Vahid Halilhodzic ne rate pas une occasion lors des différentes sorties médiatiques que ce soit en Algérie ou à l’étranger de titiller le numéro 10 du FC Sochaux, Ryad Boudebouz.
Après qu’il lui eut demandé de se bouger un peu avant le match de la Gambie, il affirme vouloir voir le jeune prodige des Verts prendre plus de responsabilités en sélection, comme il le fait d’ailleurs au sein de son club où il fait partie des leaders. Ainsi, voulant avoir sa réaction par rapport aux récentes déclarations d’Halilhodzic, nous avons pris attache hier en fin de matinée avec Ryad Boudebouz. Comme à son habitude, très coopératif et sans langue de bois, il nous avoue prendre les dires de son coach du bon côté. D’ailleurs, il nous en donne les raisons. Entretien.
– Avant tout, on peut dire que ça va un peu mieux pour vous en championnat ?
– Tout à fait, même si nous ne sommes pas encore sauvés de la relégation, j’avoue qu’enchaîner deux victoires consécutives, respectivement face à Evian et Nice, nous a fait le plus grand bien. Le chemin est encore long pour assurer notre maintien en Ligue 1 et nous en sommes tout à fait conscients. Mais le fait d’avoir empoché ces six points, ça nous a d’abord permis de quitter la dernière place du classement, mais moralement et au niveau de la confiance, le groupe se porte mieux…
– Vous avez en quelque sorte chassé la poisse qui vous poursuivait ?
– Lorsque vous ratez des occasions nettes avec tantôt le ballon qui tape sur le poteau, tantôt sur la transversale et d’autres fois c’est le gardien qui sauve, vous commencez forcément à vous poser des questions et à vous dire que c’est vraiment la poisse et que la chance n’est pas de notre côté. Ce fut le cas pour nous au cours de ces dernières semaines, car, malgré nos bonnes prestations et un nombre incalculable d’occasions, on finissait par perdre nos matchs. Ce genre de défaite vous laisse un goût amer au point où vous êtes dégoûté. Mais Dieu merci, en ce moment, nous avons plus de chance et c’est tant mieux.
– Votre nouvel entraîneur y est aussi certainement pour quelque chose ?
– Je dois dire que la différence entre M. Bazdarevic et notre entraîneur actuel, en l’occurrence Eric Hely, c’est que ce dernier nous connaît parfaitement, puisque nous étions pratiquement tous chez lui dans les catégories jeunes. Je dirais que c’est un grand avantage, car il connaît les qualités de chacun d’entre nous et, par rapport à cela, il fait en sorte de faire profiter le collectif… Il connaît bien évidemment nos défauts…
– C’est aussi un nouveau discours ?
– Il n’y a pas que le discours qui a changé comme je viens de vous le dire. Que ce soit sur le terrain ou en dehors, tout le monde est mobilisé. En fait et au vu de l’importance de l’enjeu, ce n’est plus 11 ou 18 joueurs qui sont concernés, mais les 25 éléments qui sont tous mobilisés pour sauver le club de la relégation.
– On imagine que sauver le club de la relégation, vous y croyez plus que jamais ?
– Actuellement, nous sommes à trois points de sortir de la zone rouge. Il reste encore dix matchs et donc 30 points à arracher, sachant que parmi nos prochains adversaires, il y a des équipes qui sont dans les dernières places, à l’image de Brest, Dijon, Ajaccio, Nancy et Caen. Donc, ça sera à nous de gagner ces matchs et prouver qu’on mérite de rester parmi l’élite cette saison. En tout cas, rien n’est encore joué, loin de là.
– Sur un plan un peu plus personnel, ça va mieux aussi…
– J’avoue que je me sens mieux, à l’image de tout le groupe d’ailleurs. Même si je ne marque pas encore, je donne à nouveau des passes décisives et c’est très important pour moi…
– Ça vous manque le fait de ne pas marquer ?
– Bien sûr que oui, surtout que j’ai des occasions et ça ne veut pas rentrer. Pas plus tard que le week-end dernier, le gardien de Nice Ospina sort ma frappe qui était pourtant en pleine lucarne. Mais bon, je continuerai à travailler, car je ne suis pas le genre à baisser les bras afin d’être encore plus percutant et plus efficace lors de nos prochaines rencontres.
– Hier, dans une déclaration au magazine Jeune Afrique, Vahid Halilhodzic vous titille une fois de plus en déclarant qu’il faut que vous preniez plus de responsabilités en sélection…
– Franchement, je n’ai pas vraiment compris ce qu’il a voulu dire. Mais en ce qui concerne l’équipe nationale, j’avoue que je suis de tempérament assez calme au sein du groupe. Je ne suis pas le genre qui parle beaucoup, mais j’estime que je parle quand il est nécessaire de le faire…
– Peut-être que le coach attend que vous preniez plus d’initiatives comme vous le faites avec Sochaux. En fait, se comporter comme un cadre ou tout simplement comme un leader ?
– Vous savez, les joueurs avec qui je joue au sein de mon club, Sochaux, je les connais depuis près de dix ans, et donc, c’est beaucoup plus simple pour moi d’autant plus que, malgré mon jeune âge, je fais partie des anciens de cette équipe. Donc, ce n’est pas vraiment pareil avec l’équipe nationale, même si j’estime, quand il le faut, que j’intervienne et que je parle. D’ailleurs, avant la rencontre face à la Gambie, j’ai parlé avec Antar sur pas mal de choses, mais peut-être bien que le coach ne voit pas forcément quand je le fais.
– En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que le coach national ne manque pas une occasion pour vous booster…
– J’avoue que je prends ce qu’a déclaré le coach Halilhodzic me concernant du bon côté, car cela prouve qu’il souhaite compter sur moi dans le futur et que je fasse partie de ses plans et cela m’honore beaucoup. C’est un entraîneur que j’apprécie beaucoup et avec qui j’entretiens de très bonnes relations. Maintenant, pour ce qui est de ses déclarations, je tenterai de les prendre en considération, d’abord en continuant à travailler pour être au top de ma forme et en essayant de m’impliquer encore plus que je le fais depuis que j’ai intégré le groupe des Verts. D’ailleurs, à ce niveau-là, je dois dire que l’ambiance au niveau de notre équipe est vraiment formidable.
– Avoir plus de responsabilités sur le terrain, vous n’attendez que cela, n’est-ce pas ?
– Comme je vous l’ai déjà dit, la saison est encore longue. Il reste encore dix matchs et je continuerai à travailler d’arrache-pied pour sauver mon équipe de la relégation et, bien sûr, être au top de ma forme au mois de juin prochain afin de répondre aux attentes du sélectionneur national. Maintenant, il est clair que si le coach décide de faire appel à moi et me fera jouer, je tenterai de lui prouver à ma manière sur le terrain que je suis tout à fait capable de prendre mes responsabilités.
A. H. A.