Bougherra : «À 9 ans, on croyait tous que je jeûnais mais à vrai dire, je mangeais en cachette»

Bougherra : «À 9 ans, on croyait tous que je jeûnais mais à vrai dire, je mangeais en cachette»

Date et lieu de naissance ?

Le 7 octobre 1982 à Longvic (France).

Surnom d’enfance agréable et/ou désagréable ?

Pas de surnom particulier quand j’étais jeune.

Et Boughy ?

Ça, c’est quand j’ai grandi.

Plutôt agréable ?

Oui, j’aime bien.

A quel âge avez-vous commencé à faire le Ramadhan ?

12 ans !

Y a-t-il un rituel dans votre famille pour ceux qui jeûnent la première fois ?

Pas spécialement.

A quel âge avez-vous jeûné le mois au complet ?

15-16 ans !

Que changez-vous de vos habitudes durant le carême ?

Le sommeil est un peu décalé. Je dors un peu plus tard que d’habitude.

Votre humeur change-t-elle avec le jeûne ?

Ça peut m’arriver. Surtout la première semaine. C’est un peu compliqué. Je dois m’habituer.

Vous devenez plus nerveux comme la plupart des Algériens…

Non, ça va. J’essaie de me contrôler.

Votre plat préféré…

La chorba et le bourek.

Vous permettez-vous des excès de sucreries et de fritures ?

Avant oui, mais moins maintenant.

Vous faites attention à votre ligne, c’est ça ?

Exactement.

Cherba frik ou vermicelle ?

Frik sans hésiter.

Kalb ellouz ou zlabia ?

Je suis plus khobz tunisien (gâteau aux amendes).

Thé ou café ?

Thé à la menthe.

L’ben ou raïb ?

L’ben.

Viande de veau ou mouton ?

Le mouton.

La honte de votre vie ?

Oulà ! ça remonte à longtemps…

Racontez-nous…

Quand j’avais neuf ans, je mentais à mes parents en leur faisant croire que je faisais le jeûne et tout, mais à vrai dire, je mangeais en cachette.

On vous a grillé ?

Oui. C’est ma maman qui m’a surpris en train de manger.

C’était la fête pour vous alors…

Non, ça va. Elle ne m’a rien fait (rires). J’étais encore jeune quand même.

De quoi êtes-vous le plus fier ?

Mes parents. Les voir fiers de moi et aussi heureux, c’est ce qui me rend le plus heureux.

Ils vous gâtent bien ?

Avant, ils me gâtaient avec les moyens du bord. Désormais, c’est plutôt l’inverse. C’est moi qui essaie de les gâter.

Qui vous a fait le plus rire durant le Ramadhan ?

Kader el Sekteur, mais aussi Wahid du Jamel Comedy Club.

Il est proche du milieu du foot lui…

Oui, il aime beaucoup le foot et même les footeux rigolent bien à ses blagues.

L’émission à ne pas rater…

Je ne regarde pas trop la télé.

Avez-vous, par le passé, rencontré des difficultés à faire le Ramadhan dans votre carrière ?

En France, c’est compliqué. Des fois, on vous dit si vous jeûnez, et bien, vous ne participez pas aux matchs. En Ecosse et en Angleterre, par contre, c’est différent.

En quoi c’est différent ?

Là bas, ils vous gèrent. Ils respectent votre religion et ce que vous faites. L’essentiel pour eux est que vous soyez performant sur le terrain. Après, pour la France, je n’en fais pas une généralité.

Où dépensez-vous le plus votre argent ?

Rien en particulier. Je suis plutôt mesuré. Cependant, j’aime bien voyager.

Si vous devez changer trois choses chez les Algériens durant le Ramadhan, lesquelles ?

La conduite, l’impatience et la nervosité.

Pour qui voudrez-vous que les lecteurs prient en ce mois de rahma ?

Pour les Syriens, les Centrafricains, mais surtout les musulmans de Birmanie. Ils vivent vraiment un calvaire.

Quel est le défaut que vous voudrez changer en vous ?

Je suis un peu gentil, naïf et je crois que c’est un peu un défaut.

Que pensez-vous des gens qui jettent leurs sacs poubelles du balcon ?

Il faut arrêter ça. On doit être écolo !

Que pensez-vous de ceux qui dépensent beaucoup d’argent durant ce mois sacré ?

Chacun est libre de faire ce qu’il veut. Tout ça fait marcher l’économie aussi.

Quel conseil aimeriez-vous donner aux conducteurs algériens en ce mois ?

Patience. Je sais que la circulation, à Alger notamment, est infernale. Mon conseil : mettez le Coran et votre esprit s’apaisera.

Votre devise préférée ?

Attendez, je réfléchis… euh, non je n’ai pas.

Pourrez-vous adopter un enfant fi sabil’allah ?

Franchement oui. Je ne vous cache pas que je me suis déjà posé la question. Je peux le faire et vous savez bien que la cause des enfants me touche particulièrement. J’en ai parlé à ma famille, mais je ne pense pas que ça se fera dans l’immédiat vu que je viens tout juste d’avoir un enfant.

Ah ! Mabrouk et c’est ?

Merci. C’est un garçon, El Hamdoulilah.

Comment l’avez-vous prénommé ?

Rayane.

Futur international algérien ?

(Rires) Inch’Allah, pourquoi pas. On verra bien s’il aimera le foot. Sinon, je peux vous dire déjà que c’est un pur gaucher.

Si vous avez le président de la République en face, vous lui diriez quoi ?

Merci pour Oum Dourmane.

Qu’est-ce qui vous manquera le plus cette année ?

L’ambiance de la sélection.

Vous êtes à Dubaï. Racontez-nous un peu comment ça se passe le Ramadhan là-bas…

C’est magnifique. Le fait d’être dans un pays musulman me facilite vraiment les choses. Je ne me sens pas dépaysé. Après le f’tour, je pars à la mosquée pour accomplir la prière de tarawih et ensuite faire mes entraînements. C’est un environnement idéal pour moi.

Merci Madjid et saha ftourek …

Isselmek. N’ta zada…