Ryad Boudebouz évoque en exclusivité au Buteur sa discussion avec le nouveau venu en sélection, Faouzi Ghoulam, à qui il avait conseillé d’opter pour l’Algérie. Devenu un modèle pour les jeunes émigrés, Ryad qui avait, pour rappel, opté pour son pays d’origine alors qu’il était international français, nous parle de la prochaine CAN et pense que les Verts n’ont rien à envier aux autres nations du continent.
Parlez-nous un peu de cette première moitié de saison réalisée avec Sochaux.
Même si ça ne va pas trop bien pour mon équipe au classement, j’estime qu’on retrouve peu à peu nos repères en Ligue 1. Il ne faut pas oublier qu’on a connu le départ de plusieurs joueurs clés, ce qui nous a énormément handicapés en début de parcours.
La CAN approche, ce sera votre première avec l’Algérie. Sentez-vous la pression monter ?

C’est vrai qu’à présent, je suis concentré sur mon équipe, mais ce serait vous mentir de vous dire que je ne pense pas à cet événement. Comme vous le dites, ce sera ma première Coupe d’Afrique et j’ai envie de dire que je souhaite qu’elle soit une grande réussite sur le plan collectif et personnel. Avant, je suivais la CAN à la télé, maintenant j’ai hâte de la vivre.
Avez-vous des appréhensions à un mois de ce rendez-vous ?
Non, pas du tout. Il est clair qu’un tournoi final ne ressemble pas à un championnat où on est appelé à disputer plusieurs matchs en une saison, mais j’ai une petite expérience de ce genre de rendez-vous. J’ai joué une phase finale de Coupe d’Europe avec l’Equipe de France jeune (juniors) et j’ai pris part au dernier Mondial avec les Verts alors que je n’avais que 20 ans. Donc, cela devrait m’aider à mieux gérer cette compétition où on sera appelés à jouer un match chaque deux jours.
Lors du match amical face à la Tunisie, à Blida en 2011, vous avez été le buteur décisif de l’EN. Avez-vous un ascendant sur cette équipe ?
Ah non ! Il ne faut surtout pas penser qu’on va affronter la même équipe pour la simple raison qu’un match amical ne ressemble jamais à un match officiel. Et puis, cela remonte à une année, donc cette équipe tunisienne, qui était en pleine reconstruction, a certainement changé. Après, il est clair que si l’occasion se présente, je serai heureux de marquer. Je tiens à préciser que notre force est maintenant le collectif.
L’Algérie réalise de très bons résultats depuis l’intronisation du coach Halilhodzic. Croyez-vous pouvoir continuer sur cette lancée et remporter la CAN ?
Les moyens mis par la FAF et le potentiel existe pour rivaliser avec les meilleures nations du continent mais la réalité du terrain reste toute autre. Vous savez, le mieux c’est de se remettre au travail et ne pas trop focaliser sur les objectifs. Maintenant, même si notre effectif a été rajeuni et manque un peu d’expérience, je dirais que comme tout joueur ambitieux je voudrais réaliser le meilleur parcours possible.
Certains disent que les pros ne se donnent pas à fond en Afrique de peur de se blesser. Quelle est votre réaction ?
A mon avis, c’est du n’importe quoi. N’oubliez pas, nous avons un entraîneur très exigeant qui nous demande toujours de donner le meilleur de nous-mêmes. Donc, ne vous inquiétez pas ; il saura comment nous transcender pour aller chercher de bons résultats.
Ghoulam a déclaré que vous avez été pour beaucoup dans son choix pour la sélection algérienne…
A chaque fois qu’on se croisait dans un match de championnat, on abordait le sujet de la sélection. C’est vrai que je l’ai toujours encouragé à choisir la sélection algérienne. Maintenant, on est tous contents qu’il soit parmi nous. C’est un très bon joueur. Avec Djamel Mesbah, ils seront en concurrence pour le même poste et cela donnera plus de qualité au collectif de notre sélection.
De quoi lui avez-vous parlé pour l’inciter à jouer pour l’EN ?
Je lui parlais de l’ambiance, des moyens dont dispose la Fédération algérienne et du sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, qui a métamorphosé l’équipe. Faouzi était très motivé pour venir et cela se sentait dans sa façon de vouloir tout savoir sur l’EN.
Vous avez choisi l’Algérie à 19 ans, vous êtes un peu un modèle. Quel conseil pouvez-vous donner aux jeunes Algériens évoluant en France particulièrement ?
Je ne veux pas trop les influencer, mais moi de mon côté, j’essaye toujours de les orienter à choisir leur pays d’origine. Très franchement, rien ne vaut la reconnaissance du public algérien.
Avant de terminer, un mot sur votre éventuel départ cet hiver…
Pour l’heure, c’est le calme total. Comme je te l’ai dit la dernière fois, j’envisage d’aller au bout de cette saison. Je suis bien à Sochaux et j’assumerai mon choix quoi qu’il en soit. Pour l’heure, mon départ cet hiver n’est pas d’actualité