Victime d’insultes racistes de la part de supporters sochaliens samedi soir lors de la défaite face à Montpellier (1-3), le milieu de terrain doubiste Ryad Boudebouz a répondu à ces attaques ce dimanche sur RMC.
Il y a d’abord eu cette banderole, « Ryad, casse-toi ! », déployée dans les tribunes du stade Bonal. Dans le viseur des supporters, Ryad Boudebouz, fustigé pour n’avoir rien caché de ses envies de départ. Mais les attaques vis-à-vis d’un bouc émissaire tout trouvé pour expliquer le catastrophique début de saison de Sochaux(quatre défaites en quatre matches) ne se sont pas arrêtées là. « A la sortie du match, quand tu entends ‘Dégage sale arabe, ici tu n’es pas chez toi’, surtout dans ton club formateur, ça fait mal », a raconté Ryad Boudebouz ce dimanche sur l’antenne de RMC.
Ces insultes à caractère raciste, l’Algérien ne les entend pas pour la première fois. Déjà, après un match face à Ajaccio la saison dernière dans un contexte de crise similaire, les mots des supporters avaient fusé à l’encontre de certains membres de l’effectif sochalien. « On avait décidé de ne pas réagir, se souvient Boudebouz. On s’était dit que c’était une erreur. Mais ça continue. » Enervé, le milieu de terrain a préféré ne pas répondre à chaud samedi soir, regagnant directement son domicile, « pour ne pas dire de conneries ».
« C’est dégoutant »
Très affecté par la situation sportive de son club, Boudebouz promet de ne pas céder à la provocation. « Aujourd’hui, quand je suis allé au stade, j’étais vraiment dégouté par rapport à la défaite et ce qui se passe au club, explique le milieu de terrain. Les insultes, ça énerve, il y a les parents qui sont là, il y a la famille. Franchement, c’est dégoutant. » Soutenu par son président Alexandre Lacombe, le joueur de 22 ans ne sait pas encore quelles suites seront données à cette affaire. « Le président est au courant, il va essayer de faire quelques chose », glisse-t-il. Celui qui confie « je pense que je vais rester à Sochaux », entend répondre aux insultes sur le rectangle vert. « Ça m’a touché, mais je sais comment sont ces personnes, lance Boudebouz. Je vais travailler encore plus, je vais les faire taire sur le terrain. On en rigolera peut-être à la fin de l’année. »