Bouguerra Soltani «Le Printemps arabe est une chance»

Bouguerra Soltani «Le Printemps arabe est une chance»
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Ces événements ne constituent aucunement des problèmes, mais plutôt des solutions

Le président du MSP estime que les réformes engagées par l’Algérie ne sont pas conformes à ce que veut le Président Bouteflika.

Bouguerra Soltani, président du MSP, accuse les dirigeants algériens de ne pas être à la hauteur des rêves de nos martyrs. Il estime que le message de ceux qui ont déclenché la révolution n’a pas encore été réalisé. Pour le même orateur, qui s’exprimait hier lors d’une activité organisée par le bureau de wilaya de son parti à El Mouradia, à l’occasion de la célébration du 57e anniversaire du déclenchement de la révolution algérienne, ceux qui ont hérité de nos valeureux martyrs n’ont pas donné à l’Algérie le 1/10e des sacrifices de la Guerre d’Algérie.

M. Soltani reproche aux dirigeants qui se sont succédé à la tête de l’Algérie depuis l’Indépendance de ne pas accomplir le message des chouhada qui consiste à construire le pays après sa libération du joug colonial. «57 ans après l’indépendance, la construction de l’Algérie, conformément aux aspirations et au message de nos martyrs, reste ambiguë», a-t-il constaté.

Et d’appeler à céder la place à une réelle volonté pour concrétiser les rêves des martyrs. Pour y parvenir, il suggère le retour à l’esprit dans lequel la guerre de Libération nationale a été déclenchée. Il s’agit, notamment, de la restauration de l’Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques, sur le plan national,et à la réalisation de l’Unité nord-africaine dans le cadre naturel arabo-musulman, sur le plan régional. Ces objectifs ne peuvent être l’oeuvre d’un seul parti politique, défend-t-il encore. «Aucune formation politique ne peut construire à elle seule l’Algérie ni résoudre tous les problèmes des Algériens, car l’Algérie est plus grande et même très lourde pour un seul parti», a-t-il clamé.

Et de défendre le principe de l’égalité des chances entre les deux sexes et entre les jeunes et l’ancienne génération.

Abordant les changements et les soulèvements dans le Monde arabe, M. Soltani estime que ces événements ne constituent aucunement des problèmes, mais plutôt des solutions aux problèmes. Il qualifie ce qui s’est passé en Tunisie, en Egypte, au Yémen ou en Syrie comme une chance pour que le peuple décide l’itinéraire des réformes et des changements. Quant aux réformes engagées en Algérie, M. Soltani avait menacé de se retirer de ces réformes et appelle le chef de l’Etat à protéger ses projets de quelques formations politiques qui désirent leur donner un cachet partisan.

Hier, le président du MSP lève un peu le pied sur ses menaces. «On va attendre la façon avec laquelle ces projets seront votés par les députés et on réagira par la suite», a-t-il lancé. Cela n’empêche pas la même source de renouveler ses accusations envers certains partis – ses alliés de la coalition présidentielle- qui tente de voler l’esprit de ces réformes. «Je le dis et je le répète, les réformes telles qu’elles sont actuellement ne répondent pas aux aspirations du chef de l’Etat. Elles prennent un processus qui n’est pas celui souhaité par le Président de la République Abdelaziz Bouteflika qui avait promis lors de son discours à la Nation des réformes profondes», a-t-il dit.