Bouira : Benghebrit ausculte son secteur

Bouira : Benghebrit ausculte son secteur
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La crise du secteur de l’éducation est pluriformelle. Sa solution ne peut se faire que par une approche intégrée… l’enseignement obligatoire de tamazight est un projet à long terme… La ministre de l’Education nationale, Mme Benghebrit, a effectué hier une visite dans la wilaya de Bouira. Le déplacement s’est voulu d’abord, une occasion pour constater les conditions du déroulement des examens du baccalauréat.

La ministre est venue aussi pour s’informer de la situation globale de son département au niveau local. Le premier point retenu sera le lycée Mohamed Seddik Benyahia où elle assistera à l’ouverture des plis. La ministre prodiguera des conseils aux candidats et les encouragera à plus d’efforts et d’assiduité. Au niveau de la direction de l’éducation, cest le directeur de l’éducation, M.Mekhaldi, qui a présenté un rapport détaillé sur le déroulement et les préparatifs mis en place pour les trois examens nationaux: le bac, le bem et l’évaluation de la fin du cycle primaire.

Bouira compte 37.348 candidats aux trois évaluations, répartis dans 151 centres, encadrés par 6170 surveillants et 886 personnes au niveau des secrétariats. 460 observateurs venus des wilayas de Béjaïa, Bordj Bou Arréridj et Jijel sont aussi réquisitionnés pour veiller au bon déroulement des examens. Lors d’un court point de presse, la ministre a d’abord rendu hommage à toutes les personnes qui, de loin ou de près, participent au bon déroulement des différents examens.

A une question concernant sa déclaration, quant à la nécessité d’obliger l’enseignement de tamazight, la ministre dira: «Le projet est à très long terme. L’enseignement d’une langue qui répond d’abord, à une demande de la société doit être accompagné de plusieurs autres paramètres à mettre en place. La nécessité de créer une académie, la possibilité de réfléchir à un niveau maghrébin… sont deux conditions pour réussir le projet.» L’effort de l’Etat n’est pas vain, considère la ministre, puisque cette langue a quitté le caractère oral pour l’écrit. Malgré cette avancée, son enseignement a régressé à cause de ce statut facultatif peut-être.

LG Algérie

C’est la lecture à faire à partir des chiffres. Précisons que la wilaya de Bouira, qui compte une large population d’expression amazighe connaît un faible taux de candidats concernés par les épreuves. Pour le bac, ils sont 1069 à composer sur un total de 14.376. Pour le BEM, ils sont 3859 sur 11.947 candidats. Dans son diagnostic du secteur, la ministre rappellera que l’Ecole algérienne connaît une crise multifactorielle.

En guise de solution elle précisera qu’il est nécessaire d’adopter une approche intégrée, c’est-à-dire qui se voudra pédagogique, avec un volet formation de haut niveau et un «management» dans la gouvernance du système. S’agissant toujours du diagnostic et précisons qu’il s’agit de l’appréciation d’un universitaire la ministre se dit gênée de voir des élèves en première année universitaire incapables de maîtriser une langue d’apprentissage. «Après 12 années d’études, l’élève doit «jongler» avec les langues qu’il étudie.

Cette situation nous amène à réfléchir sérieusement à des reformes de fond» dira Mme Benghebrit. L’obligation de commencer par le primaire avec l’allègement des programmes est aussi un point soulevé par la ministre. «Répondant à un souci parental, le poids du cartable peut être résolu par l’élaboration de manuels que l’enfant pourra utiliser dans différentes matières.» Malgré sa simplicité, la décision influera considérablement sur le cursus de l’enfant.

Les doléances d’un parent d’élève

En marge de la visite de Mme Benghebrit à Bouira, un parent d’élève qui voulait rencontrer la ministre de l’Education nous a imploré de lui transmettre ses suggestions. 31.825.700 DA. C’est la somme consentie par l’Etat pour les besoins logistiques d’accompagnement à l’organisation des examens de fin d’année pour les trois examens que sont le baccalauréat, le BEM et l’examen de 5ème. Cette somme démontre l’effort gigantesque fait par l’Etat. Ce même, Etat peut recourir à des moyens technologiques pour endiguer la fraude que certains élèves utilise pour réussir.

Le ministère peut doter les centres de brouilleur. Cet appareil qui selon une information coûterait entre 30.000 et 40.000 DA permettra d’éviter des scènes dignes des films policiers à l’américaine. Lors des examens du bac, certains chefs de centre zélés ont procédé à la fouille corporelle à l’entrée des centres qui donnaient l’impression aux candidats et leurs accompagnateurs d’entrer dans des centres de rétention. La pose de brouilleurs mettrait un terme à toute suspicion et permettra d’accueillir les candidats comme il se doit. Ces outils électroniques discrets seront alors activés en toute circonstance.

L’autre fait marquant qui mérite réflexion reste la nécessité de mettre un terme à cette séparation des candidats libres des candidats scolarisés. Le fait de créer des centres souvent loin de la résidence des candidats libres reste à l’origine du taux d’absence important qui avoisine 27,43% pour la wilaya de Bouira. Puisque les sujets sont les mêmes, le ministère pourrait intégrer les candidats libres dans les centres pour scolarisés. Bouira doit désormais bénéficier d’un centre de regroupement des copies, d’un office des examens surtout qu’avec l’autoroute, Bouira est désormais une banlieue de la capitale.