«En voyant le couloir vide, j’ai foncé»
Le défenseur Madjid Bougherra a marqué à Stuttgart un vrai but d’attaquant : tir en bout de course à la conclusion d’une combinaison. Etait-ce travaillé à l’entraînement ? «Non, pas du tout. C’était une inspiration. J’ai sollicité Jérôme Rothen pour un une-deux et, en voyant le couloir entre le défenseur central de Stuttgart et le défenseur gauche, j’ai décidé de foncer. Je suis rentré avec le ballon et j’ai tiré de toutes mes forces», raconte-il. Sur les images de la télévision, on voit bien qu’il a marqué un instant d’hésitation en passant le ballon à Rothen, avant de démarrer en lui repassant le ballon de nouveau. «En fait, mon intention n’était pas de faire un deuxième une-deux, mais d’aller avec le ballon. Rothen n’avait pas compris et je lui ai dit «Laisse !», puis j’ai repris le ballon et j’ai marqué. Cela dit, Rothen a eu le mérite de bloquer le ballon et de le ralentir. Autrement, je n’aurais peut-être pas pu le rattraper.» Sur cette action, il était sur le côté droit, presque comme latéral droit. «C’était juste un décalage tactique, afin de permettre à notre arrière droit, Whittaker, de monter», a-t-il expliqué.
«Je joue comme ça depuis 3 ans»
La façon dont Bougherra a marqué son but pourrait faire croire qu’il s’agit d’un coup de poker tenté en désespoir de cause, surtout qu’il n’est pas dans les coutumes d’un défenseur axial de monter vers l’attaque dans une action de jeu construite. Or, ce n’est pas l’avis du défenseur international algérien. «Je joue comme ça depuis 3 ans», insiste-t-il. «En championnat, je fais des montées offensives lors de tous mes matches. Parfois ça paye, et parfois non. Mercredi, ça a payé.» Bougherra a imposé ce style de jeu offensif depuis qu’il évoluait à Crewe Alexandra, en troisième division anglaise, le gardant lorsqu’il est passé successivement à Sheffield Wednesday et à Charlton. «J’ai toujours été offensif, tout en accomplissant mes tâches défensives en priorité. C’est mon style.» Un style auquel son entraîneur, Walter Smith, a adapté l’équipe en donnant instruction aux milieux défensifs de coulisser vers l’axe de la défense à chaque fois que l’Algérien monte aux avants postes.
«C’est comme avec l’équipe nationale : il ne faut lâcher aucun point à domicile»
C’est quand même un bon début de ramener un point de l’extérieur, surtout face à un concurrent pour la qualification au prochain tour. «Il faut valoriser ce point de pris, surtout que nous avons empêché l’adversaire de prendre trois points, mais ce n’est que le premier match d’une série de six. Dans notre plan de marche, nous nous devons de gagner tous nos matches à domicile et de grignoter quelques points à l’extérieur. Avec 10 ou 11 points, nous pouvons passer aux huitièmes de finale», estime celui que les supporters des Rangers surnomment affectueusement «Bougui». «En fait, c’est comme avec l’équipe nationale : il ne faut lâcher aucun point chez nous.» Il est utile de rappeler que la sélection nationale avait commencé par ramener un point de son déplacement au Rwanda, avant d’enchaîner les succès.
«On n’a pas oublié la mésaventure contre Lyon»
Les supporters du club écossais, qui n’ont pas la mémoire courte, se souviennent qu’il y a deux ans leur équipe avait battu l’Olympique Lyonnais à Lyon sur un score sans appel de 3 à 0, mais cela ne l’avait pas empêchée d’être éliminée au final parce qu’elle ne s’était pas montrée souveraine à domicile. «Au club, on se rappelle très bien de cet épisode et c’est pourquoi on ne s’enflamme pas outre-mesure. Nous venons de réaliser un bon résultat, mais il reste encore du chemin à faire», nous a confié Bougherra.» Le premier match à domicile des Rangers en Ligue des champions sera face au FC Séville, un adversaire rompu aux compétitions européennes, le 29 septembre.