Bouazza «La réfection de la pelouse du 5-Juillet doit devenir l’objectif N°1»

Bouazza «La réfection de la pelouse du 5-Juillet doit devenir l’objectif N°1»

C’est un Hameur Bouazza, qui habituellement ne s’exprime pas beaucoup dans les médias, qui a accepté de nous accorder un long entretien où il revient sur sa situation avec son club, Milwall, et longuement aussi sur l’équipe nationale, notamment sur le passé récent des Verts et le prochain match face à la Gambie qui approche à grands pas.

– Hameur, cela fait longtemps que vous ne vous êtes pas exprimé dans les médias. Comment allez-vous ?

– Je vais très bien, je vous remercie. Je poursuis mon petit bonhomme de chemin avec mon équipe. Vous savez, la vie d’un footballeur professionnel, c’est la routine, entraînement-maison-récupération, c’est tout. Rien de bien spécial.

– Comment ça se passe avec Milwall, votre club ?

– Aujourd’hui, ça ne se passe pas très bien pour mon club, Milwall, qui occupe une triste 19e place qu’il ne mérite pas, vu la qualité du groupe. Mais depuis trois, quatre journées, on sent que la machine repart, nous produisons du jeu et cela finira par payer. La saison étant encore longue, je suis persuadé que nous allons remonter au classement, car, mentalement, nous sommes très forts. Nous nous entendons tous très bien et nous n’avons qu’un objectif, aller le plus haut possible avec Milwall. On a tous la tête haute.

– Et à titre personnel ?

– A titre personnel, je peux vous répondre au jour d’aujourd’hui que ça se passe bien. Vous savez que j’avais perdu ma place dans l’équipe plusieurs semaines durant, mais el-hamdoullah, je l’ai récupérée à force de travailler. Lorsque j’ai perdu ma place, je ne me suis pas affolé, j’ai accepté la décision de mon entraîneur et j’ai travaillé très dur chaque jour à l’entraînement et à la loyale, pour la récupérer. El-hamdoullah, aujourd’hui, j’ai récupéré ma place dans le groupe, dans l’équipe et je suis plus motivé plus que jamais, car dans ce club, les joueurs, les dirigeants et les supporters, nous formons vraiment une famille.

– Contrairement aux autres joueurs européens, les joueurs du championnat anglais n’ont pas de vacances en hiver et jouent même durant les fêtes de fin d’année. Pas trop difficile de travailler quand tout le monde s’arrête ?

– Vous savez, cela fait 11 ans que je suis en Angleterre et je me suis habitué aux traditions footballistiques britanniques. Bien au contraire, moi cela m’arrange. Cela me permet de garder la forme et de ne pas me relâcher. Durant la trêve hivernale, certains joueurs font des écarts, prennent du poids et sont obligés de se faire très mal lors d’une «mini-préparation d’avant reprise» pour essayer de retrouver leur état de forme d’avant la trêve qu’ils ont du mal à retrouver. Nous, en Angleterre, nous restons affûtés. En plus, nous ne perdons rien, puisque contrairement à eux, nos vacances d’été sont plus longues.

– Parlons, si vous le voulez bien, de l’équipe nationale. Qu’avez-vous pensé du dernier stage longue durée de novembre avec les Verts ?

– Ce stage a été très bénéfique pour moi et pour nous tous, car, pour la première fois, on a pu travailler dans la durée. Nous avons pu travailler les automatismes, la tactique et nous avons aussi travaillé le «vivre ensemble», où les nouveaux ont pu faire connaissance avec les anciens. Notre sélectionneur, Vahid Halilhodzic, tenait à ce stage longe durée et il avait bien raison. Le seul point négatif aura été l’absence du Cameroun que l’on aurait bien aimé affronter.

– Vous auriez aimé enchaîner avec le Cameroun après la Tunisie ?

– Oui, bien sûr, ne serait-ce que pour nous jauger en jouant deux «gros matchs» de niveau en trois jours. La multiplication des efforts dans un laps de temps court étant très importante dans le football de haut niveau, car cela aurait eu le même effet sur nos organismes qu’un premier tour de CAN et c’était l’un des objectifs du coach. Mais bon, nous avons fait une belle prestation face à la Tunisie, une équipe bien en place, solide et qualifiée pour la prochaine CAN. Nous avons réussi à gagner en marquant dans le jeu et en faisant preuve de rigueur sur le terrain, malheureusement, le Cameroun, pour des raisons internes qui ne les regardent qu’eux, n’est pas venu et nous n’avons pas pu transformer l’essai de cette victoire face à la Tunisie.

– En voulez-vous au Cameroun de ne pas être venu ?

– Non, moi je n’en veux à personne, les Camerounais avaient des problèmes internes et nous avons été une sorte de dommage collatéral. Par contre, je suis triste pour le public et les supporters qui se faisaient une joie de nous voir affronter, chez nous à Alger, une grande équipe africaine, c’est ça qui me chagrine le plus. Grâce à Dieu, nous avons un peu atténué leur déception en jouant ce match entre nous dans un stade du 5-Juillet où ils avaient répondu présents et j’espère qu’on se rattrapera une autre fois en recevant une grande équipe chez nous à Alger pour faire plaisir à nos magnifiques supporters incha Allah.

– Ne pensez-vous pas que pour recevoir une grande équipe au 5-Juillet, il faudra d’abord s’occuper de l’état de la pelouse ?

– C’est clair que oui. Concernant cette pelouse du 5-Juillet, l’heure n’est plus à la langue de bois ou au mensonge. Il n’est pas normal, en 2011, presqu’en 2012, qu’une grande nation de football comme l’Algérie, qui fait partie des grandes puissances économiques méditerranéennes, d’avoir une pelouse catastrophique comme celle du 5-Juillet, c’est une question de prestige national. Aujourd’hui, nous sommes mondialistes et demi-finalistes de la dernière CAN, nous sommes sollicités par les plus grandes nations du football mondial pour jouer des matchs amicaux et notre standing ne nous permet plus d’évoluer sur une telle pelouse. En plus de cela, cette pelouse peut occasionner des blessures graves et ne nous permet pas d’évoluer dans de bonnes conditions, notre football étant très technique. Cette pelouse avantage plus nos adversaires.

– Que préconisez-vous pour que ça aille mieux ?

– Moi, je ne suis qu’un simple footballeur, il y a des gens plus compétents que moi en la matière. Moi, tout ce que je peux faire, c’est vous donner mon avis. A mon avis, il faut que l’amélioration et la réfection des pelouses deviennent l’objectif numéro 1 à atteindre et 1er problème à résoudre. Vous savez, je suis en équipe nationale depuis 2007 et tous les problèmes que nous avons rencontrés ont été réglés. Aujourd’hui, el-hamdoullah, notre équipe nationale est mieux organisée et mieux structurée que certaines sélections européennes et nous ne manquons de rien, alors que dans le passé, ce n’était pas forcément le cas. Il s’agit, aujourd’hui, de solutionner ce problème comme nous avons su rapidement solutionner les autres et je vous garantis que la qualité du jeu de l’équipe nationale et des clubs s’en ressentira. Je vais aller plus loin, je préconise même la construction d’un stade dédié exclusivement à l’équipe nationale ou aux grandes finales, un peu comme Wembley. Ce stade qui serait le temple de l’équipe nationale serait un peu à l’anglaise, sans piste d’athlétisme, avec le public proche du terrain et en hauteur et qui répondrait aux normes d’aujourd’hui. Un stade qui soulagerait le 5-Juillet qui est trop sollicité à la fois pour les derbys, les matchs et les entraînements des Verts. Voilà mon rêve.

– Commencez-vous à penser au match de la Gambie ou c’est encore trop loin ?

– Bien sûr que j’y pense, et j’y pense chaque jour. J’y pense d’autant plus depuis que j’ai du temps de jeu, car le coach Halilhodzic a été très clair, pour aspirer à jouer en équipe nationale, il faut du temps de jeu en club, et grâce à Dieu, le fait d’avoir retrouvé ma place à Milwall m’entrouvre l’espoir d’une sélection si le sélectionneur pense que je peux apporter un plus à l’équipe nationale. Concernant la Gambie, le folklore autour de cette équipe ne m’impressionne pas. Je suis un ancien en équipe nationale, j’ai déjà affronté cette équipe, j’ai l’expérience de l’Afrique subsaharienne et je peux évoluer dans n’importe quelle condition. Pour ce match, il faudra plus se focaliser sur la rigueur, le sérieux, appliquer la tactique du coach et on passera incha Allah, car il faut absolument être à la CAN-2013.

– On sent, sans jeu de mots, que Hameur est amer de ne pas jouer la CAN- 2012 ?

– Bien sûr que comme tout Algérien, je suis amer, la CAN étant une compétition formidable, cela va être dur de la regarder à la TV, mais que voulez-vous, c’est comme ça le football. Mais ma tristesse et mon amertume sont un peu atténuées par le fait qu’il y a une autre CAN en 2013, en Afrique du Sud, un pays qui nous porte bonheur et je suis très optimiste quant à notre qualification à cette CAN et à la prochaine Coupe du monde au Brésil incha Allah, car nous avons un coach d’expérience, très compétent et qui connaît la musique.

– Je sais que Nadir Belhadj est votre ami. Avez-vous suivi sa Coupe du monde des clubs ?

– Bien sûr que je l’ai suivi, j’ai même suivi sa victoire en Ligue des champions asiatique. Nadir a été en quelque sorte le représentant de l’Algérie et de son football dans cette Coupe du monde des clubs, et comme tout Algérien, j’étais à 1000% avec lui. On peut dire mission accomplie pour lui et Al-Sadd qui ont fini 3es. Enfin, je suis content pour Nadir qui est un joueur formidable et qui mérite tout le bien qu’il lui arrive. Je lui souhaite le meilleur incha Allah et pourquoi pas de signer dans un très grand club en Europe. Moi, quand je vois un coéquiipier de l’équipe nationale jouer une grande compétition comme ça, ça me booste et m’encourage à faire la même chose.

– Que peut-on vous souhaiter pour cette année 2012 ?

– Le meilleur que l’on peut me souhaiter, c’est avant tout la santé et bien sûr des victoires avec l’équipe nationale et mon club Milwall, beaucoup de buts aussi et une qualification aux différentes compétitions dans lesquelles je serai engagé.

– Un dernier mot pour vos fans ?

– En cette période de fin d’année, je voudrais souhaiter un grand Salam Aleykoum à tous les Algériens, pas seulement les supporters, tout le monde. Je souhaite à mes compatriotes la santé et la joie et bien sûr je leur garantis que nous ferons tout pour qu’ils soient fiers de l’équipe nationale et de nous, car il n’y a pas photo, c’est le meilleur public du monde.

M. B.