Trois mois seulement après le renouvellement des Assemblées populaires communales, que les inégalités commencent à apparaître. Ainsi, plusieurs plaintes ont été déposées par plusieurs citoyens de la commune de Boufarik à l’encontre de fonctionnaires de cette commune pour des malversations commises surtout au niveau de la commission des marchés.
La brigade de recherches de la gendarmerie de Blida a ouvert une enquête qui lui a permis de découvrir plusieurs infractions.
En effet, selon les services concernés, plusieurs infractions à la législation des marchés publics ont été découvertes dans chacun des dossiers se trouvant au niveau de cette commission.
Ainsi, outre l’acquisition de matériel et d’équipements, les enquêteurs ont relevé que pour l’acquisition de matériaux de construction nécessaires au complexe de la mosquée Bachir-Ibrahimi, des bons d’achat représentant des sommes dépassant les 800 millions de centimes avaient été utilisés. D’autres opérations du même genre ont été conclues pour l’achat de matériel, de matériaux et des offres de services qui ont été alloués à des proches du P/APC, des élus et de certains fonctionnaires.
Neuf fournisseurs ayant bénéficié de marchés de manière illégale ont été entendus par les gendarmes qui ont pu déterminer que ces fournisseurs n’avaient même pas de registre du commerce ni de locaux, mais ont utilisé des registres appartenant à d’autres personnes pour pouvoir bénéficier de ces marchés, que ce soit pour la fourniture de divers biens et services ou pour la réalisation de certains projets.
Poursuivant leur enquête, les limiers de la brigade de recherches ont découvert que l’ex-P/APC avait sciemment procédé au remplacement de chefs de service ayant une expérience avérée et des capacités reconnues pour la gestion des affaires de la commune par d’autres personnes n’ayant aucune connaissance dans ces domaines mais qu’il peut diriger à sa guise pour contourner la législation en vigueur sans que personne ne puisse discuter ses décisions. Le remplacement des fonctionnaires compétents par d’autres sans qualification ont fait que, par exemple, le parc a été très mal géré, ce qui a conduit à des pannes répétées et graves de matériels roulants, dont certains encore neufs, ayant obligé l’APC à louer des camions chez des propriétaires privés pour le ramassage des ordures ménagères.
En plus de tout cela, l’enquête a déterminé qu’il y a eu de nombreux dépassements dans la distribution du couffin du Ramadhan où 3 000 DA, ainsi que pour les aides versées aux démunis qui sont demeurées la «chasse gardée » des fonctionnaires qui les distribuaient à leurs connaissances et à leurs proches. Enfin, une dilapidation de deniers publics a été constatée dans les dépenses pour les fêtes religieuses ou nationales.
Tous ces suspects ont été présentés dernièrement auprès du procureur de la République près le tribunal d’El Affroun qui a ordonné la mise en détention préventive de l’ex- P/APC et d’un fonctionnaire de la mairie alors que les autres suspects ont été placés sous contrôle judiciaire.
A.-B. M.
