«C’est le Dr Chalabi qui m’a dit que j’étais indisponible» > «C’est une période difficile, mais l’EN relèvera la tête» > «Samedi, j’avais trop mal, j’ai demandé à sortir»
Comme nous l’avait déclaré son entraîneur Francis Gillot mardi dernier dans nos colonnes, Ryad Boudebouz était bel et bien titulaire avant-hier samedi à Montpellier. Mais le chouchou des Verts a été contraint de laisser sa place à la mi-temps. Un changement qui a été fait sur sa demande, comme il nous l’explique dans l’entretien qu’il nous a accordé hier.
Aussi, interrogé sur le fait que beaucoup ici en Algérie étaient surpris de le voir jouer samedi alors qu’il avait déclaré forfait dix jours auparavant avec les Verts, Boudebouz très affecté par tout ce qui a été dit à son sujet au cours de ces derniers jours a tenu à affirmer haut et fort que l’Algérie est le choix de son cœur et que jamais il ne trahirait son pays.
– Vous avez finalement joué hier (Ndlr : entretien réalisé hier) face à Montpellier comme nous l’avait déclaré votre coach mardi dernier ?
– Comme vous avez pu le suivre, j’ai été titularisé face à Montpellier hier car je pensais être complètement rétabli et apte à 100%, mais finalement ce ne fut pas le cas…
– Et pourquoi ?
– Pour la simple raison que je n’ai pas pu terminer la rencontre. Ayant été aligné parmi le onze rentrant et au fur et mesure des minutes, je commençais à ressentir des douleurs aux adducteurs, les mêmes que j’avais avant. Au départ, je pensais que ça allait, mais plus le match avançait, plus les douleurs s’accentuaient jusqu’à ce que ça devienne insupportable. Donc, et vu que ça me faisait très mal, j’ai préféré sortir.
– C’est, donc, sur votre demande que vous avez quitté la pelouse ?
– Oui à la mi-temps et comme je viens de vous le dire j’avais tellement mal que j’ai dit au coach que je ne pouvais pas poursuivre la rencontre. C’est ainsi que sur ma demande il a procédé à mon changement.
– Ne pensez-vous pas justement avoir repris la compétition très vite, vu que vous souffriez d’une tendinopathie aux adducteurs ?
– Pratiquement durant toute la semaine j’ai effectué des soins et j’ai repris les entraînements avec le groupe jeudi dernier. Personnellement et vu que ça allait, je ressentais, certes, des douleurs aux entraînements mais c’était supportable, je pensais que je pouvais disputer cette rencontre après seulement deux séances, mais finalement ce fut vraiment insupportable et c’est pour cette raison que je n’ai pas pu terminer le match et que je suis sorti.
– Beaucoup ici en Algérie ont été surpris de vous voir jouer face à Montpellier pensant que votre blessure allait vous contraindre au repos pendant plusieurs jours ?
– Comme vous le savez, je suis rentré jeudi 9 octobre et pendant une semaine je n’ai fait qu’effectuer des soins. C’est pour dire que j’étais vraiment blessé, sinon mon club à Sochaux ne m’aurait pas mis au repos durant tout ce temps. Ainsi et à la suite des soins qui m’ont été prodigués, je me suis senti mieux et j’ai donc eu l’aval du médecin de l’équipe pour reprendre les entraînements, mais finalement ça n’a pas suffi puisque je n’ai pas pu aller jusqu’au bout de la rencontre samedi.
– Et là, vous avez été mis au repos ?
– Et bien il faut savoir que pour mes soins, on me fait une piqure tous les deux jours environ. En fait, il s’agit d’infiltration afin d’atténuer les douleurs que je ressens au niveau des adducteurs. Demain dimanche, je vais aller au stade et je me ferai certainement examiner par le staff médical qui me dictera ce que je dois faire : repos total ou passif, on verra bien.
– Mais vous confirmez bien que la blessure dont vous souffrez, à savoir une tendinopathie, n’est pas très grave ?
– Normalement, ce n’est pas une blessure méchante. Avec des soins réguliers, ça devrait aller Incha Allah au cours des tout prochains jours.
– Ne pensez-vous pas que cette blessure est peut-être due au début de saison très chargé avec votre club ?
– Peut-être bien que oui, puisque je suis victime d’une blessure en début de saison. Il faut savoir qu’après la Coupe du monde je n’ai pris que 14 jours de repos et j’ai tout de suite après repris les entraînements avec mon équipe. Après cela, j’ai enchaîné pratiquement tous les matchs en tant que titulaire avec mon club de Sochaux en Ligue 1. Il faut savoir que je n’ai que 20 ans et qu’un corps à cet âge-là ne supporte pas forcément la même charge qu’un joueur de 25 ans, et c’est certainement pour cela que j’ai eu cette blessure aux adducteurs. Mais comme je viens de vous le dire, ce n’est pas très méchant et j’espère que ça ira dans les plus brefs délais.
– Parlons un peu de l’équipe nationale et de votre départ inattendu du stage ?
– Justement, vous faites bien de me poser la question car je tiens vraiment à apporter certaines précisions pour lever toute équivoque. Lors de l’entraînement de mercredi après-midi au cours du stage des Verts, j’ai ressenti des douleurs au niveau des adducteurs qui m’ont contraint à arrêter la séance. Il faut savoir que le médecin en chef de l’équipe nationale, en l’occurrence, Hakim Chalabi, m’a consulté et c’est lui-même qui m’a clairement signifié que j’étais indisponible pour ce match face à la République centrafricaine. Je ne vous cache pas que j’étais vraiment dégouté de ne pas pouvoir prendre part à cette rencontre. Les gens doivent savoir que lorsque j’ai choisi de jouer pour l’Algérie et défendre le drapeau de mon pays, ce fut vraiment le choix du cœur et pour rien au monde je ferai semblant ou je trahirai ma patrie et cela quelles que soient les raisons.
– Après que vous ayez pris connaissance du diagnostic, vous avez décidé de quitter le stage et de repartir en France ?
– Là aussi, je tiens à affirmer que je suis reparti en France avec l’aval du coach national Abdelhak Benchikha avec qui je me suis entretenu et qui s’est montré très compréhensif. Avec l’entraîneur national, tout s’est superbement bien passé et cela dès mon arrivée au lieu du regroupement. J’entretiens de très bons rapports avec lui car c’est avant tout un grand frère pour tout le monde au sein de la sélection et son message est vraiment très bien passé. Je peux même vous confier que lorsque Benchikha a appris que je ne pouvais pas jouer, il m’a fait savoir qu’il était dégouté de ne pas pouvoir compter sur moi.
– Et pourquoi n’êtes-vous pas parti alors avec le groupe à Bangui ?
– Du moment que je ne pouvais pas jouer, j’ai jugé utile que ça ne servait à rien de partir en République centrafricaine. J’aurais tellement voulu partir avec le reste de mes coéquipiers, mais pour jouer. Blessé, j’ai préféré rentrer en France et me faire soigner car je ne pouvais pas me permettre de rester trois jours avec des soins minimum en Afrique alors qu’au niveau de mon club, tous les moyens sont disponibles pour me faire soigner afin que je me rétablisse le plus vite possible. C’est ce qui explique, donc, que je sois rentré en France.
– Revenons au match face à la République centrafricaine, vous attendiez-vous à cette défaite ?
– Bien sûr que non, mais bon mes coéquipiers étaient dans des conditions difficiles au vu de la chaleur et du taux d’humidité fort. Nous avons perdu cette rencontre, maintenant il faudra en retenir les leçons et regarder vers l’avant. Personnellement, je demeure optimiste même si je sais que notre mission ne sera pas des plus simples face au Maroc qui reste un dur morceau. Mais je pense qu’avec le retour de tous les blessés et le travail que nous aurons à effectuer d’ici ce match, nous avons les moyens de relever la tête.
– Justement, il est prévu trois matchs amicaux avant le match du Maroc, le Luxembourg au mois de novembre, probablement la Tunisie en février et un autre match au mois de mars…
– Franchement, c’est une très bonne chose qu’on ait des matchs tests comme ça pour qu’on puisse travailler la cohésion du groupe. Comme je viens de vous le dire, rien n’est encore perdu. C’est, certes, à présent plus difficile, mais ce n’est pas mission impossible. En tous les cas, moi je demeure optimiste et Incha Allah, on procurera encore d’autres joies à nos chers supporters au cours de nos prochaines sorties.
– Enfin, qu’avez-vous ressenti face à votre écran lors de ce match ?
– Vous ne pouvez pas imaginer à quel point c’est dur de voir vos coéquipiers traverser une période difficile sans pouvoir rien faire. J’étais dégouté d’être assis là sans rien faire et les voir souffrir. Mais bon, c’est la dure loi du football et il faut l’accepter.