Le pensionnaire des Glasgow Rangers se dit très impatient de retrouver le public algérien à l’occasion de la rencontre amicale face à la Serbie prévue le 3 mars à Alger.
Il affirme que l’expérience de la coupe d’Afrique servira beaucoup l’équipe pour le prochain Mondial et que l’EN sera encore plus forte à l’avenir. Il a nous a aussi parlé du sélectionneur national ainsi que de la venue d’autres joueurs.
Ainsi, il a apporté son soutien à Rabah Saâdane en affirmant qu’il est irremplaçable et que c’est quelqu’un qui sait ce qu’il fait.
Concernant Djebbour, il estime que c’est un joueur important dans le groupe. Par ailleurs, il souhaite la bienvenue à Lacen. Dans cet entretien, il revient sur la CAN.
Comment s’est passé votre retour à Glasgow Rangers ?
Mon retour en Ecosse s’est passé dans de très bonnes conditions. Mes équipiers m’ont félicité pour le parcours réalisé en Coupe d’Afrique avec l’équipe nationale. Ça m’a fait plaisir d’être accueilli de la sorte.
Vous avez beaucoup parlé donc de l’aventure africaine avec vos équipiers…
Tout à fait. Dès que j’ai rejoint Glasgow Rangers, tout le monde m’a félicité pour les résultats obtenus en Angola avec la sélection. On a parlé de la Coupe d’Afrique, et mes équipiers m’ont présenté leurs félicitations.
Votre êtes un battant, vous y croyez jusqu’au bout comme ce fut le cas face à la sélection ivoirienne…
C’est mon tempérament. Même avec les Glasgow Rangers, je ne lâche pas jusqu’au coup de sifflet final. Je me bats jusqu’au bout, et c’est ainsi que je me comporterai dans tous les matches que ce soit avec mon club ou avec l’équipe nationale. C’est mon style de jeu.
Vous avez encaissé un but à une minute du coup de sifflet final face aux Eléphants, mais malgré ça, vous n’avez pas perdu espoir de remonter ce handicap…
Comme je vous l’ai annoncé précédemment, je suis quelqu’un qui croit jusqu’au bout. Tant que l’arbitre ne siffle pas la fin de la partie, tout peut arriver dans un match de football. Je ne lâche jamais et c’est ce qui m’a permis d’inscrire le but d’égalisation face à la Côte d’Ivoire.
Belhadj nous avait confié qu’après le deuxième but des Ivoiriens inscrit par Keita, vous avez dit à Nadir que vous alliez monter en attaque et qu’il doit faire en sorte de vous distiller une belle passe, c’est ce qu’il avait fait et c’est ainsi que vous aviez pu marquer le but d’égalisation…
Effectivement, juste après la seconde réalisation des Ivoiriens, j’ai dit à Belhadj que je monterai en attaque dans l’espoir que mon équipe revienne à la marque. Je lui ai ajouté qu’il essayera de me servir avec une belle balle. C’est ce qu’il a fait, et c’est ce qui nous avait permis de revenir au score dans les arrêts de jeu.
Est-ce que vous aviez eu un pressentiment que vous alliez marquer sur cette action au moment où tous les Algérien savaient cru que leur équipe était éliminée de la Coupe d’Afrique ?
Je vous mentirai si je vous dirais que j’étais certain de marquer dans les arrêts de jeu. On était menés au score, il ne restait que quelques minutes à jouer et il fallait qu’on tente le tout pour le tout. Tant que le match n’était pas terminé, tout pouvait arriver. C’est pour cela que je suis monté en attaque pour essayer de renverser la vapeur. Dieu merci, nos efforts ont été bien récompensés par un deuxième but avant qu’on parvienne à inscrire un troisième but.
Vous étiez restés figés pendant quelques secondes après ce but d’égalisation face à la Côte d’Ivoire, qu’avez-vous fait après que vous aviez vu que le ballon avait franchi la ligne de but ?
J’ai attendu effectivement jusqu’à ce que le ballon franchisse la ligne de buts pour que j’accoure vers mes équipiers. J’étais très content de cette réalisation qui nous avait permis de revenir dans le match à quelques secondes du coup de sifflet final.
Vous aviez eu sûrement une pensée à tous les Algériens qui ne s’attendaient pas à l’égalisation…
Bien sûr, ma pensée est allée aux millions d’Algériens qui suivaient la rencontre. C’était pour eux qu’on se battait corps et âme sur le terrain.
Malgré la présence des stars dans l’effectif des Verts, vous êtes le chouchou de tous les supporters, vu que vous ne vous contentez pas seulement de faire votre travail défensif, mais vous aidez aussi l’équipe en attaque…
Sincèrement, c’est une fierté de porter le maillot de l’équipe nationale. Je défends et j’attaque, car c’est mon style de jeu. Même avec les Glasgow Rangers, je joue de cette manière. On a un bon groupe et on est très émus par le soutien de tous les supporters.
L’EN a mal débuté la CAN en concédant une lourde défaite face au Malawi avant de revenir en force par la suite, qu’est-ce qui n’a pas marché lors de la première rencontre de la Coupe d’Afrique ?
Je me suis déjà exprimé sur la lourde défaite concédée lors de la première rencontre de la CAN devant le Malawi et je tiens à vous réaffirmer qu’on avait perdu cette rencontre à cause du climat. Il faisait très chaud et il était impossible de jouer dans de telles conditions, surtout qu’on avait joué à 14h 30.
On avait souffert face à la sélection malawite à cause de la canicule, ce qui nous avait valu de perdre par un score très lourd.
Sur le premier but encaissé face au Malawi, que s’était-il passé pour que l’équipe encaisse sur une action anodine ? Le gardien Faouzi Chaouchi vous a-t-il demandé de lui laisser le ballon ?
Le ballon allait très vite. Chaouchi était déjà sorti et c’est ainsi que le joueur malawite avait pu ouvrir la marque. La défaite concédée face au Malawi n’était qu’un accident de parcours, la preuve on a pu se ressaisir par la suite.
La défaite concédée face à l’Egypte vous a sûrement fait mal…
Toute défaite est amère à digérer. Je dois vous signaler que l’arbitre nous avait massacrés face à l’Egypte. Honnêtement, ce n’était pas un match, surtout que le directeur du jeu avait tout fait pour nous énerver.
Aviez-vous parlé à vos équipiers dans les vestiaires à la fin de la première mi-temps ?
C’était l’entraîneur Rabah Saâdane qui avait parlé dans les vestiaires à la pause citron. Il avait tout fait pour nous remonter le moral.
Le capitaine Yazid Mansouri a déclaré dernièrement que l’arbitre Coffi Codjia était mauvais, mais il a ajouté que même les joueurs étaient mauvais ce jour-là, qu’en dites-vous ?
Je peux vous dire que si le match Algérie-Egypte était à refaire, on l’aurait abordé différemment. On avait mis du temps pour entrer dans le match et avec un arbitrage pareil, il était quasiment impossible de garder sa concentration. Il nous avait complètement déconcentrés.
Face à l’Egypte, vous étiez peut- être aussi confiants notamment après votre éclatante victoire face à la Côte d’Ivoire, qui était l’un des favoris de cette Coupe d’Afrique ?
Non, ce n’était pas ça. On négociait match par match et on n’était pas du tout confiants face aux Pharaons.
Quels enseignements tirez-vous de votre participation en Angola ?
On a du caractère et du répondant. On a passé plus d’un mois ensemble et l’ambiance dans le groupe était vraiment extraordinaire.
La CAN disputée en Angola vous servira sans nul doute d’expérience en prévision de la prochaine Coupe du monde…
Absolument, on a beaucoup appris de notre participation en coupe d’Afrique et cela va beaucoup nous servir pour le Mondial. On est restés un mois en Angola et on a tiré les leçons qui s’imposent.
Etes-vous satisfait du parcours réalisé en Coupe d’Afrique?
Bien sûr, l’équipe nationale était dans les dernières phases finales de coupe d’Afrique et en Angola, on a atteint les ½ finales. C’est une bonne chose et comme je vous l’ai déjà dit, l’équipe a du répondant et du caractère.
Que faut-il pour que l’équipe devienne encore plus forte dans les mois à venir ?
Je crois qu’avec les matches amicaux, on sera encore plus performants dans les mois à venir. L’équipe a montré de belles choses durant la compétition continentale et cette Coupe d’Afrique a été une riche expérience pour nous. On a tiré les enseignements nécessaires du mois passé en Angola et cela va nous servir à l’avenir.
Depuis la fin de la CAN, un débat fait rage en Algérie concernant la barre technique des Verts.
Certains pensent que le sélectionneur national Rabah Saâdane doit ramener un adjoint, alors que d’autres veulent carrément un entraîneur étranger à sa place, que pensez-vous de tout cela ?
C’est Rabah Saâdane qui a qualifié l’équipe à la Coupe d’Afrique après une absence à deux phases finales et c’est lui qui l’a qualifiée aussi pour la Coupe du monde après une absence de 24 ans dans cette compétition.
Avec le palmarès qu’il a, j’estime qu’il est irremplaçable. Concernant le renforcement de la barre technique dont parlent les gens, c’est lui qui sait ce qu’il veut. Il sait ce qu’il fait et il a fait du bon travail.
Saâdane a affirmé après son retour d’Angola que Rafik Djebbour sera convoqué pour les matches à venir…
C’est un joueur qu’on connaît bien puisqu’il a joué plusieurs matches avec la sélection lors des éliminatoires jumelées de la CAN et du Mondial. Il n’a pas été retenu pour la CAN, mais j’estime que son retour est une bonne chose pour l’équipe.
En Algérie, tout le monde pense que l’absence de Djebbour s’est fait ressentir en Angola et qu’il sera d’un bon renfort pour la prochaine Coupe du monde…
Je le dis et je le répète, Djebbour est un joueur important dans le groupe. Il a les automatismes avec Kader Ghezzal et son retour ne fera que du bien à l’équipe. Il a déjà marqué des buts lors des éliminatoires et il sera d’un renfort pour l’EN.
On parle aussi de l’arrivée de Lacen, mais pour le moment il n’y a rien d’officiel…
Je lui dirai qu’il sera le bienvenu en équipe nationale.
Avez-vous parlé avec lui ?
Je ne le connais pas personnellement, mais je crois que le sélectionneur national lui a parlé. C’est Saâdane qui décide quant au renforcement de l’effectif, car c’est lui le premier décideur. Nous, les joueurs on fait notre travail sur le terrain.
Vous étiez retenu parmi l’équipe type de la CAF, cela vous a sûrement fait plaisir…
Evidemment, figurer parmi l’équipe type de la CAF fait plaisir, mais je dois vous dire que cette distinction était grâce à mes équipiers. Sans eux, je ne pouvais rien faire. Ils m’ont beaucoup aidé et c’était grâce à eux que j’ai eu un bon rendement.
Vous étiez aussi élu meilleur joueur arabe de la CAN par un site arabe…
C’est une fierté pour toute l’équipe, laquelle a montré de belles choses en Angola.
Même France Football vous a consacré un éditorial en l’intitulant chapeau bas M. Bougherra…
Ça fait plaisir, mais au risque de me répéter, tout ce que j’ai démontré en Angola, c’était grâce à mes équipiers.
Le match amical face à la Serbie approche, vous êtes sûrement impatient de retrouver votre public…
Oui, cela fait longtemps qu’on n’a pas joué devant nos supporters et on a très hâte de se produire devant eux. Ce sera un grand plaisir pour nous de retrouver nos supporters.
Savez-vous que ce sera un match de fête et que les Algériens attendent d’accueillir leurs héros au 5-Juillet…
Même nous on est impatients de les revoir. On fera tout pour leur faire plaisir et être à la hauteur de leurs attentes.
N. B.