Bouguerra Soltani : Bouteflika ne gouverne plus depuis longtemps

Bouguerra Soltani : Bouteflika ne gouverne plus depuis longtemps
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A quatre jours de l’ouverture des travaux du 5ème congrès du MSP, et comme le veut l’usage, son président a animé un point de presse. Il évoquera en substance, les objectifs assignés à ce rendez-vous organique qui aura à définir la ligne politique du parti, en tenant compte de l’expérience du passé et des mutations intervenues dans la région. Et la nouvelle direction qui sera issue de ce congrès sera en charge de mettre en musique cette nouvelle ligne dont l’une des idées force sera le renforcement du travail avec les partis de la mouvance islamiste.

L’expérience électorale dans le cadre de l’Alliance Algérie Verte sera dans ce cadre évaluée en vue d’être mieux confortée. Bouguerra Soltani a évoqué, comme de juste l’hospitalisation du président Bouteflika. C’est l’événement politique phare de la semaine. Mais paradoxalement il en relativise la portée, car explique t-il « pour nous, le président est absent depuis déjà longtemps ». Le chef du MSP laisse ainsi entendre que le président, à cause de ses absences répétées de la scène politique, à cause de sa maladie a perdu la main. Qu’il soit en Algérie où hospitalisé en France « c’est pareil », clame t-il en ajoutant que les intérêts du pays doivent rester la priorité.

Concernant la transparence autour de cette hospitalisation, le chef du MSP y voit une sorte de force majeure. « Sans ce rendez-vous protocolaire impérieux, qui exige sa présence, personne n’aurait rien appris de cette hospitalisation », dit-il en laissant entendre qu’il y a eu d’autres absences qui n’ont jamais été médiatisées. Sur les conséquences politique de cette hospitalisation, Bouguerra Soltani reste prudent et se refuse en tous cas à revendiquer la mise en branle de l’article 88 de la Constitution portant destitution pour cause d’incapacité avérée. « Revendiquer l’application de cet article relève d’une indélicatesse politique, laissons les choses au destin », invite t-il taclant indirectement le RCD qui est partisan de la destitution.

La révision de la Constitution est –elle compromise, après cette hospitalisation. Ce n’est pas le sentiment du chef du MSP qui trouve néanmoins beaucoup à redire, s’agissant du mode opératoire de cette révision. Pour lui un chantier comme celui de la révision de la Constitution dépasse les compétences d’une commission technique « quand bien même je ne conteste pas du tout la compétence technique de ses membres » nuance t-il. Bouguerra Soltani est partisan d’une large consultation politique et c’est cette consultation qui doit déterminer la nature des amendements et leur importance.

Telle que la révision en œuvre est conçue, la présidentielle de 2014 sera encore une fois fermée, prévient Bouguerra Soltani qui exclut dés lors sa candidature pour ne pas servir de faire valoir. « Il y en a beaucoup qui sont prêts à jouer ce rôle, pour de l’argent et des strapontins ». Pour ce qui est de sa candidature pour un nouveau mandat à la tête du MSP, c’est exclu. Mais cela ne signifie pas pour autant son retrait de la scène politique. Pour jouer quel rôle alors ? Il n’en dit pas plus. Et qui va lui succéder à la tête du parti ? Les 1.400 congressistes en décideront dit-il en admettant que le duel se jouera entre Abderazak Mokri, vice- président connu pour sa liberté de ton et Abderrahmane Mohamed Saidi, le président du Madjliss Echoura.

Chacune des deux personnalités tente de mobiliser ses relais pour sortir vainqueur et c’est de bonne guerre admet Bouguerra Soltani, dés lors que les choses se passeront en toute démocratie, « loin de la fraude du système ». A une question sur l’invitation des cadres dissidents, M. Laouar, chargé de la préparation du congrès a indiqué que la commission de préparation a “adressé des invitations à tous ses cadres pour assister au congrès”. A cette occasion, M. Laouar a présenté un exposé détaillé sur les préparatifs de ce congrès par la commission préparatoire qui a entamé ses activités depuis plus de 8 mois et a pris en charge l’élaboration des projets de résolutions qui seront présentés devant les congressistes.