Anissa Boumediène, veuve de l’ancien président Houari Boumediène, est la cible d’une campagne médiatique haineuse en France. Cette situation fait suite à ses récentes déclarations concernant les appels à la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.
Interrogée lundi 23 juin dernier par Radio Africa, l’écrivaine et avocate Anissa Boumediène s’est exprimée sur les relations franco-algériennes qui se sont détériorées depuis juillet 2024. Mais aussi, sur l’incarcération de l’écrivain Boualem Sansal, arrêté à l’aéroport d’Alger en novembre dernier.
Lors de cette intervention, l’écrivaine a exprimé son refus de soutenir Sansal. Ce dernier, rappelons, est détenu suite à des accusations d’atteinte à l’intégrité nationale, formulées lors d’interviews accordées à des médias d’extrême droite.
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« Ces propos sont extrêmement graves », Anissa Boumediène
Intervenant sur les ondes de Radio Africa, Anissa Boumediène a refusé de se joindre aux nombreuses voix, comme Yasmina Khadra, réclamant la libération de Boualem Sansal. « Est-ce que vous appelez à sa libération ?« , lui demande le journaliste, « pas du tout« , répond-elle fermement.
« Pourquoi ? Parce que pour moi Boualem Sansal n’aime pas l’Algérie. Monsieur Sansal a dit que Tlemcen appartient aux Marocains, que telles d’autres villes aussi (…) Pour moi, ça, c’est très grave. Imaginez que les Niçois, que les Corses, disent qu’ils auraient préféré être avec les Italiens« , justifie-t-elle sa prise de position.
Ces déclarations ont provoqué de vives réactions en France. Des médias tels que Le Journal du Dimanche et Valeurs Actuelles, connus pour être proches de l’extrême droite, ont relayé ses propos. Et ce, n’hésitant pas à ironiser de son statut d’avocate et de résidente en France.
Vives réactions en France suite aux déclarations d’Anissa Boumediène
« Quand l’avocate algérienne Anissa Boumediène, qui vit en France, oublie les principes fondamentaux de la justice en laissant un écrivain croupir en prison« , écrit Valeurs actuelles dans un article qui cible la veuve de l’ancien président algérien.
De son côté, le JDD critique également l’avocate pour ne pas mentionner l’âge et la maladie de l’écrivain franco-algérien. Il lui reproche aussi de ne pas faire état de l’appel du Quai d’Orsay. Rappelons, Jean-Noël Barrot réclame, depuis plusieurs mois, « un geste d’humanité » en faveur de Sansal.
Kamel Daoud, le lauréat du prix Goncourt 2024 et l’écrivain visé par un mandat d’arrêt international émis par Alger, fait partie de ces personnalités qui ont vivement critiqué l’ancienne Première dame d’Algérie : « Elle vit en France, pays où elle est libre« .
« Est-ce que vous plaidez pour la libération de Boualem Sansal ? », interroge le journaliste.
« Pas du tout! », répond Anissa Boumedienne, épouse de l’ancien président algérien. Elle vit en France. Pays où elle est libre. https://t.co/Wugoy6r5eK— kamel DAOUD (@daoud_kamel) June 26, 2025
Pour rappel, Boualem Sansal a été condamné le 27 mars dernier en première instance à cinq ans de prison ferme. Et ce, pour atteinte à l’intégrité nationale. D’ailleurs, lors de son procès en appel, tenu le 24 juin dernier, le parquet a requis une peine de dix ans de prison ferme. Le verdict sera rendu le 1er juillet prochain.