Boudebouz : «Si on joue comme on l’a fait contre le Rwanda, on ne passera pas à côté face au Mali»

Boudebouz : «Si on joue comme on l’a fait contre le Rwanda, on ne passera pas à côté face au Mali»

Ryad Boudebouz a sorti l’un de ses meilleurs matchs en sélection. Son duo avec Feghouli était sur toutes lèvres, avant-hier soir à Blida. Passeur décisif sur le premier but de l’équipe nationale et à l’origine de la seconde réalisation, Boudebouz, qui a réussi presque tous ses gestes tentés contre le Rwanda, revient sur cette belle performance de l’EN et nous parle du prochain rendez-vous important contre le Mali. Il a toutefois refusé de parler de son transfert, arguant du fait qu’il était concentré à fond sur le prochain match des Verts.

Quatre buts à zéro pour commencer ces éliminatoires, on imagine c’est un grand soulagement pour vous…

Bien sûr, on est soulagés d’avoir bien fait le boulot. C’est vrai que cette équipe se présentait à notre portée, mais il fallait faire notre travail sur le terrain. Je pense qu’on a réussi notre mission, puisque le plus important était de ne pas encaisser et marquer le plus grand nombre de buts possible dans ce match.

D’habitude vous aimez bien tenter quelques gestes techniques, ce samedi, c’est un Ryad très collectif qu’on a découvert…

C’est la consigne du coach, moi personnellement, il m’a demandé de ne pas abuser de dribbles inutiles. Il m’a aussi conseillé de jouer juste à une touche de balle et, bien sûr, d’aller provoquer les occasions pour faire la différence. Et c’est ce que j’ai essayé d’appliquer du mieux sur le terrain.

C’est ce qui explique votre manque d’égoïsme de buteur sur action où vous avez préféré décaler Slimani alors que vous auriez pu tenter le tir…

D’abord, je dois dire que Slimani est quelqu’un que j’apprécie. C’est un bon joueur. J’allais tirer au but, mais lorsque je l’ai vu seul devant des buts pratiquement ouverts, j’ai préféré lui donner le ballon. Je me suis dis, il est bien démarqué, il vient de rentrer, je dois lui offrir cette occasion. Pour moi, une passe décisive est plus importante qu’un but.

Lors de votre changement, on a vu le coach vous parlez, il vous a certainement dit quelque chose sur cette action…

Oui, il m’a demandé en rigolant, pourquoi je n’avais pas tenté le tir alors que j’étais à quelques mètres des buts.

Vous avez répondu quoi ?

Je lui au dit qu’Islam (Ndlr : Slimani) était mieux placé que moi pour la mettre dedans, et je voulais être collectif. Il m’a répondu tout en rigolant que c’était bien dans l’esprit.

On vous a vu très complémentaire avec Sofiane Feghouli. C’est votre premier match ensemble et vous êtes parvenu à le trouver sur ce premier but, parlez-nous un peu de cette action…

Voilà, je récupère un bon ballon de contre, j’ai vite vu Sofiane effectuer un appel de balle, et je m’applique pour lui donner le ballon en profondeur, la suite est heureuse et tant mieux pour nous.

Est-ce que vous vous êtes parlé avant le match ?

Bien sûr, dès qu’on savait qu’on allait être fort probablement titularisés ensemble, on se parlait tout le temps. Quelques instants avant le match, on a discuté et je lui ai demandé de rester près de moi pour combiner avec lui, parce que j’aime bien jouer devant un grand technicien comme Soso (Feghouli). On a convenu de construire ensemble sur de petites passes, comme je le fais avec Marvin Martin à Sochaux.

Comme cette passe lumineuse que vous avez offerte à Feghouli…

Exactement, d’ailleurs, je suis très content pour Sofiane qui marque ce second but en sélection. Franchement, c’est très facile de se retrouver sur un terrain avec un joueur du talent de Feghouli.

Le coach n’a pas cessé de vous appeler vous et votre ami Feghouli pour vous conseiller. Désormais vous êtes ses leaders sur le terrain ?

Ecoutez, on est là à la disposition du coach et quelle que soit la mission qu’il nous demandera d’effectuer sur le terrain, on doit assumer nos responsabilités.

La performance de Soudani ne vous étonne pas. Vous nous avez déjà parlé du talent d’attaquant de ce joueur, en fin de match contre la Tunisie, ici même à Tchaker…

Absolument. Et franchement, il confirme son grand talent. Il travaille beaucoup. A l’entraînement, il montre une disponibilité dans le jeu remarquable. Donc, il est en train de cueillir les fruits des énormes efforts qu’il dépense, je suis très content pour lui.

Maintenant peut-on dire qu’on a une ligne offensive qui marque des buts ?

C’est clair, les chiffres sont là pour le prouver. On a une bonne équipe qui produit du jeu, qui va vers l’avant et qui marque des buts.

Justement, tout le monde le dit, l’équipe est très offensive, qu’est-ce qui a changé par rapport aux précédentes années ?

Vous savez, chacun sa mentalité et sa philosophie de jeu. Halilhodzic est quelqu’un qui favorise le jeu offensif. Son discours est toujours le même, c’est-à-dire, quoi qu’il arrive on doit toujours viser la victoire en cherchant à marquer des buts. Et ce soir (samedi), on a marqué quatre buts et cela vient récompenser notre stratégie offensive qu’on a adoptée avec succès.

On a vu aussi de très belles phases de jeu offensives que vous avez certainement travaillé à l’entraînement…

C’est ça, on travaille beaucoup à l’entraînement le volet technique et tactique. Le coach insiste sur la conservation et la construction du jeu et Hamdoulilah, on arrive à bien matérialiser cela sur le terrain en match officiel.

Un gros match vous attend contre le Mali, des appréhensions ?

Non même pas. On va aller là bas (Ouagadougou) pour gagner. Si on joue comme ce soir (samedi), et qu’on met une énorme détermination dans les duels, c’est sûr qu’on ne passera pas à côté.

On sait que vous êtes ami avec votre coéquipier malien à Sochaux, Maïga. Vous avez certainement évoqué ce choc qui aura lieu au Burkina-Faso dimanche prochain…

Oui, (il rit) on se chambrait tout le temps. Depuis qu’il a su qu’on était dans le même groupe, il n’arrêtait pas de me promettre la défaite et moi pareil. J’espère gagner mon duel face à Modibo (Ndlr : attaquant malien de Sochaux).

Vous allez certainement donner des tuyaux à vos camarades défenseurs, Bouzid et Medjani sur les points forts de ce buteur malien…

C’est déjà fait. J’ai discuté avec Carl et Ismaël sur les qualités de Maïga. Ils sont bien mis en garde.

En France, on reparle encore de Liverpool, qu’en est-il au juste ?

(Il nous coupe). Franchement, je n’ai même envie de m’intéresser à mes contacts. Je vous l’ai déjà dit, je suis à fond avec la sélection. Mon agent s’occupe de mon transfert, je n’ai aucun souci à me faire à ce niveau-là.

En sortant, le public a scandé votre nom comme un seul homme, qu’est-ce que vous avez ressenti ?

J’étais heureux et fier d’avoir rendu ces supporters contents de leur équipe, parce que comme je l’ai dit, c’est un public unique. Encore une fois, c’est lui qui nous a poussés à aller chercher cette victoire, et je les remercie tous.

Votre famille a suivi le match en direct, avez-vous eu une pensée pour eux ?

Bien sûr que oui. Je sais qu’ils sont tous contents pour moi et pour l’Algérie. J’ai une pensée pour mon grand frère, Mehdi qui m’a appelé avant le match pour me dire de jouer simple. Je lui dédie ce succès.

Il a été de nouveau passeur décisif contre le Rwanda

Abderrahmane Hachoud a confirmé tout le bien qu’on pensait de lui au lendemain de sa grosse performance sortie contre le Niger. Un peu timide en début de rencontre, Hachoud s’est par la suite complètement libéré ce samedi face au Rwanda. Son premier centre réussi de manière magistrale adressé à Soudani, adroit lui aussi à la concrétisation de cette magnifique action de jeu offensive déclenchée par Ryad Boudebouz sur le côté droit, lui a permis de se lâcher et de finir la partie proprement et de manière efficace. Une production parfaite qui lui permet de marquer des points décisifs en prévision des prochaines empoignades.

Ses centres millimétrés et sa rapidité, ses atouts majeurs

Hormis quelques erreurs de transmission de balles dues à sa mauvaise entame de rencontre pour les raisons déjà citées, Hachoud n’a pas été inquiété sur son flanc droit. Sur le plan défensif, le joueur de l’ES Sétif a montré une grande concentration. Très appliqué dans le domaine de la relance, il aura été l’un des animateurs du jeu offensif de l’équipe nationale. Par la qualité de ses centres, l’enfant d’El Afroun, qui a déjà à son actif deux passes décisives en autant de matchs joués en sélection, est devenu une pièce maîtresse dans le système offensif de Vahid Halilhodzic.

Un exemple à suivre pour les locaux !

On ne pourra pas dire que l’entraîneur Vahid Halilhodzic a marginalisé les locaux. Loin s’en faut, puisqu’après avoir donné une chance à Aoudia en Gambie, il a réitéré sa confiance aux joueurs du cru en accordant une belle opportunité à l’arrière droit, Abderrahmane Hachoud. Ce dernier, brillant contre le Niger, s’est de nouveau distingué en match officiel face au Rwanda. Un exemple à suivre pour les joueurs locaux, parfois victimes de leur complexe devant les éléments professionnels. Hachoud, à l’aise techniquement, est un modèle de réussite du produit local.