Ryad Boudebouz refuse de polémiquer. Par respect à ses coéquipiers, le milieu de terrain sochalien, qui estime avoir tout dit à propos de son éviction de l’EN, pour le match de demain contre les Ecureuils du Bénin, préfère garder le silence et ne rien dire pour l’instant. Ses proches nous ont signifié, toutefois, qu’il était choqué et consterné par les propos proférés à son égard par l’entraîneur national, censé, pour reprendre les déclarations de la famille Boudebouz, protéger ses joueurs dans pareilles situations. Le Colmarien n’arrive pas, par exemple, à comprendre de quelles choses graves dont parlait le coach des Verts. Des propos péjoratifs qui ont laissé libre court aux folles spéculations. Certains ont même évoqué des produits prohibés, alors que le joueur, qui compte plus de 150 matches en Ligue 1, n’a jamais été contrôlé positif en France ou même dans les différentes compétitions internationales. Joint par nos soins, Boudebouz s’est excusé de ne pouvoir réagir : «Je ne veux pas déstabiliser l’équipe qui prépare un match important. J’estime avoir dit ce que j’avais à dire, maintenant, ça ne sert à rien de polémiquer. Je souhaite que mes amis remportent cette rencontre. Voilà tout.»
Sa famille réagit : «Ryad a reçu une bonne éducation, il ne touche jamais aux saletés»
Les parents de Ryad Boudebouz n’ont pas aimé la manière avec laquelle l’entraîneur national, Vahid Halilhodzic, a expliqué la mise à l’écart de leur enfant de ce stage de l’EN qui se déroule depuis le 20 mars à Sidi Moussa. Remontés par rapport aux tournures qu’a prises cette affaire, ils ont tenu à réagir contre les propos du coach des Verts, lequel a laissé le doute planer sur cette affaire de chicha, que Boudebouz refuse d’assumer, à lui seul, la responsabilité. Ils ne comprennent pas comment un entraîneur peut-il jeter en pâture son joueur, en avançant que des choses graves ont été trouvées dans sa chambre : «Lorsqu’on évolue au haut niveau, les produits prohibés sont facilement détectés. Ryad a été très bien éduqué, il ne touche pas aux saletés. Les propos de Vahid ont fait mal à la famille. En Algérie, tout le monde est furieux, on a de la famille là-bas, et ils sont tous déçus par tout ce que notre enfant endure. C’est dommage, parce que Ryad a pourtant choisi l’Algérie au moment où d’autres ne l’ont pas fait. C’est une vérité, non ?»
«Il compte plus de 150 matchs en Ligue 1, il n’a jamais été contrôlé positif, donc…»
Son père, sa maman et ses frères, Celim et Mehdi, étaient les plus affectés par les accusations proférées par Vahid Halilhodzic à l’encontre de leur petit frère. En effet, s’ils acceptent bien la sanction sportive infligée à leur enfant et leur frère évincé de l’Equipe nationale, ils digèrent très mal la façon légère avec laquelle Halilhodzic a traité ce dossier. Ils interprètent cela comme une manière de ternir son image et briser sa carrière professionnelle : «Lorsque le coach parle de choses graves, de produits qu’on peut mettre dans une chicha, et sans précision, il veut ni plus ni moins toucher à l’image de Ryad. Vous savez, Ryad compte plus de 150 matchs en Ligue 1, et il a été soumis à plusieurs contrôles anti-dopage, et aucune fois, il n’a été contrôlé positif, donc les gens savent faire la part des choses.»