De sa patte gauche, Ryad Boudebouz, a balayé les interrogations sur sa faculté à réagir après sa mise à l’écart par Francis Gillot. Contre Rennes et Nice, le jeune international algérien a démontré qu’il est redevenu ce qu’il était : un atout pour le FC Sochaux. Il s’en est expliqué sur lepays.fr.
Ryad Boudebouz va souffler ses 20 ans dans dix jours avec déjà près de 80 matches en Ligue 1 au compteur, un statut d’international et une participation à une Coupe du monde. Si cela ne suffit pas à laisser penser que le gaillard a du talent, alors… Mais bon, le football d’aujourd’hui s’avère exigeant, sans concession. Vite porté aux nues, le jeune footballeur ne peut s’enflammer.
En cas de panne sèche, de coup de mou, la vox populi ne lui fait pas de cadeau. Ryad Boudebouz a certainement beaucoup appris ces dernières semaines, notamment que ses 19 ans ne constituaient pas une armure, une protection, que son nouveau statut générait une certaine exigence dans son comportement, ses performances sur l’aire de jeu. Un passage en CFA aura donc appuyé les reproches, et finalement, si l’on considère les deux dernières prestations du jeune algérien, il a réussi à provoquer une réaction saine et forcément bénéfique. «Ma meilleure réaction, c’était de prouver sur le terrain que je pouvais revenir et que j’avais ma place dans l’équipe», dit-il.
«Gillot m’a envoyé en CFA pour mon bien»
Le petit gaucher algérien n’a pas critiqué la décision de son coach de le mettre avec la réserve de l’équipe. Au contraire, il s’est conduit en vrai professionnel. «Si le coach m’a mis en CFA, c’est par rapport à mes performances. Pour mon bien. Pour me faire réagir. Je me suis donc posé des questions. J’espère que ce sont les bonnes. Physiquement, c’est dur d’enchaîner tous les matches. A un moment donné, j’étais trop fatigué et quand c’est le cas, sur le terrain on ne fait pas les bonnes choses. Quand on doit faire la passe, on dribble, même si on en a parlé avec le groupe, si individuellement on n’a pas la tête à faire les choses, on peut parler pendant des heures…?», dira-t-il.
«Quand on m’insulte lors d’un match, j’entends, mais je n’écoute pas»
Contre Rennes et Nice, Ryad Boudebouz a montré une louable réaction. A propos de ses deux rencontres, il dira : «Ma prestation à Nice n’a servi à rien, puisque nous avons perdu. Je pense qu’on ne méritait vraiment pas de perdre ce match, puisque à dix, nous avons dominé la deuxième mi-temps. Il faut dire que l’arbitrage y était pour beaucoup aussi.
Il faut reconnaître tout de même que l’expulsion de Kevin nous a joué un mauvais tour. Kevin est quelqu’un de très nerveux. Je le connais très bien. C’est facile de lui faire péter un câble en l’insultant. Moi, qui me fais insulter presque à chaque match, je ne réponds pas de la même manière. Il y a des joueurs qui ne sont bons qu’à cela, provoquer et insulter. Il ne faut pas s’énerver, mais jouer. La meilleure réponse, c’est toujours sur le terrain. En jouant, en marquant. Après tu peux aller voir celui qui t’a insulté et te foutre de lui. Avec l’équipe nationale contre le Gabon et la Tanzanie, nous avons été beaucoup provoqués. Cependant, si moi on m’insulte, j’entends, mais je n’écoute pas.»
«On finira en haut du tableau. On commencera par battre l’OM…»
Sochaux pointe à la 12e place du tableau. Elle aurait pu faire mieux. Ryad est tout à fait d’accord avec ça. «On gère mal nos matches à l’extérieur, parce qu’on manque de confiance. Ce que je dis aux attaquants ? Faites comme si nous étions chez nous. Mais souvent à l’extérieur, c’est une fois que nous avons pris un but, ou qu’un événement contraire se produit, que nous commençons à jouer.
On va terminer dans la première partie du tableau cette saison. On sait déjà qu’on peut aller chercher plus haut. Mais tout se jouera sur des petits détails, comme on l’a vu à Monaco, à Nancy, à Rennes, à Nice…», expliqua Boudebouz. La venue de Marseille reste toujours un grand moment de la saison à Bonal, le stade sera certainement plein à craquer. A ce sujet, l’Algérien a un avis bien particulier.
«Jouer Marseille, c’est excitant. Sauf que là, les gens viennent à Bonal pour l’OM. La seule fois où le stade est plein, c’est pour Marseille. J’ai envie de leur dire d’aller là-bas au Vélodrome, mais pas de venir voir les Marseillais et les soutenir ici. Si les gens viennent chaque semaine à Bonal nous soutenir et que tout le stade chante comme à Nice, je vous avoue que ça aide vraiment une équipe.
Nous avons besoin de quatre succès pour être sauvés. J’espère déjà que nous allons prendre les trois points ce week-end contre l’OM qui, il faut le dire, n’est plus l’OM de la saison dernière. Nyang et Ben Arfa sont partis. Et Valbuena, qui reste un joueur important, est blessé. Si on joue à notre vrai niveau, on les battra», conclura Boudebouz.