Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a déclaré avant-hier à Constantine que «les mauvaises volontés qui défigurent le secteur de la santé à Constantine seront extirpées prochainement».
Le ministre a affirmé, au cours d’un point de presse organisé à l’issue d’une visite de trois heures à la maternité du Centre hospitalo-universitaire (CHU), que «le temps où chacun agissait selon son bon vouloir dans les services de santé est révolu».
La situation qualifiée de «catastrophique» du service maternité du CHU de Constantine résulte de «conflits d’intérêts», a considéré M. Boudiaf, avant de faire savoir qu’une «notification» concernant «l’arrêt de la pratique du temps complémentaire pour les médecins» a été adressée «pour exécution» à la direction de la santé de Constantine.
«Les praticiens exerçant au CHU de Constantine doivent dorénavant choisir entre secteur public et secteur privé», a-t-il martelé. Le ministre a ajouté, dans ce contexte, qu’il refusait catégoriquement de voir les structures publiques de santé servir de «points de collecte de malades» au profit du secteur privé.
Jugeant «inacceptable» le manque d’hygiène dans le service maternité, le ministre de la Santé a souligné que des «décisions de décentralisation de certaines missions» liées, notamment, à l’hygiène ont été prises pour une meilleure gestion des services de santé, rappelant aux chefs de services que la salubrité des lieux faisait «partie de leurs tâches». M. Boudiaf, qui a toutefois admis qu’au côté de «certaines défaillances» des efforts sont déployés dans le secteur de la santé à Constantine, a dénoncé avec force «les pannes provoquées dans certains services dotés de matériels neufs, le matériel médical saccagé ou stocké dans les bureaux des chefs de services».
Le ministre, rappelant la décision prise dès son arrivée au service maternité du CHU Benbadis (fermeture de la maternité durant les travaux de réhabilitation), a souligné que l’hôpital de la commune d’El Khroub, celui de la cité El Bir et l’Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) de Sidi-Mabrouk accueilleront les différents services composant le service maternité.
Il a, dans ce contexte, instruit le wali et le directeur de la santé à l’effet d’œuvrer à «mettre à exécution cette décision» et à «accompagner l’entreprise chargée des travaux de réhabilitation de la maternité du CHU» qui doit être opérationnelle «dans quatre mois».
Le ministre s’est également rendu à l’hôpital de Didouche-Mourad où il a annoncé que tous les services de cet établissement, actuellement en cours de réhabilitation, «seront opérationnels en septembre prochain», tandis que le service des urgences et de gynécologie de cette même structure entreront en exploitation «la semaine prochaine» et le service oncologie «dans quinze jours».
Il a aussi observé, au cours de sa tournée à Constantine, une halte à l’hôpital de la cité El Bir et à l’EHS de Sidi-Mabrouk, récemment rénové, où il s’est félicité de la qualité du travail fourni en matière de médecine et de gestion dans ces deux structures de santé. M. Boudiaf a clôturé sa visite de travail en présidant, au siège de la wilaya, une brève séance de travail qui a regroupé les cadres de son secteur et au cours de laquelle il a appelé au renforcement de la médecine de proximité et rappelé les différentes décisions prises tout au long de sa tournée.
Selon le premier responsable du secteur, et après la réalisation des diagnostics de la situation, une décision majeure a été prise, relative à la «révision immédiate» de la loi 85-05 de la santé, qui «n’assure plus», selon M. Boudiaf, la satisfaction des demandes sur les différents services du secteur, notamment celles du citoyen et des praticiens de la santé.
Il a, en outre, mis l’accent sur les actions de réforme du secteur, qui seront poursuivies «jusqu’au bout», tout en relevant qu’il est impossible de continuer sur la même cadence, et un entourage «empoisonné» de travail qui ne sert ni le secteur et ses travailleurs ni le citoyen. Il a fait part que la réforme ne se limite pas aux structures et au personnel, mais touche aussi le public qui est la pierre angulaire de cette stratégie.
Il a annoncé qu’un attaché de communication (CES) a été chargé du traitement des requêtes des citoyens pour voir de plus près les problèmes dont souffre le citoyen à l’effet d’y apporter les remèdes. Une commission d’experts sera dépêchée «incessamment» à l’Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) de la cité Daksi. Elle évaluera le volet lié aux greffes rénales, a précisé le ministre. Pour M. Boudiaf, il est inadmissible que cet établissement n’ait pratiqué que 91 transplantations rénales et dispose de «toutes les compétences et de tous les moyens».
Tinhinene Khouchi