellence.
Pour peu que les pouvoirs mettent les moyens et aident les responsables du centre ne serait-ce que du côté administratif en levant les contraintes bureaucratiques, qui bloquent toute initiative.
Des télésièges vers les hauteurs et les aires de ski dans l’Akouker, les télécabines, pourquoi pas, depuis la Crête Rouge à El-Adjiba dans la vallée vers le CNSLT, afin que les milliers de touristes ne soient pas bloqués pendant les périodes de neige en repartant bredouilles à cause de blocage de la RN33 qui mène en haut. Toutes ces initiatives doivent être encouragées par les pouvoirs publics si tant est que les engagements et la volonté affichés en haut pour la relance du tourisme en Algérie ne sont pas, encore une fois, de la poudre aux yeux, ou que le secteur tombe une nouvelle fois entre les mains des islamistes intégristes comme par le passé.
Cela étant, rappelons qu’hier, au niveau du CNSLT, outre l’exposition qui se fait en pareille occasion qui coïncide avec le lancement officiel de la saison estivale avec des habits traditionnels, de la poterie et autres objets de souvenirs de la Kabylie, un gala artistique s’est produit dans la soirée.
Yazid Yahiaoui