Bougherra «On doit se faire petits et se remettre au travail»

Bougherra «On doit se faire petits et se remettre au travail»
bougherra-on-doit-se-faire-petits-et-se-remettre-au-travail.jpg

La défaite des Verts à Bangui n’est pas totalement effacée des esprits, on ne comprend toujours pas ce qui s’est passé réellement en Centrafrique, pour quelle raison les joueurs étaient aussi ridicules sur le terrain.

…Le défenseur central des Rangers, Madjid Bougherra, l’un des piliers de l’équipe nationale, fait partie des rares joueurs qui sont revenus sur la débâcle de Bangui. Il s’est exprimé clairement et en toute honnêteté sur les ondes de la Radio nationale.

L’équipe

L’équipe nationale a complètement raté son match contre la Centrafrique aux yeux de tout le monde. Ce qui s’est passé sur le terrain est une réalité que seuls les joueurs avaient vécue. Bougherra, l’un des acteurs de cette gabegie, raconte : «L’Afrique, c’est un peu spécial.

Si mes statistiques sont justes, je ne sais pas pendant combien d’années on n’avait pas réussi à gagner, à part contre la Zambie. On ne cherche pas des excuses. A Bangui, il y a cette chaleur et ce taux d’humidité trop élevé, même si entre nous, on s’est mis tous ensemble pour bien faire.

Mais une fois sur le terrain, c’est comme si on avait du plomb dans les jambes, tout simplement, on n’y arrivait pas.» Les critiques sont allées jusqu’à pointer le doigt sur certains joueurs : «Ce n’est pas précisément un ou deux joueurs, mais ça a touché tout le monde, même Nadir Belhadj, qui joue dans un pays très chaud, était surpris par la chaleur de Bangui.

Je confirme qu’on était tous motivés et contents. Avec une bonne ambiance de travail, on s’est dit que tout allait bien se passer. Hélas, ça ne s’est pas passé comme on voulait, on n’y arrivait pas. C’est le football africain, on est conscients de ce qui nous attend. Il faut se faire tout petit et se remettre à travailler», explique Bougy.

L’ambiance

Les fans n’ont non seulement pas cru à la prestation médiocre de l’EN dimanche dernier, mais certains sont allés jusqu’à dire qu’il y avait une ambiance morose au sein du groupe.

Bougherra a tenu à démentir catégoriquement ces spéculations : «Là- dessus, il n’y a pas de doute, aucun souci, même avec l’entraîneur Benchikha tout se passe à merveille. Ce dernier, avec son discours, a réussi à nous motiver. Il nous a rassemblés, on est presque la même équipe d’avant. Arrêtez de dire n’importe quoi, car ce n’est pas du tout le cas au sein du groupe.»

Le complot

Le défenseur central des Verts est même revenu sur certains propos les accusant de comploter contre le sélectionneur Benchikha : «On a eu vent comme quoi il y a un complot contre le coach Benchikha. Après, vous savez, on ne peut pas faire taire la rumeur, ça fait partie de la vie. On accepte les critiques, il n’y a aucun problème, le football est ainsi fait. Quand ça marche, tout va bien et quand ça ne marche pas, on reparle. Notre objectif actuel est de montrer le contraire, qu’on gagne ou qu’on perd dans le football, le lendemain d’un match est toujours un autre jour.»

Le classement dans le groupe

Rien n’est encore perdu pour les Verts, selon les déclarations de Madjid. Au contraire, c’est lors des derbys, comme face au Maroc lors de la prochaine journée, que les joueurs de l’EN se sentiront plus motivés.

«C’est vrai, quand on est dos au mur et dans une mauvaise situation, je pense qu’on a toujours bien réagi. Le prochain match, ça sera le Maroc, donc un derby. On aime bien les derbys. De temps à autre, je dirais que peut-être on a besoin de ça. Pas pour redescendre sur terre, mais plutôt pour retrouver la réalité, après une belle Coupe d’Afrique et une Coupe du monde. Ça va peut-être nous réveiller pour voir que l’Afrique, ce n’est pas ça, chaque match est difficile à gagner.»

L’avenir

Pour poursuivre sur le même objectif, Bougherra ajoute : «Dans un premier temps, on va essayer de réaliser un résultat positif, ça marche comme ça dans le foot. Cela me pousse à revenir sur le dernier match. Il y a beaucoup de joueurs qui ont joué leur premier match en Afrique.

Moi, je me rappelle mon premier match en espoirs, j’allais sortir avant la fin et j’avais eu un malaise. L’Afrique, je dirais que c’est spécial, il y plein de détails à gérer. En Centrafrique, s’il fera la même chaleur, et si cette équipe reste motivée, les autres équipes, à mon avis, trouveront des difficultés à s’imposer là-bas.»

Le public

Plus que jamais, les joueurs de l’équipe nationale ont besoin de soutien. Bougherra, à l’image de ses coéquipiers, le souhaite pour les prochains rendez-vous. «Je pense qu’au fond, tous les Algériens sont derrière nous. C’est vrai qu’ils n’étaient pas contents dernièrement et c’est tout à fait normal.

Ils ont le droit d’exprimer leur colère, mais on sent qu’ils sont toujours à nos côtés. On attend tout le monde, que ce soit la presse ou le public, on reste des humains qui lâchent des fois, on a besoin de soutien.»