Les observateurs de la scène politique algérienne auront relevé, non sans un certain étonnement, le changement radical de ton de Louisa Hanoune à l’égard des certains personnages proches du cercle présidentiel. Après Amar Saâdani et Ali Haddad, directement ciblés par des attaques de Louisa Hanoune, c’est autour de Abdeslem Bouchouareb ministre de l’Industrie de se faire arranger les bretelles par Smain Kouadria, député PT de Guelma.
Ce dernier, qui a certainement agi à l’instigation de Louisa Hanoune, accuse en effet Bouchouareb de préparer la liquidation des entreprises publiques, à travers la mise en place de grands groupes industriels. Et la goutte qui a fait déborder le vase, c’est l’accusation portée par Kouadria contre Bouchouareb d’avoir bradé la CYCMA (entreprise de fabrication des motocycles) de Guelma à un opérateur privé.
Une accusation de trop à laquelle le ministre a fini par réagir en convoquant presque au pied levé une riposte. « Ces gens n’ont qu’une seule chose à faire, c’est parler et critiquer » dit-il en faisant référence aux députés du PT. « Qu’ils continuent à spéculer » poursuit Bouchouareb pour qui le PT est un « partisan du statut quo » gêné par ses réformes dans le secteur industriel.
« Les tenants de l’immobilisme se sentent déranger par la création de ces groupes », martèle à ce propos le ministre de l’Industrie, qui s’est interrogé sur la persistance des attaques dont il est l’objet de la part de Louisa Hanoune qui l’avait d’ailleurs antérieurement accusé d’avoir foulé au pied la loi 51/49 relative à l’investissement privé.

Ces attaques à répétition de Louisa Hanoune, contre des proches du président Bouteflika, qu’elle a jusque-là soutenu contre vents et marrées, sont-elles le signe de déplacement des lignes dans les hautes sphères du système ?