Préciser que «le risque de transmission du virus Ebola est faible», selon les déclarations du ministre de la Santé, n’empêche pas la psychose de gagner du terrain et les questions de fuser. Même l’Organisation mondiale de la santé redoute la vitesse de propagation et la dangerosité de ce virus mortel qui n’a pas encore d’antidote.
La crainte d’Ebola a contaminé l’Algérie et le discours de l’OMS ne semble pas calmer les esprits. L’inquiétude de la contamination paraît grandir malgré d’importants efforts de communication déployés par les autorités sanitaires algériennes pour rassurer. Préciser que «le risque de transmission du virus Ebola est faible», selon les déclarations du ministre de la Santé, n’empêche pas la psychose de gagner du terrain et les questions de fuser.
Même l’Organisation mondiale de la santé redoute la vitesse de propagation et la dangerosité de ce virus mortel qui n’a pas encore d’antidote. Les plus grands laboratoires spécialisés dans la recherche des vaccins contre cette infection hémorragique sont, à ce jour, impuissants devant ce virus qui menace l’humanité.
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a affirmé que ses services étaient «entièrement prêts» à prendre en charge tout cas suspect de maladie infectieuse identifié, grâce à l’activation du «dispositif d’alerte». Répondant à la question orale d’un membre du Conseil de la nation sur les mesures prises par le ministère de la Santé pour faire face aux épidémies apparues dans certains pays, M. Boudiaf a présenté la politique de son département qui a déjà eu, a-t-il rappelé, à parer à la propagation de certaines maladies à virus grâce à l’activation du dispositif d’alerte mis en place en 2006.

Avec les flux de migrants clandestins et les réfugiés des pays africains convergeant vers nos frontières, le risque devient encore plus important. Et le ministre de la Santé le relève clairement dans sa déclaration faite jeudi. A cet effet, le dispositif d’alerte a été renforcé au niveau des ports, des aéroports et des frontières.
A l’évocation du risque accru de contamination par le biais des milliers de hadjis en train de regagner le pays et de personnes traversant les frontières limitrophes de pays du Sahel, Boudiaf répond, une nouvelle fois, que des mesures drastiques ont été mobilisées par le ministère de la Santé pour prévenir celui-ci. Il a ajouté que sur instruction du Premier ministre Abdelmalek Sellal, et à l’occasion du retour des hadjis algériens des Lieux saints, des unités médicales ont été installées au niveau des aéroports, affirmant que les décès enregistrés parmi les pèlerins ne sont pas dus à une maladie virale.
Le ministre de la Santé a en outre indiqué que le dispositif d’alerte prévoit une série de mesures dont notamment la publication d’informations relatives à toute maladie virale suivant les instructions de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le ministre a rappelé que ce système a été activé en 2009 pour faire face à la grippe porcine et au coronavirus en 2013.
Du dispositif mis en place, Samia Hamadi, sous-directrice des maladies prévalentes et des alertes sanitaires au ministère de la Santé, explique qu’il consiste en le renforcement, en médecins et équipements de toutes les structures sanitaires installées de longue date au niveau des ports, aéroports et postes frontaliers terrestres. «Parallèlement, poursuit- elle, des efforts sont actuellement entrepris pour développer l’information et la sensibilisation des personnels de la santé ainsi que celle de la population», a-telle ajouté sue les ondes de la Radio nationale.
Pour la représentante du ministère de la Santé «le risque zéro n’existe pas». Elle indique, à cet effet, que des matériels de protection sanitaires (masques, lunettes, blouses, sur-blouses, et bottes) ont été distribués, par millions, à l’ensemble des structures de santé du pays. Samia Hamadi indique, encore, que dans chaque service de santé ont été créées des structures d’isolement, spécialement équipées pour, éventuellement, accueillir et traiter des patients suspectés d’avoir contracté le virus.
Des symptômes du virus Ebola elle explique, plus loin, qu’ils sont identiques, au départ, à ceux d’une grippe avec la survenue d’une fièvre et des maux de tête, de la fatigue, une gêne respiratoire, des nausées suivies de vomissements et de diarrhées débouchant sur des hémorragies. «Ces signes, précise-t-elle, indiquent qu’il y a risque de contamination». Il faut toutefois rappeler, que l’épidémie d’Ebola, la plus meurtrière depuis l’émergence du virus en 1976, a déjà fait plus de 3 500 morts en Afrique occidentale, sur 7 478 cas enregistrés dans cinq pays (Sierra Leone, Guinée, Liberia, Nigeria, Sénégal), selon un bilan de l’OMS arrêté au 1er octobre.
Toujours selon l’OMS, la maladie est mortelle dans environ 70% des cas. L’infection se produit par le contact direct avec les liquides organiques (sang, liquides biologiques ou sécrétion). La période d’incubation va de 2 à 21 jours. Durant cette période, le patient n’est pas contagieux. Il le devient à partir du moment où des symptômes se manifestent. Il est possible, dixit l’OMS, de dire qu’il n’y a plus de transmission d’Ebola dans un pays «42 jours après le dernier cas enregistré».
M. B.