L’ancien arrière droit du PSV Eindhoven, Eric Gerets, était un joueur fougueux, parfois très agressif dans ses interventions. L’ex-buteur historique de la JSK, Nacer Bouiche, a eu à le vérifier lors de la rencontre amicale disputée à Bel Abbès, il y a plus de 25 ans. Seulement, l’ancien champion d’Afrique avec les Verts en 90 affirme avoir été mal traité par l’actuel entraîneur des Lions de l’Atlas qui avait proféré des propos à la limite racistes envers l’Algérien.
D’abord Nacer, vous avez déjà rencontré Eric Gerets dans un match de préparation, il y a de cela plusieurs années, à Bel Abbès…
Oui, et je me rappelle qu’on avait abordé ce duel face à la grande équipe du PSV Eindhoven sans complexe. C’était un peu mes débuts en sélection. J’étais très jeune à cette époque-là et je me souviens qu’il y avait Ruud Gullit qui évoluait comme libéro dans cette équipe néerlandaise. Il y avait aussi Eric Gerets sur le flanc droit de la défense. Malgré son cachet amical, ce match s’est disputé dans un esprit tendu où l’engagement était de mise.
Puisque vos souvenirs sont bons, il y a bien eu un accrochage entre vous et l’actuel entraîneur des Lions de l’Atlas, Eric Gerets ?
Exactement ! Cela s’est passé en plein match. Comme je viens de le dire, ce duel était très intense physiquement. Et sur une action de jeu, il m’a taclé un peu de manière appuyée, juste après, j’ai répliqué de la même manière toujours dans l’esprit du jeu bien entendu. Par la suite, on ne s’est pas fait de cadeau jusqu’au coup de sifflet final.
Il paraît qu’il vous a aussi manqué de respect. On croit savoir qu’il aurait tenu des propos racistes à votre égard ?
Oui, un peu. Il m’a manqué de respect. Seulement, je ne me suis pas laissé faire. Il m’a dit des choses et j’ai moi aussi répondu.
Quelle image gardez-vous de ce joueur qui entame une carrière d’entraîneur ?
Gerets est un gagneur. C’était un joueur qui prenait ses matchs avec beaucoup de rigueur et d’envie. Il était aussi agressif dans les duels.
Vous ne craignez pas qu’il inculque cette mentalité aux joueurs marocains, maintenant qu’il est le sélectionneur des Lions de l’Atlas ?
C’est normal, je dirais qu’il ne changera pas de tempérament. Il est clair qu’il va inculquer à ses joueurs cette dure façon de jouer et d’être constamment présent sur l’homme.
En fin de rencontre, on imagine que vous n’avez pas serré la main à Gerets…
Non. En fin de match, chacun s’est dirigé vers son vestiaire. On ne s’est même pas croisés.
Vous ne croyez pas que Gerets va demander à ses protégés d’user de provocations pour faire sortir nos joueurs du match ?
C’est normal, il va certainement demander à ses capés de provoquer nos joueurs pour les déstabiliser. Maintenant, c’est à nous de rester professionnels pour éviter de tomber dans le piège. Il faudra montrer une solidité mentale sans faille dans ce derby.
Comment voyez-vous ce match de ce dimanche contre les Marocains d’Eric Gerets ?
A mon avis, ça va être intense. Je dois dire que je suis confiant, car nos joueurs sont compétitifs. Ce qui leur permettra de jouer à cent pour cent de leurs moyens ce dimanche face au Maroc. Inch’Allah, il y aura une victoire au bout.
En tant qu’ancien attaquant qui a du vécu en tant que joueur et consultant, un petit conseil à nos défenseurs pour contrer Marouane Chamakh ?
C’est un redoutable joueur qui sait comment fatiguer une défense. Il sait aussi créer des espaces à ses coéquipiers. Je crois qu’il faudra bien surveiller ses mouvements et ne pas trop se jeter. Il faudra au maximum le priver de ballons.
Un conseil à nos attaquants, c’est quand même le moment pour notre sélection de gagner, non ?
Oui, c’est vrai, nos attaquants doivent prendre plus de risques pour se remettre en confiance. Ils sont en train de marquer avec leurs clubs, donc rien ne les empêchera de le faire avec l’Equipe nationale. Ils doivent se dire qu’ils sont bien capables de mettre un terme à cette stérilité qui dure et aborder ce duel face au Maroc en conquérants. Si on ne marque pas dimanche, je me demande quand on le fera.
Champion d’Afrique 90, Nacer, vous auriez pu réaliser une très grande carrière internationale, non ?
Je précise qu’en 90, j’ai gagné deux trophées africains. L’un avec la JSK et l’autre avec l’Equipe nationale. Maintenant pour revenir sur votre question, je crois que le fait de n’avoir pas répondu aux sollicitations que j’avais reçues de l’étranger à cette époque-là a freiné mon élan.
———————————-
Gamondi : «Le public de Annaba me rappelle celui d’Argentine»
«Tout d’abord, je dois dire que j’ai été surpris en apprenant que 20 000 supporters se sont déplacés au stade, rien que pour voir l’Equipe nationale d’Algérie s’entraîner. Le public algérien me rappelle celui de l’Argentine. A la place de Benchikha, j’aurais programmé le stage en dehors de l’Algérie, pour éviter toute la pression autour de l’équipe. Je connais le football marocain, parce que j’ai travaillé durant plusieurs années au Maroc. Mais croyez-moi, cette fois, je suis de tout cœur avec les Algériens.»
———————————-
Renard : «Je souhaite bonne chance à l’Algérie»
«Le match sera difficile pour les deux camps. Je pense que les deux équipes seront prêtes pour ce rendez-vous. Les joueurs doivent profiter de la moindre occasion pour marquer. Je souhaite bonne chance à l’Algérie. Je crois que les supporters de l’équipe d’Algérie ont soif de victoires, surtout en cette période.»
———————————-
Zekri : «Gagner pour préserver nos chances de qualification»
«Les choses sont loin d’être faciles. Je suis persuadé que les joueurs vont réaliser un grand match. Je crois à la victoire. Nous devons gagner ce match, pour préserver nos chances de qualification à la CAN-2012.»
———————————-
Fergani : «Nous avons l’avantage du terrain
et du public»
Le match s’annonce difficile pour les deux équipes. C’est faux de dire que la pression sera plus forte du côté de l’Algérie, comme je l’ai lu dans la presse. C’est un derby, il est difficile de faire un pronostic. Cela fait très longtemps que nous n’avons pas rencontré les Marocains. Mais cette fois, plusieurs paramètres jouent en notre faveur. Nous avons l’avantage de jouer sur notre terrain et devant notre public.»
