Boualem Amoura, président du Satef, sur les «fuites» du Bac: «C’est une provocation contre l’Etat algérien»

Boualem Amoura, président du Satef, sur les «fuites» du Bac: «C’est une provocation contre l’Etat algérien»

Pouvez-vous nous donner vos impressions sur la «présumée fuite» des sujets du baccalauréat hier ?

Hier, jusqu’à 11h du matin, tout se passait bien. Mais juste après, nous avons appris selon des informations reprises sur les réseaux sociaux qu’une fuite des sujets avait bel et bien été enregistrée. Moi personnellement, je suis déçu, car il s’agit cette fois-ci d’une provocation contre l’Etat algérien, pas seulement contre le secteur de l’éducation ou Madame la ministre. Malgré tout ce qui a été annoncé comme mesures en termes de protection et de sécurisation totale des sujets du bac, les fuites ont finalement eu lieu. Malheureusement les sujets ont été donnés quinze minutes après le début du déroulement des épreuves. Nous avons constaté que les sujets de l’épreuve de mathématiques ont été diffusés sur les réseaux sociaux.

Même si cette fuite reste à confirmer, il y a lieu de rester vigilant, non?

Le risque existe encore dans ce qui va se passer durant les cinq jours des épreuves du baccalauréat à venir. Car nous ne sommes qu’au premier jour des épreuves. Les personnes les plus affectées par cette fuite de sujets sont les candidats qui se sont préparés durant toute une année de travail et avec une bonne volonté. Pourtant tous les moyens ont été mis en place pour le déroulement des épreuves dans de bonnes conditions, à savoir les enseignants, les éléments de la police et de la Protection civile, les médecins que nous saluons pour les efforts déployés. Il y a lieu de citer aussi les conditions difficiles dues à la canicule dans les régions du sud du pays.

Quelles sont les mesures, selon vous, que la tutelle doit prendre pour lutter définitivement contre la fuite des sujets ?

La meilleure solution pour lutter contre ce fléau de fuite des sujets demeure dans la réforme générale de tout le système éducatif. L’ancien système éducatif basé sur des sujets d’examen fondés sur des tests de la mémoire du candidat et non pas sur son intelligence est à éliminer carrément. Il est impossible et inacceptable qu’un élève obtienne un vingt sur vingt dans une épreuve de philosophie. Concernant la durée des examens, étalés sur 5 jours, il est temps de la diminuer à 2 ou 3 jours.