Cet ancien wali d’Oran, qui a également officié à la tête de Constantine et de la daïra de Bir Mourad Raïs, et dont les résultats n’étaient pas particulièrement brillants, sait mieux que personne qu’il est impossible, voire interdit, de fermer un hôpital, quand bien même ce fut sur un coup de tête.
Cela n’a quand même pas empêché Abdelmalek Boudiaf, le nouveau ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, d’en faire l’annonce.
Il tenterait, ce disant, de faire une entrée de star dans le cercle fermé des ministres, éclipsant au passage son peu brillant prédécesseur. Reflétant l’image, fort sympathique mais pas forcément vraie de l’hyper-ministre, à l’égal de Sarkozy ou bien Valls, Boudiaf veut réanimer le secteur de la Santé.
En effet celuici a indiqué ce jeudi, en marge de la signature d’un mémorandum entre son département et les laboratoires SANOFI, qu’une quinzaine d’hôpitaux pourraient être fermés pour cause de délabrement et dégradation, et ce, faute d’une intervention rapide et rigoureuse.
En somme, qu’ils manqueraient affreusement de maintenance et ne répondraient aucunement aux normes internationales. Un constat qui a été fait par ses prédécesseurs, mais a été balayé d’un revers de la main. Cette déclaration suit la récente décision du ministre qui est celle de procéder à une opération d’évaluation du secteur, et ce, avant la mise au point d’une feuille de route.
Mieux encore, le ministre anticiperait de réaliser un changement au sein du secteur en comblant les nombreuses insuffisances et lacunes, et ce, «en un temps record». À cet effet, il importe de rappeler que ce ministre a occupé plusieurs postes au sein de l’État.
Il a été wali De Constantine, Oran et Ghardaïa, mais aussi wali délégué de la circonscription de Bir Mourad Rais à Alger. Bilan ? Il a failli à certaines de ses missions et les scandales de corruption coulent à flot. Cependant la récente décision qu’il vient de prendre n’est pas aussi réfléchie qu’elle n’en a l’air.
Pourquoi ? Car l’Algérie ne compte qu’une dizaine d’hôpitaux. La fermeture de quelque uns de ces établissements ne résoudra pas le problème bien au contraire, elle ne fera que l’empirer le rendant encore plus difficile à encadrer. Les hôpitaux nécessitent une remise à niveau, une meilleure gestion et non une fermeture.
La fermeture conduira, en effet, à la diminution des services d’urgences qui déjà sont manquants et entraînera le débordement des autres services hospitaliers. Pourquoi une telle prise de décision, à peine le poste occupé ? En effet cette décision ne plaira ni aux professionnels de la santé ni aux partenaires sociaux.
Ce que l’on peut déduire est que l’ex-wali tenterait, effectivement de donner une toute nouvelle image de lui en se voulant rédempteur et modérateur. Qu’il est, entres autres, à la hauteur de la tâche pour laquelle il a été désigné par le président de la République.
Qu’il va convenablement débourser l’enveloppe financière octroyée au secteur. La situation est bien plus complexe qu’elle n’en a l’air. Va y avoir du pain sur la planche si l’on veut réellement sauver un secteur gangréné.
Hiba Benfarès