Incorporé en seconde période, le milieu de terrain international algérien du FC Sochaux Montbéliard, Ryad Boudebouz, revient sur ce duel perdu contre le Maroc. Il affirme qu’il a vécu l’une de ses plus mauvaises soirées de sa carrière.
Alors Ryad, remis de cette déception d’hier ?
Franchement, ce n’est pas facile d’oublier une défaite pareille. C’est sincèrement un scénario qu’on n’a jamais imaginé. Pour tout vous dire, je ne trouve pas les mots pour m’exprimer, après un aussi lourd revers. Quoi que l’on dise, ça restera injustifiable.
Vous êtes déjà rentré en France ?
Non, au fait, je suis à l’aéroport de Marrakech (entretien réalisé hier après-midi), je m’apprête à rentrer chez moi en France.
Comment expliquer cette défaite face au Maroc ?
On n’a pas été bons tout simplement. C’est un match raté sur tous les plans. Vous savez, lorsqu’on perd plusieurs duels, comme ce fut le cas hier (samedi), on ne peut pas prétendre à une victoire, surtout lorsque l’adversaire montre une bien meilleure détermination et une organisation aussi rigoureuse dans le jeu.
Par rapport au match aller joué à Annaba, qu’est-ce qui a changé selon vous ?
Beaucoup de choses importantes dans un match d’une telle importance. Je dirai que ça s’est joué notamment sur la volonté et la détermination. Je pense qu’au match aller, on avait plus faim, quoi ! Dommage, on s’était pourtant bien préparés pour réaliser un bien meilleur résultat.
Qu’est-ce qui n’a pas marché dans ce match ?
Pas mal de choses. Vous savez, on ne doit pas accabler les joueurs de façon individuelle. Les défaites doivent êtres assumées collectivement. Ça ne sert à rien d’inculper un compartiment bien précis. Moi, je crois que lorsqu’on se fait battre par un tel score, c’est que rien n’a marché. Je veux dire que c’est toute l’équipe qui a failli samedi face au Maroc
Vous n’avez pas été titularisé d’entrée, le coach vous a-t-il expliqué pourquoi ?
Non, mais ce sont les choix du coach et je n’avais pas à les discuter.
Vous n’avez pas trop eu l’occasion de vous distinguer en seconde mi-temps, un commentaire ?
Ecoutez, à deux à zéro, le Maroc avait pris l’ascendant dans ce derby donc lorsque je suis entré, ce n’était pas évident pour moi ni pour le reste de mes amis d’ailleurs de refaire surface dans ce match. Les choses devenaient très difficiles au fils des minutes. Aidés par leur public et assez efficaces devant le but, les Marocains ont eu beaucoup de réussite. Sans vouloir me justifier, je dirai que c’est tout le monde qui est passé à côté. Comme je l’ai dit, la débâcle est collective.
On sent que vous avez du mal à vous remettre…
C’est le football, il faut l’accepter, il faut rester digne et ne pas trop chercher des excuses pour nous dérober.
Ne pensez-vous pas que vous auriez dû avoir votre chance d’entrée de match ?
Sincèrement oui, surtout lorsque le score était de zéro à zéro. On était bien présents et il y avait des espaces qui me convenaient dans la défense marocaine. Mais bon, le coach n’avait qu’à me faire jouer d’entrée. J’étais prêt, j’arrivais en forme pour ce derby, mais c’est son choix, on doit le respecter.
Vos chances se sont sensiblement compromises ; croyez-vous toujours au miracle ?
Je dirai que tant que mathématiquement rien n’est joué, on ne lâchera pas prise. On va continuer de jouer à fond, à commencer par le prochain match. On va faire le maximum pour rectifier le tir et oublier ce match du Maroc.
Vous êtes sommés de réagir…
Oui, ce duel perdu à Marrakech nous a fait très mal. Il nous a porté un vrai coup au moral. Ça va être dur, mais on n’a pas le choix, on doit remonter la pente.
Evoquons votre avenir. On vous annonce à l’OM, avez-vous reçu une proposition officielle de cette équipe ?
Non, il n’y a rien de concret. Croyez-moi, personne ne m’a fait part de ces contacts. Au moment où je vous parle, on ne m’a rien signifié dans ce sens.
Lors de votre dernière entrevue avec le président Lacombe, ce dernier vous a-t-il mis au courant d’un quelconque contact ?
Non, au contraire, il m’a renouvelé son désir de me garder pour une autre saison à Sochaux.
Si on comprend bien, il ne vous a pas accordé de bon de sortie ?
Voilà, c’est exactement ça. Il refuse d’entendre parler de mon départ.
Il paraît qu’il serait disposé à négocier votre départ ?
Je ne crois pas, je peux vous dire que lors de ma dernière rencontre avec lui, il était catégorique, mais en football, on n’est sûr de rien.
Vous étiez content que vos parents soient là Ryad, mais malheureusement ça n’a pas marché comme vous le vouliez ?
Oui, dommage, j’aurais aimé leur faire plaisir en montrant un meilleur visage, mais ce n’était pas facile contre une équipe du Maroc encouragée par son public.
Un dernier mot pour les fans algériens qui étaient extrêmement déçus de ce revers ?
On est désolés pour eux. Je comprends parfaitement leur déception. Ils ont effectué tout ce déplacement pour rien et je tiens vraiment à m’en excuser. Je leur promets qu’on fera tout pour nous rattraper à l’avenir.
