Joint au téléphone, Madjid Bougherra n’a pas caché sa joie d’avoir gagné le titre de champion du Qatar avec son équipe, Lekhwiya. Le défenseur des Verts reconnaît, toutefois, la différence entre le trophée gagné en Ecosse et celui au Qatar, mais qui reste un titre de plus à son palmarès personnel. Bougherra n’a pas omis de parler du prochain match de la sélection algérienne contre le Mali à Bamako et d’autres choses qu’on vous laisse découvrir dans l’entretien qui suit.
Félicitations pour le titre de champion que vous avez assuré, à deux journées de la fin de l’exercice…
Merci beaucoup, c’est gentil de votre part.
Un titre supplémentaire dans votre carrière, un commentaire ?
Je suis naturellement content d’avoir gagner un autre titre. C’est la quatrième fois d’affilée que je joue pour une équipe qui remporte le titre de champion. C’est rassurant de jouer dans des équipes ambitieuses, au lieu de jouer dans une équipe qui joue pour le maintien. Quant on joue le titre, on est mieux concentrés et motivés, le joueur cherche toujours la victoire et son jeu progresse, du moment qu’on joue avec moins de pression.
A quel niveau se situe la différence entre un titre gagné en Ecosse et un autre au Qatar ?
Ça se situe surtout au niveau de l’engouement des supporters. En Ecosse, les Glasgow Rangers possèdent un nombreux public qui suit l’équipe partout dans ses déplacements. Mais ici à Qatar, c’est différent. Mais sur le plan personnel, un titre reste toujours un titre. C’est le fruit d’un labeur et des pressions subies tout au long d’une saison. Ce titre a la même saveur. Je suis content pour ce titre, comme je l’étais d’ailleurs pour les titres gagnés avec Glasgow. La présence d’un grand nombre de supporters à Qatar aurait donné plus de saveur à ce titre.
Maintenant, quels seront vos objectifs avec Lekhwiya ?
Réussir notre parcours en Ligue des champions asiatique et essayer de gagner les deux coupes du Qatar. Nous espérons gagner d’autres titres, d’autant plus que le club a réussi à défendre son titre remporté la saison passée.
Le directeur sportif, Al Hatmi, nous a déclaré récemment qu’il n’était pas question que vous quittiez le club…
Je suis content de faire partie de cette équipe professionnelle, bien organisée où il règne une ambiance de famille. Je me sens bien, je ne me manque de rien. Je m’entends avec les joueurs, les membres des staffs technique et administratif.
Avez-vous reçu des offres d’autres clubs, notamment d’Europe ?
La saison n’est pas encore terminée, d’autres défis nous attendent. Une fois la saison terminée, on pourra parler des contacts et des offres. Il faut attendre le mois de juin pour en parler. Pour le moment, je ne manque de rien à Lekhwiya.
Parlons maintenant de la sélection. Le classement actuel de l’EN vous évitera de croiser les équipes qui ont joué le 2e tour de la dernière CAN. Pensez-vous que cela constitue un avantage pour se qualifier à la CAN-2013 ?
Absolument, cela représente un avantage pour nous. Lorsque vous évitez les grosses cylindrées de l’Afrique, les chances de qualification sont plus importantes. Cela dit, l’Afrique reste difficile, il est toujours dur de s’imposer devant une équipe africaine qui joue chez elle. Les choses ont changé en Afrique. La preuve a été apportée par la Zambie qui a gagné la CAN.
Même à domicile, les choses ne sont pas aisées. Le Rwanda est une équipe inconnue pour nous, le premier match pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 ne sera pas facile, qu’en pensez-vous ?
Je ne pense pas qu’il s’agit une équipe qui nous est inconnue. On a joué deux fois contre cette équipe, on se connaît assez bien. C’est une équipe difficile à jouer sur son terrain, mais chez nous, on éprouvé moins de difficultés. Cela dit, nous avons battu difficilement cette équipe en 2009. On avait besoin de marquer le plus grand nombre de buts. Le troisième but a été marqué dans les arrêts de jeu grâce à un penalty transformé par Ziani. C’est une équipe capable de nous créer des problèmes, il faudra la prendre très au sérieux. Il n’y a plus de petites équipes en Afrique.
La situation actuelle au Mali ne vous fait-elle pas peur, avant votre déplacement à Bamako, en prévision de la rencontre du 9 juin ?
Pas du tout, le Mali est un pays que j’aime. Les Maliens sont nos voisins et ce sont des musulmans comme nous, on est des frères. C’est un pays secoué par des événements politiques, mais j’espère que tout rentrera dans l’ordre, pas seulement pour notre match, mais pour des raisons humanitaires. On a beaucoup d’amis au Mali. Pour revenir à votre question, je dois dire que ce qui se passe actuellement ne nous fait pas peur. La FIFA analysera comme il se doit la situation au Mali, avant de programmer un match. Tout dépendra des conditions. Si le match est maintenu à Bamako, cela voudra dire que nous n’aurons rien à craindre.
Le retour de Mourad Meghni à la compétition devrait vous faire plaisir, n’est-ce pas ?
Mourad a besoin de ces matchs pour retrouver sa forme, du moment qu’il revient de blessure. Le fait de jouer deux matches d’affilée est de bon augure, il devra continuer sur ce rythme. Je suis content pour lui, j’espère qu’il continuera sur la même voie d’autant plus qu’il a montré un bon niveau lors des deux matchs qu’il a joués.
Il a délivré deux passes décisives lors de ces deux matchs, ce qui n’est pas mal, n’est-ce pas ?
Vous connaissez assez bien Mourad, c’est un joueur qui n’est pas à présenter, mais il doit travailler plus parce qu’il est (il hésite)… fragile. Il doit garder ce rythme pour le revoir de nouveau dans la sélection le plus tôt possible.
Ziani est deuxième au classement avec son équipe Al Jaïsh, il est régulier et pourrait être élu meilleur joueur du championnat, souhaitez-vous son retour en sélection ?
C’est clair, pour lui et pour Mourad (Meghni), ce sont deux joueurs expérimentés, capables d’apporter un plus à la sélection. Pour Karim, ce n’est pas pour le défendre, mais c’est quelqu’un qui aime son pays, je suis persuadé qu’il n’a pas été affecté par son absence lors du dernier match contre la Gambie, parce qu’il a une forte personnalité.
Feghouli est en train de se distinguer de fort belle manière avec des buts et des passes décisives ; un commentaire ?
C’est un gars extraordinaire, généreux et respectueux. Sur le terrain, c’est un joueur doué, il peut aller encore plus loin. C’est une bonne chose qu’il joue pour les Verts. Lui et Boudebouz sont des joueurs doués. Je leur souhaite beaucoup de réussite dans leur carrière. Avec d’autres jeunes de leur niveau, ces joueurs ne peuvent qu’être bénéfiques pour la sélection.
Quel conseil donneriez-vous à Feghouli ?
Quel conseil ? (il rit) Je n’ai rien à lui dire. Il a tout compris. En dehors des terrains, il est extraordinaire. Sur le terrain, son niveau parle pour lui. Dieu merci, il a choisi son pays. Que voulez-vous que je lui dise de plus ?
Avez-vous des contacts avec le sélectionneur Halilhodzic ?
Non, je n’ai aucun contact avec lui ni avec un autre membre du staff. Mais je sais qu’il nous suit et est au courant de tout ce qu’on réalise dans nos clubs. Ce qui signifie que le contact existe, mais de loin.
Que voudriez-vous ajouter à la fin ?
Que voulez-vous que je vous dise ? Comme d’habitude.
Peut-être une promesse pour le public algérien ?
Non, mais je lui présente mes salutations, j’espère que les supporters seront présents en nombre lors du premier match des éliminatoires de la Coupe du monde contre le Rwanda. Je ne doute pas qu’ils seront au rendez-vous pour nous soutenir.
Merci de nous avoir accordé cet entretien…
Il n’y a pas de quoi et bonne journée !