Boudjamaâ Talaï : « ne justifiez plus les retards des projets par l’opposition citoyenne»

Boudjamaâ Talaï : « ne justifiez plus les retards des  projets par l’opposition citoyenne»

Le ministre des Travaux publics et des Transports, Boudjemaâ Talaï, s’est montré lundi à Tizi Ouzou très critique à l’endroit des responsables en charge de l’exécution et du suivi des projets relevant de son secteur.

D’ailleurs, l’opposition citoyenne, que beaucoup de responsables brandissent comme justificatif dans le retard dans l’avancement des travaux, le ministre l’a rejetée. C’est à la gare ferroviaire de Tadmaït, sa première halte, que le ministre pointera du doigt les responsables et non les citoyens dans le retard de la mise en service du train devant relier Thénia (Boumerdès) à Oued-Aïssi (Tizi Ouzou).

« Il faut savoir communiquer avec les citoyens ! », a lancé tout Boudjemaâ Talaï au premier magistrat de la commune de Tadmaït qui a évoqué justement le cas d’opposition citoyenne. Le ministre a insisté sur l’importance de cette ligne ferroviaire dont le coût global est de 60 milliards de DA. A noter que la mise en service de cette ligne, selon les responsables concernés, aura lieu dès le 15 avril de l’année en cours.

Quant aux essais, ils auront lieu entre le 1er et le 14 avril. Par ailleurs, selon les explications fournies par les responsables du secteur concerné, ce linéaire de 50 km (Thénia – Oued-Aïssi) sera parcouru par le train à la vitesse de 160 km/h. Plus exactement deux trains parcourront la même voie.

Concernant le téléphérique dont le retard est considérable, des garanties ont été données au ministre sur la possibilité de mettre en service quatre stations, à partir de la gare de Bouhinoun jusqu’à la station de M’douha, près de la wilaya. Toutefois, la date exacte de la mise en service de ces stations classifiées de G1 à G4 n’a pas été précisée. La promesse était de mettre ces quatre stations en service au cours de l’année en cours.

A signaler que pour beaucoup d’observateurs, la promesse ne sera pas respectée même sur la livraison de ces quatre stations, vu le faible taux d’avancement dans les travaux. En effet, le taux enregistré dans l’avancement des travaux est inférieur à 40 %.

Concernant le projet du téléphérique, le ministre s’est montré aussi très sévère puisqu’il a rejeté ce motif d’opposition citoyenne. Boudjemaâ Talaï a mis dans le même « bain » aussi bien le maitre de l’ouvrage (responsables de la direction des transports de la wilaya) que les maîtres des œuvres (les entreprises contractantes). « Il faut résilier les contrats concernant les entreprises défaillantes ! », a crié le ministre.

C’est sur le même ton que Boudjemaâ Talaï a expliqué à haute voic le stratagème de ces entreprises défaillantes. Selon lui, dans le besoin d’arracher le marché, l’entreprise fait une offre alléchante quitte à casser les prix du marché. Une fois le contrat en poche, ses responsables demandent la réévaluation du marché.

Cependant, selon notre propre enquête, la réévaluation des marchés et même les retards engendrés se font aussi et bien souvent avec la complicité des représentants du maître de l’œuvre. Notons aussi que la visite du ministre des Travaux publics et des Transports a porté également sur d’autres points entre autres la pénétrante autoroutière, l’échangeur de la RN12 à la pénétrante et le pont de Tamda qui est un ouvrage de franchissement de l’oued-Sebaou à partir de la RN12 jusqu’à Tamda.

L’enveloppe financière allouée aux financements des routes et ouvrages d’art est d’un montant de 60 milliards de DA. En tout, le portefeuille ministériel pour la wilaya de Tizi Ouzou (ligne ferroviaire et routes) est d’un montant de 120 milliards de DA. Une somme bien faramineuse. Boudjemaâ Talaï a déclaré que cela fait beaucoup d’argent, d’où ses rappels incessants à éviter tout gaspillage car « c’est l’argent du contribuable ».

A noter enfin que dans un point de presse, le ministre des Travaux publics et des Transports a considéré que tant que la voie ferrée et le téléphérique ne sont pas mis en service, le plan de circulation dans la capitale du Djurdjura ne peut être efficient.

A la question de savoir comment lutte contre la difficulté des entreprises à récupérer leurs créances et comment mettre un terme au plafonnage des crédits de paiements, Boudjemaâ Talaï a déclaré que son ministre n’est pas concerné par cette question puisque les crédits existent.

En revanche, à la question de savoir si l’augmentation du prix du carburant ne risque pas d’entraîner l’augmentation des tickets de voyage, le ministre a fait dans la circonlocution plus maladroite.

En effet, au lieu de donner des explication précises, il s’est borné à dire que le gouvernement, en sus du communiqué qu’il a rendu public sur ce cas de carburant et de transport, assurera des mesures d’accompagnement à l’endroit de certains transporteurs.