Boughezoul, Sidi Abdallah, El Ménéa, Bouinan et Hassi Messaoud Le mirage des villes nouvelles

Boughezoul, Sidi Abdallah, El Ménéa, Bouinan et Hassi Messaoud Le mirage des villes nouvelles

Aucune date n’est avancée quant à la réception finale des nouvelles villes, dont les projets ont été lancés depuis des années. Les travaux de ces agglomérations urbaines enregistrent un grand retard et leur existence est réduite à des plans et des schémas dont la concrétisation n’est certainement pas dans un proche avenir.

L a ville ultra-moderne de Boughezoul dans la wilaya de Médéa, annoncée au début des années 80, celle de Hassi Messaoud à Ouargla annoncée en 2003, ou encore les villes de Sidi Adbdellah à Alger, Bouinan à Blida et El Ménéa à Ghardaïa, ne sont au bout du compte, que des projets prototypes. Tout le monde en avait cru, il fut un temps. Mais au fil des ans, le rêve est devenu un mirage. La réalisation de ces villes nouvelles tire en longueur. La plupart d’entre elles sont inexistantes où abandonnées.

Le peu de travaux effectués restent loin des grands projets attendus. Pourtant ces derniers se sont vus allouer des enveloppes colossales. La réception de ces villes risque de perdurer encore pendant de longues années. D’ailleurs, aucune date précise n’a été encore avancée quant à l’achèvement définitif des travaux.

Et le premier responsable du secteur continue d’affirmer que les chantiers avancent à une cadence acceptable, sans pour autant que les grands chantiers ne soient accomplis. Pis encore, Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, ambitionne la réalisation d’autres nouvelles villes. Il estime que le nombre actuel de villes nouvelles est insuffisant pour résoudre la problématique de l’aménagement du territoire en Algérie, soulignant la nécessité de s’orienter vers le Sud pour un meilleur équilibre territorial.  » Il est temps de créer d’autres villes nouvelles, car toutes les conditions nécessaires pour un aménagement équilibré du territoire sont présentes « , at- il déclaré lors de la clôture de la rencontre sur les villes nouvelles.

Ces entités urbaines permettront de freiner et rééquilibrer la littoralisation, redéployer les populations et les surcharges du littoral vers les Haut-Plateaux et les régions du Sud, desserrer la pression autour des grandes villes du Nord, développer et renforcer l’attractivité et la compétitivité des territoires, a-t-il ajouté.

Selon lui, les grandes réserves en eau, l’important potentiel en énergie et le réseau des transports couvrant toutes les régions du pays, sont des éléments clé pour la création de nouveaux pôles urbains dans des zones éloignées et non valorisées, à l’heure actuelle, mais qui seront à l’avenir un exemple à suivre pour les autres villes en matière d’urbanisme. Pour accélérer la cadence de réalisation de ces villes, le ministre de l’Habitat a appelé à impulser la participation citoyenne dans la conception de ces villes et à promouvoir un partenariat public privé.  » L’Etat a lancé des travaux dans certaines villes, telle Sidi Abdallah et Bouinan, maintenant ces villes sont aussi ouvertes au privé afin d’investir.

L’Etat s’occupera des infrastructures, mais l’investissement est de ressort du privé « , a-til précisé. Par ailleurs, les experts, quant à eux, regrettent que l’Algérie souffre d’une expansion urbaine incontrôlée, d’un étalement non maîtrisé des grandes villes, du non-respect par les différents acteurs des études d’aménagement et de l’insuffisance de coordination des services publics qui veillent sur l’acte d’aménager et celui de bâtir. Il reste à dire que ces projets restent un véritable défi pour le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, qui augure déjà le lancement de nouveaux projets sans pour autant que les grands chantiers lancés ne soient concrétisés.

L. Ai. R.