Véritable homme fort de la sélection algérienne, Madjid Bougherra revient sur la CAN angolaise pour Sport24.com.
Véritable homme fort de la sélection algérienne, Madjid Bougherra revient sur la CAN angolaise pour Sport24.com. Aussi posé dans la vie qu’infranchissable sur un terrain de football, «Magic» livre ses impressions.
Madjid, avant de s’intéresser à l’Algérie, que retenez-vous de cette CAN en Angola ?
J’ai trouvé les stades très beaux mais peu garnis. Les pelouses, elles, étaient catastrophiques.
Il y avait aussi une circulation monstre aux abords de Luanda. Il nous fallait au minimum une heure de trajet pour accéder au Stade du 11-Novembre. Dans l’ensemble, je n’ai pas été déçu.
Les Angolais sont très gentils et aimables, l’ambiance était bonne. Le drame du bus togolais m’a profondément touché. Je m’en souviens, on rentrait de l’entraînement lorsqu’on a appris cette terrible nouvelle. Je n’imagine même pas ce qu’ils ont dû ressentir face à ces rebelles. Durant notre quart face à la Côte d’Ivoire, à Cabinda justement, on a senti une sécurité renforcée.
Concernant l’Algérie maintenant. Défaites surprises face au Malawi et à l’Egypte, victoire héroïque contre la Côte d’Ivoire…
Les Fennecs répondent-ils finalement présents quand on les attend le moins ?
Le premier match perdu face au Malawi (3-0), je le répète, on a été la seule équipe à jouer sous 45° C à 14h00. Il nous était impossible de produire notre football dans ces conditions dantesques.
La claque du Malawi nous a fait du bien, dans le sens où on a retrouvé une certaine solidité défensive. Par la suite, on s’est ressaisis face au Mali (1-0) et on a su résister devant le pays hôte (0-0).
De l’extérieur, les gens peuvent penser qu’on se transcende uniquement pour les grands rendez-vous, mais ce n’est pas ce que l’on ressent de l’intérieur. On a pris les matches les uns après les autres, sans se poser de questions.
On joue la 91’ de la rencontre face à la Côte d’Ivoire.
Vous égalisez et envoyez l’Algérie en prolongations. Que s’est-il passé dans votre tête à cet instant ? Quand Keita a marqué tout juste avant la fin du match pour la Côte d’Ivoire, j’ai directement dit à Nadir (Belhadj) et à quelques coéquipiers «Ecoutez-moi, je monte devant».
Je sentais au fond de moi-même que je pouvais faire la différence. Sur le superbe centre de Nadir, je mets toute ma rage dans le ballon et ça fait mouche.
On vous a senti moins à l’aise avec Halliche comme coéquipier en défense centrale…
A dire vrai, je ne le pense pas du tout. Il est clair qu’avec Anthar (Yahia), on se connait mieux mais honnêtement, je m’entends super bien avec Halliche aussi. D’ailleurs, quand on est repassé à une défense à quatre, notre entente a été bonne. Sur le terrain, je ne ressens pas de différence entre les deux joueurs.
Cette CAN a-t-elle été une bonne préparation pour la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud ?
Totalement. Cette compétition a été le top pour nous, car on a tout connu et on est surtout passé par tous les sentiments possibles et imaginables. On a appris à chaque match.
Même notre défaite face à l’Egypte où l’arbitrage ne nous a pas favorisés nous a permis de gonfler notre expérience du haut niveau.
On saura lors des prochaines échéances comment réagir face à ce genre de scénario. On arrivera aussi en Coupe du Monde avec une bonne connaissance du climat africain et de ses reliefs parfois difficiles. Franchement, cela a été une expérience très bénéfique.
Personnellement, avez-vous reçu des offres suite à votre beau parcours ?
Dès le départ, tout était clair et je l’ai même dit aux différents journaux : je finirai la saison avec les Glasgow Rangers. J’essayerai de remporter le triplé avec les Rangers avant d’aller en Coupe du Monde. Ensuite, on verra ce que le destin nous réservera. Il se peut qu’en juin, je prolonge comme je peux partir.
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