Boufarik,Plaque tournante de tous les maquignons

Boufarik,Plaque tournante de tous les maquignons

Le marché hebdomadaire de Boufarik est le plus important carrefour commercial du centre du pays où des milliers de bêtes se vendent chaque semaine.

Huit heures trente du matin, l’activité bat son plein dans ce marché – ouvert tous les lundis – situé à la sortie Sud de la ville des Oranges où maquignons, commerçants et simples citoyens négocient les prix de la viande, mais surtout des bovins, des ovins et des aliments du bétail, généralement du fourrage.

Déjà, à la veille du ramadan, les prix étaient élevés, comme la température dans ce marché où chaleur insupportable et poussière suffocante se mêlent aux odeurs d’animaux. Dans ce marché, qui fait deux fois un terrain de football, pas moins d’une centaine de véhicules entre camionnettes «made in China» et autres 404 et 504 bâchées proposent leurs marchandises. «Un mouton se négocie à partir de 1 000 DA le kg sur pied. Pour un mouton bien en chair (environ 20 kg), vous devez débourser au moins 30 000 DA», affirme Farid, marchand de bétail, la quarantaine bien entamée.

Pour ce qui est des bovins, leur prix oscille entre 700 et 900 DA le kilo. Un petit veau d’un poids moyen est cédé à quelque 80 000 DA.

Le marché hebdomadaire aux bestiaux de Boufarik est, avec celui de Sidi Aïssa, dans la wilaya de M’sila, le plus important du genre dans la région Centre. Plusieurs milliers de têtes de bétail changent de propriétaire chaque semaine pour des dizaines de millions de dinars au niveau de cet espace commercial qui bat le rappel de tous les négociants de la région centre du pays, et même du littoral chélifien.

Un peu plus loin des enclos aux bestiaux se dresse un hangar de fortune avec une vingtaine de tables occupées par des bouchers, qui proposent viandes et tripes à des prix «imbattables».

Vers 11h 30, l’affluence commence à diminuer, alors que les vendeurs, pressés de liquider leurs marchandises, réduisent leurs prix pour tenter d’attirer le peu de badauds et flâneurs, mais également ceux à la recherche d’une bonne affaire, qui résistent encore à la chaleur et à la poussière de l’endroit. Idir, jeune vendeur venu de Draâ El-Mizan à Tizi Ouzou propose à un client de lui vendre un beau morceau d’épaule d’agneau à… 600 DA le kg. «Vous ne trouverez pas un tel prix ailleurs», a-t-il assuré, évoquant les qualités nutritionnelles de cette partie de la bête, dite «noble».

Juste à côté, Abdelkader de Beni Slimane (Médéa), la cinquantaine, entouré d’une quinzaine de clients, découpe un gros «gigot» de veau en épaisses tranches pour 850 DA le kg, alors que son frère cadet met sur la balance un bout de gras double. «2,7 kg, prends-le pour 150 DA», lance-t-il à un acheteur qui, après hésitation, décide d’accepter l’offre, d’autant que le kilo de gras double se négocie à 80 DA ailleurs.

Ce marché se métamorphose tous les jeudis pour abriter les vendeurs et acheteurs de véhicules, pièces de rechange et accessoires. C’est l’occasion pour les visiteurs d’horizons lointains d’acheter d’autres produits ou articles que la viande sans se déplacer dans le centre-ville.

Plusieurs tables de vêtements, d’articles de cuisines, de produits électroménagers ou encore de cosmétiques jonchent les espaces de ce marché aux mille et une saveurs.

R. L. / APS