Un match amical joué contre l’Espanyol de Barcelone, est-ce un rêve qui se réalise ?
Effectivement, c’était un rêve d’affronter une équipe de la Liga espagnole. Nous avons découvert ce qu’est le haut niveau. C’est un autre monde ! Franchement, quand je voyais les joueurs de l’Espanyol jouer, je me disais que le football est tellement facile. Quand ils voulaient élever le rythme, ils le faisaient, et quand ils voulaient ralentir le jeu, ils le faisaient aussi.
Vous n’aviez pas peur d’affronter cette équipe ?
En toute franchise, j’avais le trac avant le match. J’avais peur que nous passions à côté et que nous subissions une lourde défaite, mais une fois le coup d’envoi donné, la peur s’est estompée.

Avez-vous réalisé que vous avez tenu en échec cette équipe ?
Même si nous avions perdu, cela aurait été tout à fait normal car la différence de niveau est trop grande entre les deux équipes. Je me rappelle bien que la saison passée, l’Espanyol avait réussi à tenir en échec le grand Real Madrid.
Quelle impression ressente-on en affrontant des joueurs de la trempe de Simao Sabrosa ?
Simao et autres Javi Garcia sont des stars dans cette équipe que nous regardions uniquement à la télévision et voilà que nous les avons affrontés et tenus en échec ! C’est une sensation indescriptible.
Vous attendiez-vous à marquer contre cette équipe ?
Avant le match, non, mais lorsqu’il y a eu le penalty, j’étais sûr de le transformer car je suis un spécialiste dans cet exercice. Même lorsque j’étais à l’USMA, où il y avait des spécialistes tels Dziri et Ammour, c’était moi qui tirais les penalties.
Que vous ont dit vos coéquipiers avant que vous ne le tiriez ?
Ils avaient peur que je le rate. Je leur ai dit que je secouerais les filets sans aucun problème et me suis dirigé vers le point du penalty en riant, très confiant.
Avez-vous échangé votre maillot avec un joueur adverse ?
Au départ, je n’ai pas voulu demander car je craignait un refus et, comme tout Algérien qui se respecte, j’aurais été blessé dans mon amour-propre et j’aurais pu mal réagir. Je me suis dirigé donc vers le tunnel, mais le latéral droit, qui est en même temps leur capitaine d’équipe, m’a abordé et, avec l’aide du manager, m’a demandé d’échanger nos maillots. Il a dit m’avoir choisi car ma hargne sur le terrain l’a séduit. Ce geste m’a honoré.
Pensez-vous que le CSC a beaucoup gagné avec ce match ?
Il ne faut pas nous enflammer. N’oublions pas que nous avons perdu tous nos matches amicaux disputés en Tunisie. Donc, il faut garder les pieds sur terre et retenir les points positifs de notre nul face à l’Espanyol car les choses seront différentes en championnat.
Vos supporters, les Sanafir, ont-ils contribué à ce résultat ?
Ils ont la moitié du mérite. Franchement, ce sont les meilleurs supporters en Algérie. C’est un plaisir de jouer pour eux ! Franchement, je ne regrette pas d’être venu au CSC. C’est grâce à ce club et à ses supporters que j’ai été convoqué en sélection A’ et chez les Verts.
Nice la saison passée, l’Espanyol cette saison, ce sera donc peut-être le Barça ou le Real Madrid la saison prochaine ?
Le président Boulhabib nous a promis une surprise pour la saison prochaine. Attendons de voir…
Préférez-vous affronter le Real ou le Braça ?
Plutôt mon club préféré, l’AC Milan.
Comment passez-vous le Ramadhan ?
Je le passe dans les stages et les entraînements depuis le début. Je n’ai passé que deux jours de jeûne auprès de ma famille. Ce sera le cas ainsi jusqu’à la veille de l’Aï-el-Fitr.
Plutôt calme ?
Les gens me connaissent bien : je suis du genre nerveux, que ce soit pendant le Ramadhan ou en dehors. Allah ghaleb, je suis comme ça fait ?
A quand remonte la dernière fois que vous vous êtes disputé ?
C’était à l’USMA du temps de l’entraîneur Lobello. Il m’avait dit : «Va-t-en ! Je n’ai pas besoin de toi.» Je lui avais répondu : «Tu es Français, mais je te ferai parler en arabe !» Nous avons failli en venir aux mains n’était l’intervention d’autres joueurs pour nous séparer.
A quel âge avez-vous jeûné la première fois ?
J’avais 9 ans.
Avez-vous mangé sciemment un jour de jeûne ?
Non, jamais. Je me suis déplacé deux fois avec l’ESS en République du Congo et au Zimbabwe et nous n’avions pas mangé, en dépit d’une très forte chaleur.
Avez-vous pensé à accomplir une omra ?
Prochainement, j’irai aux Lieux saints pour en accomplir une.
Accomplissez-vous les prières avec assiduité ?
Oui, et à l’heure en plus. Cependant, je n’ai pas pu réciter le Coran durant ce Ramadhan à cause de la fatigue engendrée par les entraînements.
Son menu de rêve pour le ramadhan
«Comme les gens de l’est du pays, j’aime entamer le f’tour avec de la chorba frik. Il y a aussi le traditionnel bourek pour l’accompagner. Mon plat préféré est ch’titha djadj (poulet en sauce), mais je n’ai pas encore pu en manger à cause des stages de préparation que nous sommes en train d’effectuer. J’aime aussi, à un degré moindre, la chakhchoukha. Je n’ai pas trouvé tout ça durant le stage en Tunisie. En toute franchise, les plats algériens sont incomparables. Comme boisson, je suis un amateur de N’gaous depuis que j’étais enfant. Mon père nous a appris à aimer cette boisson. Après le f’tour, j’aime manger du qalb ellouz algérois farci aux amandes que j’achetais à Bab El Oued. Ça me manque beaucoup ! Cela dit, j’aime tout aussi bien la zlabia, mais je n’en abuse pas.»