Ça y est, c’est désormais officiel, on ne reverra plus Madjid Bougherra sous le maillot Vert. L’information révélée dans notre dernière édition a été confirmée par l’intéressé, qu’on a joint au téléphone hier après-midi. Le désormais ex-capitaine de l’EN assure qu’il ne prendra pas part au tournoi amical prévu au Qatar, mais révèle néanmoins qu’il sera présent à Doha aux côtés de ses coéquipiers pour les soutenir. On a profité de l’occasion pour revenir avec Boughy sur le parcours des Verts à la CAN et sur sa vision quant à l’avenir de la sélection. Un entretien intéressant qu’on vous invite à apprécier…
Madjid, avec un peu de recul, comment analysez-vous le parcours de l’EN durant la dernière CAN ?
On sort de cette CAN avec beaucoup de regrets. Sincèrement, j’estime qu’on aurait pu mieux faire et aller au bout de cette compétition. Avant notre match face à la Côte-d’Ivoire, j’étais certain que le vainqueur allait remporter le trophée. On avait les moyens de marquer l’histoire, mais malheureusement, on n’a pas réussi à le faire. On n’a pas à rougir cependant de ce parcours. On a tout donné et on a pu sortir d’un groupe très relevé. L’équipe montait en puissance et il ne lui manquait pas grand-chose.
Qu’est-ce qui a réellement manqué à l’équipe pour qu’elle puisse aller au bout justement ?
Je pense, un peu plus d’expérience. Nous avons une équipe jeune et la plupart des joueurs prenaient part à leur première CAN. La Côte-d’Ivoire a cette expérience qui a fait la différence. Ils ont su gérer leur match face à nous et s’appuyer sur des éléments de grande expérience et de talent surtout, à savoir, les Gervinho, Yaya Touré et Bony, notamment. Ils ont joué d’une manière stratégique.
Justement, ne pensez-vous pas que l’EN aurait dû modifier sa stratégie de jeu habituelle afin de mieux contrer cet adversaire ?
Non, je ne pense pas. C’était un risque énorme à prendre si nous avions chamboulé notre système de jeu. Si on l’avait fait et perdu, tout le monde aurait dit pourquoi avoir changé de stratégie. Le coach est connu pour sa philosophie de jeu et je pense qu’il a besoin d’un peu plus de temps afin d’asseoir son système de jeu de manière plus efficace.
Plusieurs observateurs disent que le 4-4-2, tellement cher à Christian Gourcuff n’est pas le système de jeu le mieux adéquat en Afrique. Pour preuve, les deux finalistes de la CAN, le Ghana et la Côte-d’Ivoire, ont évolué pratiquement lors de tous leurs matchs en 3-5-2. Qu’en pensez-vous, vous qui avez l’expérience en Afrique noire justement ?
N’oubliez pas qu’il y a quelques années l’Equipe nationale jouait avec ce système, et je me rappelle que tout le monde disait à cette époque qu’il était révolu. Je pense qu’il ne faut pas aussi tout remettre en question. Le 4-4-2 avec lequel on a joué durant cette CAN n’était pas fixe. On avait la liberté de jouer à l’aise et, souvent, ce 4-4-2 se transformait en un 4-3-3. Quand on joue comme ça, défensivement, il faut être très costaud. Je pense qu’avec un peu plus de temps, l’équipe finira par trouver ses marques et deviendra intraitable.
En parlant de la défense, beaucoup a été dit sur les lacunes défensives de l’EN durant ce tournoi. Vous le défenseur, qu’avez-vous à dire à ce propos ?
Je vais être sincère. Il y a ce qu’il faut en sélection. L’arrivée de deux jeunes défenseurs suffira. Halliche et Medjani ont cumulé de l’expérience et vont encadrer les autres défenseurs. Un Belkalem, habitué au football africain, nous a beaucoup manqué durant cette CAN. Cadamuro peut servir encore plus la sélection. Je pense qu’il est primordial de maintenir la stabilité et renforcer ce secteur avec deux jeunes éléments sur lesquels on pourra compter à l’avenir .
l R. S