Les députés de la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l’APN ont exprimé, hier, leur souhait d’être associés à la commission ministérielle chargée d’effectuer des inspections dans l’ensemble des hôpitaux du pays.
« La commission d’inspection a pour mission de dire la vérité sur la situation dans nos hôpitaux », a indiqué, hier, un député, lors d’un débat ouvert avec le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Invité par cette commission parlementaire, le ministre a d’abord présenté son plan d’action à court et moyen terme pour remédier à la situation dans son secteur.
Il a précisé que le programme 2010-2014 du secteur, qui compte 3.658 projets, permet de restructurer et d’équiper les établissements hospitaliers. Abdelmalek Boudiaf dira qu’il connaît, désormais, le mal qui touche son secteur après une étude d’expertise faite par des cadres du ministère. « Je reste convaincu que la défaillance du secteur réside dans la mauvaise gestion et organisation », dira-t-il. Pour lui, il faut d’abord réhabiliter le DSP dans son rôle en tant que premier responsable du secteur à travers la wilaya.
Des instructions ont été données pour que tous les DSP se réunissent une fois par semaine avec les responsables des établissements de santé pour identifier les problèmes et agir rapidement. Selon le ministre, une commission ministérielle qui a pour mission d’inspecter tous les hôpitaux vient d’être installée. « Aucune négligence dans les hôpitaux ne sera tolérée.
Il faut sévir face au personnel qui ne respecte pas le règlement. Une décision a été prise aussi pour interdire le va-et-vient des familles des malades dans les hôpitaux », a rappelé le ministre qui reconnaît tout de même qu’il y a une certaine résistance parmi le personnel pour appliquer cette directive.
Par ailleurs, le ministre a tenu à contredire les chiffres alarmants qu’avancent certains responsables concernant le cancer. Selon lui, personne ne peut donner un chiffre exact sur cette maladie d’autant que le dépistage est presque méconnu. L’urgence pour M. Boudiaf est la prise en charge des malades cardiovasculaires dont le nombre « ne cesse de croître ».
Une nouvelle loi sur la santé
Dans son programme, le ministre donne aussi la priorité à l’organisation, la gestion et de la formation. Il tient aussi à ce que la carte sanitaire soit revue. En outre, un travail de sensibilisation, de communication et de proximité doit être effectué pour donner un élan au secteur. Le ministre estime aussi qu’il faut revoir la loi 58-05 sur la santé car pour lui, elle ne répond plus aux exigences actuelles.
Le projet d’une nouvelle loi est prêt mais le ministre dit préférer d’abord consulter les professionnels pour l’enrichir. A ce sujet, il dira qu’après les rencontres régionales, un regroupement national sera organisé pour sortir avec une nouvelle feuille de route qui permettra de sortir le secteur de la santé du marasme. Lors des débats, la majorité des députés ont rappelé la mauvaise situation dans laquelle se trouve la santé en Algérie.
« La santé du citoyen est une ligne rouge qu’il ne faut pas dépasser et qu’il ne faut pas politiser », rappellera un député. Un autre élu évoquera le problème du paludisme qui a touché la région de Ghardaïa, provoquée par les eaux usées qui se déversent à ciel ouvert. D’autres élus ont évoqué la rareté des médicaments et surtout des vaccins. Sur ce sujet, le ministre s’est dit convaincu que cela est dû à une mauvaise distribution.
M. Benkeddada