La déclaration de Ghlamallah sonne comme un rappel à l’ordre à l’égard de l’archevêque d’Alger, Ghaleb Bader qui a émis de vives critiques sur l’exercice des cultes non-musulmans en Algérie, soumis à une double autorisation.
L’Algérie respecte la liberté de culte et n’impose aucune restriction à sa pratique, mais cette dernière doit obéir aux lois de l’Etat. C’est ce qu’a laissé comprendre, jeudi, le ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah, démentant une fois encore une quelconque restriction à l’encontre des Chrétiens en Algérie. Dans ce sens, le ministre a relevé qu’une quinzaine d’églises activent dans la clandestinité en Algérie. Le ministre qui s’exprimait en marge d’une séance plénière de l’Assemblée populaire nationale consacrée aux questions orales, a affirmé que les Chrétiens exerçaient librement leur culte dans un cadre réglementé. «Tous les individus sont égaux devant la loi, a insisté le ministre, soulignant que des sanctions étaient prévues par la loi contre toute atteinte aux cultes» a-t-il affirmé. Cette déclaration sonne comme un rappel à l’ordre à l’égard de l’archevêque d’Alger, Abdallah Ghaleb Bader qui a émis de vives critiques à travers les médias contre la loi sur l’exercice des cultes en Algérie. A titre indicatif, l’Algérie – pays où l’islam est religion d’Etat – a adopté en 2006, une loi réglementant la pratique des rites religieux non-musulmans. Il s’agit de l’ordonnance n°06-02 bis du 28 février 2006, fixant les conditions d’exercice des cultes autres que musulman. En vertu de cette loi, l’exercice d’un culte autre que l’Islam en Algérie est soumis à une double autorisation des autorités. La première, liée à la sécurité du lieu d’exercice, est délivrée par les services du ministère de l’Intérieur. La seconde, en rapport avec le prédicateur, doit être agréée par le ministère des Affaires religieuses. L’on se rappelle également de l’affaire Habiba Kouider, la jeune femme de 37 ans de confession chrétienne, arrêtée à Tiaret en 2008 par la gendarmerie et jugée par le tribunal correctionnel de la même wilaya pour «pratique sans autorisation d’un culte non-musulman» et contre laquelle le procureur a requis une peine de trois ans de prison. Evoquant le prétendu manque de lieux de culte réservés aux Chrétiens, Ghlamallah a fait savoir que ces derniers pouvaient s’organiser en associations pour collecter des fonds et construire des églises. Il convient de rappeler que la décision du wali de Béjaïa datant du 8 mai dernier et ordonnant la fermeture de sept églises existant sur le territoire de la wilaya, a soulevé une onde de choc parmi la communauté chrétienne, minoritaire en Algérie.
Par Yazid Madi