Bougherra évoque le cas Drogba et les chances de l’équipe nationale algérienne face à cette redoutable formation des Eléphants de Côte d’Ivoire.
Depuis la qualification en quarts de finale, le climat est beaucoup plus détendu et l’ambiance est plus décontractée…
Oui, Dieu merci, comme vous le voyez, on a repris nos bonne vieilles habitudes, on est comme dans une famille, on rigole et on bosse en même temps, c’est de bon augure pour la suite.
En parlant de rigolades, on vous a vu chambrer le staff de l’EN qui s’est donné à cœur joie à une rencontre très spéciale…
(Il rit) C’était un plaisir d’assister à ce mini match, ça chambre un petit peu, car techniquement, il y en a quelques- uns qui sont loin du compte, donc cela a créé cette ambiance.
L’EN a mal démarré cette CAN, mais vous êtes parvenus à revenir et réussir un bon retournement de situation, pouvez-vous nous expliquer cela ?
Après un début raté face au Malawi, où on est tout simplement passés à côté dans une rencontre qui était un accident, on a permis aux gens de retrouver la vraie équipe «taâ Dzayer», voila on revit, le premier match on l’a raté, après on a joué à 17h, c’était plus frais, donc on avait plus les jambes pour jouer.
Comment évaluez-vous le rendement de la défense des Verts lors du premier tour ?
A l’image du parcours de l’EN dans ce premier tour, on a soufflé le chaud et le froid, on a mal débuté en commettant des erreurs impardonnables, après on était plus solides derrière avec une bonne assise défensive, ce qui nous a permis d’ailleurs de préserver le but inscrit face au Mali et de continuer notre ascension le match d’après.
Justement, ce petit but face au Mali était le seul inscrit par l’EN dans ce premier tour, mais il nous a suffi pour nous qualifier…
Heureusement, ce qui nous intéressait était de se qualifier et on l’a fait. Pour le reste, je crois que marquer un but ou 4 dans des rencontres à 3 points comme celles-ci c’est la même chose, d’autant qu’au bout, il y aura le même objectif, ceci dit, on est en train de travailler pour régler ce problème et j’espère qu’on retrouvera notre efficacité devant.
Ce sera peut-être face à la Côte d’Ivoire, n’est-ce pas ?
Ce sera une très belle affiche, on va jouer avec le cœur, comme d’habitude, et on va essayer de sortir avec un bon résultat.
Vous, en tant que défenseur, vous allez faire face à une armada d’attaquants très dangereux, à l’image de Drogba, Koné, Kalou, Keita ou même Dindane. Un commentaire ?
Oui, bien sûr, ça va être dur, mais je pense que tous les grands joueurs feront face à d’autres grands joueurs, dans chaque poste, il y aura des éléments de haut niveau qui jouent pour de grands clubs, donc ça sera un bon challenge pour tout le monde.
Mais vous aurez peut-être la mission de museler un certain Drogba sur le terrain…
On le sait tous, Drogba est un grand joueur, mais comme je vous l’ai dit, nous aussi, on a nos atouts à faire valoir, et on fera de notre mieux pour neutraliser ces Ivoiriens et pas seulement Drogba.
Surtout qu’en défense, il paraît qu’ils sont prenables…
Je ne sais pas, ce que je sais par contre, individuellement, ils sont bons, après, nous on va travailler sur ça pour voir qu’est-ce qu’on peut faire.
L’équipe va jouer à Cabinda, une ville qui a fait l’actualité bien avant le début de cette CAN, comment se présente ce voyage vers cette ville ?
On ne la connaît pas, donc on ne peut rien dire, mais Incha Allah, ça sera pareille qu’à Luanda.
Parlons un peu tactique, après avoir longtemps évolué avec trois défenseurs derrière dans le cadre d’un 3-5-2, vous revenez à cette défense à quatre et ce 4-4-2 qui a l’air de bien marcher, bien que ce soit nouveau pour vous…
N’oubliez pas aussi que dans nos clubs, on évolue souvent avec quatre derrière, donc ce n’est pas nouveau.
Et puis, ce qui est important dans cette tactique c’est qu’on a retrouvé notre solidarité derrière, et Kader (Ndlr : Ghezzal) est le premier défenseur de l’équipe, tout le monde travaille et on est solides, quoi.
Dans cette CAN, les batailles tactiques l’ont emporté et on revient toujours à cette histoire du seul but algérien qui nous a qualifiés, alors que le Mali en a inscrit 7 et est rentré à la maison…
Oui, c’est très tactique, rappelez-vous de l’Italie, elle a pu gagner la Coupe du monde en marquant très peu de buts, c’est ça le football, et puis lors des éliminatoires avec le 3-5-2, on a pu en marquer plusieurs, alors que là, ça n’a pas marché, je préfère marquer zéro but et passer que d’en inscrire plusieurs et encaisser autant.
Les Maliens nous ont accusés avec les Angolais d’avoir comploté contre eux, qu’avez-vous à leur dire ?
Non, je connais tous leurs joueurs, ce sont des frères, je ne pense pas qu’ils pensent cela, parce que même nous, on prenait le risque dans le match d’encaisser, donc voila c’est impossible, c’est juste qu’on a joué et on a vu l’Angola qui ne nous attaquait pas, ce n’est pas à nous de faire le jeu, là-dessus, il n’y a pas de soucis, nous, on a joué, on a pris le risque, certes, et ça a marché.
Durant cette CAN, le grand absent était votre public, à chaque fois, on s’attendait de le voir venir, mais il n’y a rien eu…
Nous aussi, on aurait aimé les avoir à nos côtés, on sera agréablement surpris si on les voit venir, dans le cas contraire, on tâchera d’aller loin dans cette aventure, au moins comme ça, ils seront fiers de nous et, pourquoi pas, nous rejoindre ici dans un prochain match.
S. M. A.